Mal de tête et vin rouge : pourquoi et que faire ?
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Nous sommes nombreux à souffrir de mal de tête après avoir bu un verre de vin rouge, même lorsqu’il s’agit d’un grand cru coûteux. Comment cela se fait-il ? Le mal de tête apparaît suite à la contraction ou à la dilatation des vaisseaux sanguins dans et autour du crâne. Ces modifications irritent les terminaisons nerveuses et peuvent induire des douleurs. L’alcool, le vin rouge en particulier, peut aggraver ce processus.
Alcool et mal de tête : à quelle fréquence ?

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Selon une étude, 37 % des personnes souffrant de maux de tête déclarent que les boissons alcoolisées comme la bière, le vin et les spiritueux en sont, au moins occasionnellement, un déclencheur. L'International Headache Society (IHS) distingue deux types de maux de tête liés à l'alcool :
- Le mal de tête immédiat : il apparaît dans les trois heures suivant la consommation et disparaît en moins de 72 heures.
- Le mal de tête différé (gueule de bois) : il survient 5 à 12 heures après la prise d’alcool et disparaît également en moins de 72 heures.
Un ou deux verres de vin rouge suffisent généralement à déclencher les symptômes, quelle que soit la qualité du vin.
Métabolisme de l’alcool : que se passe-t-il dans le corps ?
L'alcool (éthanol) est décomposé en deux étapes dans le foie :
- L'éthanol est transformé en acétaldéhyde grâce à l'enzyme alcool déshydrogénase.
- L'acétaldéhyde est ensuite transformé en acétate grâce à l'aldéhyde déshydrogénase (ALDH2).
Des concentrations élevées d'éthanol favorisent l’accumulation d’acétaldéhyde dans le foie. Cette substance provoque des effets secondaires tels que des nausées, des rougeurs et des maux de tête. Les personnes présentant une variante génétique de l'ALDH2 décomposent l'acétaldéhyde plus lentement, ce qui les rend plus sensibles aux maux de tête.
Voir aussi l'article : Que fait l’alcool à votre foie ?
Quercétine : le principal suspect du mal de tête dû au vin rouge
De nouvelles recherches pointent du doigt la quercétine comme responsable possible du mal de tête après avoir bu du vin rouge. La quercétine est un flavanol naturellement présent dans les raisins, les autres fruits et les légumes. C’est un antioxydant mais en combinaison avec l’alcool, la substance peut ralentir la décomposition de l’acétaldéhyde.
Le vin rouge contient beaucoup plus de quercétine et de quercétine-3-glucuronide que le vin blanc ou d’autres boissons. La substance bloque l’enzyme ALDH2 chez les personnes sensibles, les exposant plus rapidement à une céphalée.
D’autres substances présentes dans le vin rouge peuvent aussi avoir une influence sur l’apparition du mal de tête
1. Sulfites
Les sulfites sont des conservateurs présents dans le vin, mais l’idée qu’ils provoquent des maux de tête est en grande partie un mythe. Le vin blanc contient même souvent plus de sulfites que le vin rouge. Ils peuvent toutefois déclencher des réactions asthmatiques chez les personnes sensibles.
2. Tanins
Les tanins donnent du goût au vin rouge et contiennent des antioxydants, mais ils stimulent également la libération de neurotransmetteurs pouvant déclencher la douleur.
3. Alcools de fusel
Les alcools de fusel, des alcools complexes, exacerbent le goût et l’arôme du vin rouge. En grandes quantités, ils peuvent contribuer à la gueule de bois. Toutefois, leur impact est dérisoire en cas de consommation limitée.
4. Amines biogènes
L’histamine, la tyramine et la phényléthylamine sont présentes en quantités variables dans le vin. En cas d’hypersensibilité ou de carence en l’enzyme diamine-oxydase, le taux d’histamine peut augmenter, dilatant les vaisseaux sanguins et provoquant une céphalée.
Réactions allergiques et pesticides : des causes improbables
- La quercétine semble être le principal facteur déclencheur. On la trouve surtout dans le vin rouge.
- D’autres substances, comme les sulfites, le tanin et les amines biogènes peuvent aggraver une céphalée, certainement chez les personnes sensibles ou celles qui sont sujettes à la migraine.
- Les facteurs génétiques jouent un rôle : certaines personnes éliminent moins efficacement l’alcool et les produits qu’il contient.
- La composition du vin varie en fonction du cépage, de l’année de vendange et de la méthode de production. L’effet peut donc varier d’un vin à l’autre.
Sources :