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Alcool et maladie du foie : pourquoi certains buveurs sont-ils protégés ?
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Les effets sur le foie d’une consommation abusive d’alcool sont très différents d’une personne à l’autre : les bactéries intestinales joueraient un rôle clé.
Pourquoi certains gros buveurs ne présentent-ils aucun problème au foie, alors que d’autres, pour une même quantité pendant la même durée, vont développer une atteinte potentiellement gravissime (hépatite alcoolique aiguë, cirrhose…) ? Outre l’alcool évidemment, quels sont les facteurs qui influencent le déclenchement et la progression des lésions du foie ?
Une équipe française, réunissant plusieurs universités et instituts, s’est penchée sur le rôle du microbiote intestinal, c’est-à-dire l’ensemble des bactéries (et des micro-organismes en général) présentes dans les intestins. Ces bactéries exercent de nombreuses et importantes fonctions métaboliques. Dans un premier temps, les chercheurs ont constaté un déséquilibre du microbiote intestinal (ce qu’on appelle la dysbiose) chez les patients souffrant d’une hépatite alcoolique aiguë, alors qu’il n’est pas observé chez les buveurs excessifs sans maladie du foie. Dans un second temps, des expériences ont été réalisées sur la souris, avec un transfert du microbiote intestinal prélevé dans l’un ou l’autre groupe. Et on observe qu’après alcoolisation, le foie des souris réagit très différemment selon les bactéries qui ont été greffées, sachant que certaines espèces semblent spécifiquement associées à la sensibilité hépatique à l’alcool.
Les spécialistes rappellent que la composition du microbiote intestinal peut être modifiée : par l’alimentation, les prébiotiques et les probiotiques, ainsi que par la transplantation fécale. Ces résultats dégagent de nouvelles perspectives à la fois pour dépister les personnes très sensibles à la toxicité hépatique de l’alcool, mais aussi pour améliorer les traitements des lésions du foie induites par l’abus d’alcool.