Boire de l’eau : encore plus important qu’on ne le pensait

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Ce n’est pas un secret, l’eau est essentielle à la santé : elle hydrate, donne de l’énergie, régule l’appétit... Mais des recherches montrent que boire de l’eau joue encore plus important qu’on ne le pensait pour la santé : l’eau aide à garder l’hormone du stress, le cortisol, sous contrôle et réduit ainsi le risque de problèmes graves tels que les maladies cardiovasculaires, le diabète ou la dépression.

Pourquoi l’eau est si importante pour notre cerveau ?

Notre corps est constitué en grande partie d’eau, et c’est particulièrement vrai pour le cerveau : celui-ci contient environ 75 % d’eau. La déshydratation réduit la production d’énergie dans le cerveau et peut en modifier la structure, ce qui diminue les performances cognitives et rend l’exécution des tâches plus difficile.

De plus, notre organisme perçoit la déshydratation comme une menace pour la survie, ce qui peut provoquer des sentiments d’anxiété. La déshydratation entrave également l’apport en tryptophane – un acide aminé essentiel à la production de sérotonine – vers le cerveau. La sérotonine régule notre humeur et nos émotions. Moins d’eau signifie donc moins de sérotonine, ce qui peut entraîner tristesse, irritabilité et anxiété.

Quel lien entre la consommation d'eau et taux de cortisol ?

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© Getty Images

Des chercheurs de l'université John Moores de Liverpool ont étudié l'influence de d’une bonne hydratation sur le taux de cortisol, l'hormone du stress. Le cortisol est sécrété par les glandes surrénales en situation de stress et aide le corps à faire face à une réaction de lutte ou de fuite. Cependant, des taux chroniquement élevés peuvent contribuer aux maladies cardiovasculaires, au diabète, à la prise de poids et à un affaiblissement du système immunitaire.

Dans leur étude, des adultes en bonne santé, présentant des apports hydriques quotidiens faibles ou élevés, ont été soumis au Trier Social Stress Test, qui simule une situation stressante (comme un entretien d'embauche angoissant). Les chercheurs ont mesuré non seulement le taux de cortisol, mais aussi la concentration de copeptine, une protéine issue de la dégradation de la vasopressine. La vasopressine régule l'équilibre hydrique, la pression artérielle et les réponses au stress, et stimule la libération d'hormone adrénocorticotrope (ACTH), qui active à son tour le cortisol.

Les résultats étaient frappants : les participants qui buvaient peu avaient des niveaux de cortisol 55 % plus élevés après le test stressant que ceux qui buvaient suffisamment. Ils présentaient également des niveaux plus élevés de copeptine et une urine plus foncée, signe d’une mauvaise hydratation. Bien que les deux groupes aient ressenti un niveau d’anxiété comparable et une augmentation similaire de la fréquence cardiaque, le système hormonal du stress réagissait clairement plus fortement chez les personnes mal hydratées.

Comment la déshydratation influence le sommeil et le stress ?

Des niveaux chroniquement élevés de cortisol peuvent aussi perturber le sommeil. Des études montrent qu'une hydratation insuffisante entraîne un sommeil plus court et plus fragmenté. Les personnes âgées sont particulièrement à risque : ayant une sensation de soif réduite, elles boivent souvent trop peu, ce qui contribue à une augmentation du taux de cortisol et du stress.

Voir aussi l'article : Déshydratation : quels symptômes et que faire ?

Comment boire de l’eau peut réduire votre stress ?

L’organisme régule l’eau via la vasopressine, produite par l’hypothalamus. En cas de déshydratation, la vasopressine stimule la réabsorption d’eau dans les reins et influence la libération de cortisol. Boire suffisamment prévient une production excessive de vasopressine et aide à maintenir l’équilibre du système hormonal du stress.

Quelle quantité d’eau devriez-vous boire ?

L’apport hydrique quotidien recommandé varie selon les pays :

  • États-Unis : Hommes 3,7 L, Femmes 2,7 L
  • Europe : hommes 2,5 L, femmes 2,0 L
  • Belgique : 1,5 à 2 L, café, thé et soupe compris
  • Royaume-Uni : 6 à 8 verres d'eau par jour

Des facteurs tels que le climat, l'âge, l'activité physique et la santé influencent les besoins exacts en eau. Un moyen pratique de vérifier son niveau d'hydratation est d'observer la couleur de l'urine : une urine jaune clair indique une bonne hydratation.

Voir aussi l'article : Ces médicaments qui favorisent la déshydratation

Conseils pratiques pour maintenir un faible taux de cortisol.

  • Commencez votre journée avec un grand verre d'eau.
  • Gardez une bouteille d'eau à portée de main pendant les périodes de stress.
  • Contrôlez régulièrement la couleur de votre urine.
  • Personnes âgées : encouragez-vous à boire suffisamment d’eau pour réduire le stress et les troubles du sommeil.

Conclusion

La déshydratation augmente le taux de cortisol, l'hormone du stress, ce qui peut contribuer à des problèmes de santé mentale, des maladies cardiovasculaires, le diabète et des troubles du sommeil. Boire suffisamment d'eau aide l'organisme à mieux gérer le stress et favorise une bonne santé générale. L'hydratation est donc un moyen simple et efficace de gérer le stress.

Sources :

https://www.dentinstitute.com
A Biller, M Reuter, B Patenaude, GA Homola, F Breuer, M Bendszus, AJ Bartsch (2015). Responses of the Human Brain to Mild Dehydration and Rehydration Explored In Vivo by H-MR Imaging and Spectroscopy. AJNR Am J Neuroradiol.; Dec;36(12):2277–2284.
Nathalie Pross (2017). Effects of Dehydration on Brain Functioning: A Life-Span Perspective Open Access. Ann Nutr Metab.; 70 (Suppl. 1): 30–36.
https://drinkoptimum.com
R J Maughan, S M Shirreffs, P Watson (2007). Exercise, heat, hydration and the brain. J Am Coll Nutr.; Oct;26(5 Suppl):604S-612S.
Daniel Sean Kashi, Marianne Hunter, Jason Paul Edwards, Juliane Zemdegs, Jennifer Lourenço, Anne-Cécile Mille, Erica T Perrier, Alberto Dolci, Neil P Walsh (2025). Habitual fluid intake and hydration status influence cortisol reactivity to acute psychosocial stress. J Appl Physiol (1985). Aug 13.
https://reagents.creative-diagnostics.com
https://www.webmd.com
https://health.clevelandclinic.org
Panagiotis Aristotelous et al. (2019). Effects of controlled dehydration on sleep quality and quantity: A polysomnographic study in healthy young adults. J Sleep Res.; Jun;28(3):e12662.
https://www.efsa.europa.eu

Source: Dr.ir. Eric De Maerteleire auteur : Sofie Van Rossom - journaliste santé

Dernière mise à jour: novembre 2025

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