Qui ne devrait pas se faire tatouer ?

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Les tatouages ne devraient jamais être faits sur un coup de tête. Votre état de santé ou les traitements que vous suivez peuvent constituer des contre-indications médicales. Vous êtes diabétique ? Vous prenez des anticoagulants ? Vous avez du psoriasis ? Le tatouage peut être déconseillé dans votre cas. Discutez avec votre médecin avant de franchir le pas. Qui ne devrait pas se faire tatouer : voici les risques et contre-indications à connaître…

Le tatouage : une plaie ouverte sur la peau

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Le tatouage implique une multitude de petites lésions cutanées : une aiguille fine perfore la peau des centaines, voire des milliers de fois pour déposer de l’encre sous l’épiderme. Le tatouage crée donc une plaie ouverte et des saignements.

Cette plaie expose à des risques d’infection, de mauvaise cicatrisation ou de réactions allergiques, qui peuvent être plus ou moins graves selon l’état de santé de la personne tatouée :

  • Infections : manque d’hygiène, matériel non stériles, encre contaminée, plaie qui démange sont autant de facteurs de risque d’infections bactériennes (staphylocoques, streptocoques), virales (hépatite B/C, VIH) et fongiques (mycoses).
  • Allergie : certaines encres, en particulier les rouges, peuvent provoquer des réactions allergiques.
  • Mauvaise cicatrisation : les personnes qui cicatrisent mal présentent un risque accru de complications, comme une cicatrice chéloïde (surélevée) ou une infection. Plus la cicatrisation est lente, plus le risque d’infection est élevé. Les personnes immunodéprimées, diabétiques ou sous anticoagulants sont particulièrement exposées.

Voir aussi l'article : Cancer, infection, allergie : les risques d’un tatouage ?

Contre-indications médicales à se faire tatouer

Les personnes atteintes des pathologies suivantes ne devraient pas se faire tatouer sans avis médical. 

1. Les personnes avec un trouble de la coagulation ou sous anticoagulants


Chez les personnes atteintes d’un trouble de la coagulation ou sous traitement anticoagulant, la plaie du tatouage risque de saigner davantage et de cicatriser plus lentement. Or, plus la plaie reste ouverte longtemps, plus le risque d’infection est élevé. Chez les personnes qui souffrent d’hémophilie, les saignements peuvent être très abondants (hémorragies). La taille du motif et la zone tatouée devraient être choisies en concertation avec un médecin.

2. Les personnes diabétiques 


Les personnes diabétiques peuvent se faire tatouer à condition que leur glycémie soit bien contrôlée. Un taux de sucre mal contrôlé ralentit la cicatrisation et augmente le risque d’infection. Il est préférable d’éviter de tatouer les zones où le sang circule moins bien (jambes, chevilles, pieds, fesses) et celles utilisées pour l’injection d’insuline (bras, ventre, cuisses).

3. Les personnes immunodéprimées


Les personnes dont le système immunitaire est affaibli par une maladie (maladies auto-immunes, insuffisance rénale, hépatite, VIH) ou la prise de certains médicaments (corticoïdes, chimiothérapie,...) présentent un risque accru d’infection cutanée ou généralisée après un tatouage. L'organisme est moins capable de se défendre contre les agents pathogènes. Un système immunitaire affaibli peut également vous rendre plus vulnérable aux réactions allergiques. Un tatouage est déconseillé tant que le système immunitaire est diminué.

Certains médecins proposent même de différer un tatouage en cas de rhume, de bronchites, de grippe ou d'autres infections afin de ne pas surcharger le système immunitaire.

4. Les personnes  atteintes de maladies auto-immunes


Chez les personnes qui souffrent de maladies auto-immunes, l’inflammation chronique et les poussées actives peuvent aggraver la réaction cutanée, ralentir la cicatrisation ou déclencher des complications locales. Il faut éviter les tatouage lorsque la maladie n'est pas sous contrôle.

5. Les personnes avec des maladies chroniques de la peau


Les personnes qui souffrent de maladies chroniques de la peau, comme l’eczéma, le psoriasis ou la sarcoïdose cutanée, doivent être particulièrement prudentes avant de se faire tatouer. Les petites plaies du tatouage sont susceptibles de déclencher une réaction inflammatoire appelée phénomène de Koebner, c’est-à-dire une réactivation de la maladie dans la zone tatouée. Or, en cas de poussée active, le risque d’infection ou de mauvaise cicatrisation est plus élevé.

Il est clairement déconseillé de se faire tatouer lorsque la maladie de la peau est très active. De préférence, ne faites pas de tatouage sur les endroits où votre maladie de peau se manifeste souvent.

6. Les personnes sujettes aux cicatrices chéloïdes


Les personnes ayant déjà développé une chéloïde – une cicatrice épaisse et boursouflée formée par une surproduction de collagène après une blessure – doivent éviter les tatouages. Les lésions de l’aiguille peuvent entraîner des excroissances de tissu cicatriciel sur ou autour du dessin. Le risque est plus élevé chez les personnes à peau foncée et dans certaines zones du corps, comme le thorax, les épaules, le cou ou le haut du dos. Il est recommandé d’en discuter avec un dermatologue avant de se faire tatouer.

7. Les personnes avec des antécédents personnels ou familiaux de cancer de la peau


Les personnes ayant déjà eu un mélanome ou dont un proche au premier degré en a souffert devraient éviter de se faire tatouer. Le tatouage peut masquer l’apparition ou l’évolution de taches suspectes, rendant plus difficile la détection précoce d’un cancer de la peau. Pour la même raison, il est également recommandé de ne pas se faire tatouer les zones comportant des grains de beauté.

8. Les personnes allergiques ou hypersensibles à certains produits


Le latex, utilisé dans les gants des tatoueurs, peut provoquer des réactions allergiques immédiates ou retardées chez certaines personnes. L’encre de tatouage, en particulier les pigments rouges, contient parfois des composés chimiques susceptibles de déclencher des réactions locales. Ces réactions peuvent apparaître immédiatement ou plusieurs semaines après le tatouage. Demandez la composition des encres, surtout si vous avez des antécédents allergiques ou une peau sensible. Effectuez un test préalable sur une petite zone pour réduire les risques.

9. Les personnes qui souffrent de maladie cardiaques


Les personnes présentant une anomalie ou une fragilité des valves cardiaques courent un risque accru d’endocardite, une infection grave de la paroi interne du cœur. Les bactéries peuvent pénétrer dans la circulation sanguine par la plaie du tatouage et atteindre le cœur. Il est donc essentiel de consulter un cardiologue avant tout tatouage.

10. Les femmes enceintes ou allaitantes


Le tatouage est fortement déconseillé chez les femmes enceintes ou allaitantes. Durant cette période, le système immunitaire est affaibli et les risques infectieux sont plus élevés. De plus, certains médicaments sont proscrits durant la grossesse et ne pourront pas vous aider en cas d’infection. Les encres peuvent contenir des métaux lourds (cadmium, chrome, arsenic) dangereux pour le fœtus ou le nourrisson.


Voir aussi l'article : Tatouage : pourquoi il faut le signaler avant une IRM

Les personnes mineures peuvent-elles se faire tatouer ?

En Belgique, la loi n’impose pas d’âge minimum pour se faire tatouer. Toutefois, les mineurs doivent obtenir l’autorisation d’un parent ou d’un responsable légal. De plus, la plupart des studios de tatouage fixent eux-mêmes un âge minimum, généralement 16 ou 18 ans, pour réaliser un tatouage.

Les zones du corps où il faut éviter le tatouage

Certaines zones de la peau présentent un risque accru de complications ou cicatrisent plus difficilement. Il est conseillé d’éviter :

  • Les cicatrices récentes, moins d’un an après leur formation.
  • Les zones tatouées ou effacées récemment, moins de 3 à 6 mois après l’intervention.
  • La peau irritée, infectée ou présentant une inflammation.
  • Les zones à mauvaise circulation, comme les chevilles, les pieds, les mollets ou les fesses, où la cicatrisation est plus lente et le risque d’infection plus élevé.
  • Les zones d’injection d’insuline chez les personnes diabétiques, afin de surveiller l’évolution de la peau et éviter toute complication.
  • Les zones ayant subi récemment une chirurgie ou une radiothérapie, car la peau peut être fragilisée et cicatriser difficilement.

Se faire tatouer en cas de contre-indications médicales : les règles d’or

  1. Consultez votre médecin ou dermatologue avant toute séance afin d’évaluer vos risques et recevoir des recommandations adaptées à votre état de santé. 
  2. Choisissez un tatoueur professionnel agréé, qui respecte strictement les normes d’hygiène et utilise du matériel stérile.
  3. Sélectionnez une zone de peau saine, bien irriguée, pour favoriser une cicatrisation rapide et réduire le risque d’infection.
  4. Évitez de vous faire tatouer durant les périodes de poussées actives de maladies cutanées ou lorsque vous suivez un traitement immunosuppresseur. Lorsqu'une maladie n'est pas maîtrisée, ce n'est probablement pas le meilleur moment pour envisager un tatouage.
  5. Réalisez les grands tatouages en plusieurs séances pour limiter le traumatisme cutané et les saignements.
  6. Surveillez attentivement la cicatrisation et consultez immédiatement un professionnel de santé en cas de rougeur, douleur, écoulement ou tout signe d’infection.
  7. Informez toujours votre tatoueur de vos antécédents médicaux, allergies et traitements en cours afin qu’il adapte la procédure en conséquence.

Voir aussi l'article : Tatouage : 11 conseils pour que tout se passe bien

En bref

Le tatouage crée une plaie ouverte sur la peau. Il est contre-indiqué chez toutes les personnes qui présentent un risque accru d’infection, d’hémorragie ou d’allergie. Les personnes sous anticoagulants, diabétiques, immunodéprimées, malades chroniques, malades cardiaques, les femmes enceintes ou encore les personnes qui présentent des affections cutanées devraient toujours demander un avis médical avant de se faire tatouer.

Sources :

https://www.verywellhealth.com

https://www.webmd.com

https://www.diabetes.org.uk

https://www.health.belgium.be

https://sante.gouv.fr

https://haemophilia.org.uk

https://www.webmd.com

https://www.news-medical.net

auteur : Olivia Regout - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2025

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