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Comment sait-on qu’une phrase est ironique ?
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Percevoir l’ironie ne va pas de soi : ce processus mobilise une zone très spécifique du cerveau.
Les sciences cognitives s’intéressent à la description et à l’explication des mécanismes de la pensée, un champ de recherches fascinant. L’un des axes porte sur la « théorie de l’esprit », c’est-à-dire notre capacité à interpréter les intentions de l’autre. Ainsi, dans la communication, nous devons aller constamment au-delà de la signification des mots. Exemple : à la question « Avez-vous l’heure ? », on ne se contente pas (spontanément) dé répondre uniquement « Oui ». Une discipline de la linguistique (la pragmatique) étudie la distance entre ce qui est dit et ce que cela veut dire, sur base d’éléments verbaux et non verbaux : les mots employés, l’intonation, leur contexte, l’expression corporelle…
En ce qui concerne la « théorie de l’esprit », on sait depuis plusieurs années qu’elle mobilise des zones très spécifiques du cerveau, à savoir les jonctions temporo-pariétales droite et gauche. Toutefois, ceci n’avait été mis en évidence que par rapport à des actes, à des gestes, à des mouvements. Une équipe du CNRS (Centre national français de la recherche scientifique) vient pour la première fois de démontrer qu’il en va ainsi, aussi, du traitement implicite des énoncés. Pour y parvenir, les chercheurs se sont penchés sur l’ironie.
La chanteuse d'opéra
Une phrase ironique signifie généralement le contraire de ce qu’elle énonce, de ce qu’elle dit. Pour repérer l’ironie, il est nécessaire de mettre en œuvre la « théorie de l’esprit ». Dans leur expérience, les scientifiques ont d’abord préparé vingt petites histoires en deux versions : l’une ironique, l’autre littérale, différenciées par une phrase-clé. Ainsi, dans l’un des scénarios, une chanteuse d’opéra s’écrie, après la représentation : « Ce soir, on a fait une performance magistrale ». Selon que le spectacle ait été très mauvais ou très bon, la phrase est ironique ou pas.
L’équipe du CNRS a scruté (par imagerie fonctionnelle) l’activité du cerveau d’une vingtaine de volontaires pendant qu’ils lisaient ces histoires, soit dans leur version ironique, soit littérale. Et ils ont observé qu’au moment de la lecture de la phrase-clé à connotation ironique, les jonctions temporo-pariétales – la « théorie de l’esprit » - s’activaient davantage. Ces travaux participent de manière importante à l’étude des processus de compréhension du langage.
Un article sur le sujet a été publié dans la revue « NeuroImage ».