dossier La fibromyalgie est un syndrome de douleur chronique, qui signifie littéralement « douleur dans les tissus et les muscles ». Elle affecte environ 2 à 4 % de la population mondiale, en majorité des femmes. Elle ne se limite pas à des douleurs généralisées : les personnes atteintes décrivent un large éventail de sensations douloureuses, souvent difficiles à expliquer. Comment peut se manifester la douleur chez les personnes atteintes de fibromyalgie ?
Contrairement aux douleurs causées par une blessure ou une inflammation, les douleurs de la fibromyalgie sont qualifiées de nociplastiques. Cela signifie qu’elles ne proviennent pas d’un dommage tissulaire identifiable, mais d’un traitement anormal de la douleur dans le cerveau et la moelle épinière. Le système nerveux est devenu hypersensible : il réagit de manière excessive à des stimuli pourtant inoffensifs.
Cette hypersensibilité centrale explique pourquoi de nombreuses personnes atteintes de fibromyalgie ressentent des douleurs même en l’absence de lésion. Elle est aussi à l’origine de symptômes associés comme la fatigue chronique, les troubles du sommeil ou les troubles cognitifs.
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La douleur peut migrer, s'intensifier ou s'atténuer sans cause apparente.
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L’hyperalgésie est le terme médical utilisé pour désigner une sensibilité excessive à la douleur ressentie par les patients atteints de fibromyalgie. Un stimulus qui provoque une douleur normale, par exemple une pression légère, peut être perçu comme extrêmement douloureux par une personne atteinte de fibromyalgie. Cela s’explique par une altération du traitement de la douleur dans le cerveau, qui perçoit des signaux normaux comme anormalement intenses.
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Les patients ressentent une douleur à des stimulations qui ne devraient pas être douloureuses. Un simple effleurement donne l'impression d'avoir un violent coup de soleil. Par exemple, le simple contact d’un vêtement, une caresse, le froid ou l’eau chaude de la douche peuvent provoquer une douleur disproportionnée.
Certaines personnes souffrant de fibromyalgie décrivent des douleurs neuropathiques, semblables à celles ressenties lors de lésions nerveuses. Ces douleurs se manifestent par des picotements, des fourmillements, des engourdissements, des sensations de brûlure, voire des décharges électriques. Ces sensations s’expliquent par une modification de la transmission nerveuse, bien que les nerfs eux-mêmes ne soient pas abîmés.
Des douleurs abdominales, pelviennes ou dans la région thoracique peuvent également survenir. Elles sont parfois associées à d'autres syndromes fonctionnels comme le syndrome de l’intestin irritable, la cystite interstitielle (inflammation de la vessie sans cause infectieuse) ou les douleurs thoraciques non cardiaques.
Le syndrome du côlon irritable est une affection du système digestif qui provoque des crampes, des douleurs abdominales, des ballonnements, de la constipation, de la diarrhée et des nausées.
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Les douleurs de tête sont fréquentes chez les personnes atteintes de fibromyalgie. Elles prennent souvent la forme de migraines ou de céphalées de tension, avec une sensibilité particulière au bruit, à la lumière ou aux odeurs. Elles peuvent également être déclenchées par le stress, le manque de sommeil ou la surcharge sensorielle.
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Douleurs de l'articulation temporo-mandibulaire (SADAM)Lorsque la fibromyalgie touche les articulations de la mâchoire, on parle du syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (SADAM). Le SADAM se caractérise par une douleur sourde et constante aux oreilles, aux tempes, aux yeux, à la mâchoire inférieure ou au cou. Voir aussi l'article : Qu'est-ce que la fibromyalgie et comment la traiter ? |
Dans la fibromyalgie, le seuil de tolérance à la douleur est globalement abaissé. Cela signifie que la douleur peut être omniprésente, affectant la qualité de vie, l’humeur, le sommeil, les capacités cognitives et la vie sociale. Le stress, les variations climatiques, le manque de sommeil, ou encore l’effort physique peuvent aggraver les douleurs.
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La fibromyalgie est souvent associée à des troubles comme :
Ces comorbidités peuvent renforcer la perception douloureuse, créant un cercle vicieux entre douleur, fatigue, anxiété et insomnie.
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