Alimentation et Parkinson : que manger ou non ?
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Saviez-vous que l’alimentation peut jouer un rôle important dans l’apparition et l’évolution de la maladie de Parkinson ? Certains aliments sont à éviter car ils peuvent augmenter le risque de Parkinson, tandis que d’autres ont un effet protecteur. Que manger ou non ?
Causes de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est une affection chronique du cerveau qui débute souvent entre 50 et 60 ans. Certaines cellules cérébrales (les ganglions de la base) meurent, ce qui entraîne des symptômes tels que des tremblements et des secousses. En Belgique, on estime qu’environ 50.000 personnes souffrent de Parkinson. Ce nombre devrait tripler d’ici 2040.
Seulement 10 à 15 % des patients présentent une prédisposition génétique. Quelles sont donc les autres causes ?
- Des indices suggèrent que les virus et les bactéries jouent un rôle. De plus en plus de recherches se concentrent donc sur le côlon et les micro-organismes qui y vivent.
- Il existe aussi un lien clair avec des éléments environnementaux toxiques, comme certains pesticides. Ils sont nocifs pour les cellules produisant la dopamine, or une carence en cellules productrices de dopamine entraîne la maladie de Parkinson.
- De nombreuses études épidémiologiques montrent que l’exposition à des métaux lourds comme le fer, le mercure, le manganèse, le cuivre et le plomb augmente le risque de Parkinson, qu’il s’agisse d’une exposition ponctuelle ou prolongée.
Il existe donc de nombreux facteurs de risque, mais ils semblent tous conduire à des mécanismes moléculaires qui entraînent la mort des cellules dans les zones du cerveau productrices de dopamine. Dans chacun de ces facteurs, l’alimentation joue un rôle important. La question se pose donc : certains nutriments peuvent-ils réduire le risque de Parkinson ? Et quels aliments augmentent ce risque ?
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Les aliments qui peuvent augmenter le risque de Parkinson
Des aliments protéinés chauffés
La cuisson à haute température de produits riches en protéines, comme la viande, libère des amines aromatiques hétérocycliques et des imidazoles. Une viande brûlée est particulièrement dangereuse : ces substances peuvent oxyder la dopamine et générer des radicaux libres. Ces composés agressifs peuvent endommager l’ADN des cellules cérébrales, contribuant à leur mort. Une consommation excessive de fer et de manganèse peut accentuer ce processus.
Conseil : évitez la viande trop cuite ou brûlée ainsi que les autres nutriments à base de protéines ayant été exposés à des températures élevées.
Trop de fer et de manganèse
Une ingestion trop élevée d’oligo-éléments comme le fer et le manganèse, par exemple par le biais de compléments alimentaires, peut stimuler la formation de radicaux libres dans le cerveau. Des études montrent que la combinaison de ces deux oligo-éléments double le risque de développer la maladie de Parkinson.
Conseil : évitez les doses élevées fournies par les compléments ; privilégiez les sources alimentaires naturelles.
Alimentation riche en cholestérol
Il semble exister un lien entre un taux élevé de cholestérol et le risque de Parkinson. C’est sans doute la forme oxydée du cholestérol qui provoque le plus de dommages.
Conseil : Maintenez votre taux de cholestérol à un niveau bas et faites-le contrôler régulièrement.
Voir aussi l'article : Comment faire baisser son taux de cholestérol ?
Les aliments qui peuvent réduire le risque de Parkinson

© Getty Images / alimentation et Parkinson
Graisses insaturées
L’ingestion de graisses mono et polyinsaturées semble avoir un effet protecteur. C’est surtout le cas des lipides issus des poissons gras (oméga 3), des noix et de l’huile d’olive.
Conseil : consommez au moins une fois par semaine 150 grammes de poisson gras et utilisez de l’huile d’olive pressée à froid.
Vitamines B et D3
Les vitamines B6, B11 (folates) et B12 contribuent à réduire la concentration d’homocystéine (une substance nocive). La vitamine D3 jouerait également un rôle positif : les patients atteints de Parkinson présentent souvent des taux sanguins plus faibles de cette vitamine.
Conseil : consommez suffisamment de vitamines B et faites régulièrement contrôler votre taux de vitamine D3, surtout à partir de 60 ans.
Vitamines C et E
Ces puissants antioxydants pourraient protéger contre Parkinson, surtout s’ils sont consommés sous leur forme naturelle. Les noix, les avocats, l’huile d’olive, les épinards et les carottes sont riches en vitamine E.
Conseil : préférez des sources naturelles aux compléments alimentaires pour une absorption optimale.
Antioxydants et flavonoïdes
Les aliments contenant des flavonoïdes (les baies, les pommes, le thé vert et le vin rouge) peuvent réduire la mortalité liée à la maladie de Parkinson. Le curcuma, plus précisément la curcumine, sa forme active, peut également être bénéfique.
Conseil : ajoutez régulièrement du curcuma et du poivre noir à vos plats et consommez des antioxydants naturels.
Café : un effet étonnamment positif
Les résultats d’études épidémiologiques révèlent un lien consistant entre la consommation de café et la réduction du risque de développer Parkinson et Alzheimer. Une étude finlandaise conclut que la consommation de café à l’âge adulte - trois à cinq tasses par jour - réduit de 65% le risque de développer Alzheimer et Parkinson plus tard.
Conseil : buvez quelques tasses de café par jour, de préférence du café normal.
Aliments fermentés et probiotiques
Le nerf vague relie le cerveau au système gastro-intestinal. Des études révèlent que les processus peuvent avoir un impact sur le cerveau via ce nerf. Les bactéries présentes dans l’intestin forment ce qu’on appelle le microbiote. Leur composition est unique chez chacun d’entre nous.
Une nouvelle étude suggère un lien consistant entre les intestins et Parkinson. La composition du microbiote de ces patients diffère de celui des personnes en bonne santé. L’alpha-synucléine est une protéine importante. Elle se développe mal en cas de Parkinson et forme des caillots dans le cerveau. Les premiers symptômes de Parkinson sont souvent liés au tractus gastro-intestinal. De même, les dysfonctions digestives sont fréquentes chez les patients souffrant de la maladie.
Les probiotiques peuvent améliorer la santé intestinale. Les nutriments fermentés, comme le yaourt, le kéfir, le skyr, le babeurre et la choucroute contiennent des milliards de bonnes bactéries. Il faut également augmenter l’ingestion de fibres. Celles-ci sont en quelque sorte de la nourriture pour le microbiote. Elles stimulent la prolifération des bonnes bactéries intestinales. La décomposition des fibres produit des bactéries à chaîne courte comme le butyrate, qui renforcent la barrière intestinale, diminuent les états inflammatoires et soutiennent les fonctions cérébrales.
Des études montrent qu’une alimentation végétale riche en fibres, en fruits et légumes, augmente le nombre de bactéries produisant le butyrate. Ce régime profite aux intestins comme au cerveau.
Conseil : augmentez l’absorption de fibres en consommant des fruits, des légumes et des produits complets pour entretenir votre santé intestinale.
Conseils pratiques d’alimentation en cas de Parkinson
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Conclusion
Sources :