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Douleurs neuropathiques : sensation de brûlure sur la peau, picotements, peau sensible au toucher
dossier La douleur neuropathique est une forme de douleur chronique dont la cause exacte n’a pas encore été identifiée. L’International Association for the Study of Pain la définit comme une douleur causée par une lésion ou une maladie du système nerveux somatosensoriel. En général, il s’agit d’une blessure ou d’un mauvais fonctionnement des nerfs. La douleur neuropathique se caractérise notamment par des sensations de froid ou de brûlure sur la peau, par des picotements, des fourmillements ou encore une peau sensible au toucher.
Qu’est-ce que la douleur neuropathique ?
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Symptômes de la douleur neuropathique
La douleur neuropathique varie en intensité mais reste généralement continue. La sensation de douleur diminue souvent pendant le sommeil. Les troubles de l'humeur, les troubles du sommeil et la fatigue sont des symptômes courants. D'autres plaintes peuvent être liées à des douleurs neuropathiques :
- douleur lancinante, d'élancements ou de chocs électriques
- sensation de brûlures ou de coup de soleil
- troubles sensoriels autour de la zone douloureuse, par exemple un membre « endormi » ou hypersensible, des démangeaisons, des fourmillements ou des picotements.
- peau très sensible, douleur due à un stimulus normalement non douloureux, par exemple le frottement d'un vêtement sur la peau, d'un drap sur les pieds... (allodynie)
- réponse douloureuse exagérée à un stimulus relativement inoffensif (hyperalgésie)
- forte sensibilité à la chaleur ou au froid
Des conséquences psychologiques potentiellement sévères peuvent survenir, comme de l'anxiété ou des symptômes dépressifs. Les répercussions sur la vie quotidienne, dont les activités professionnelles et sociales, peuvent être lourdes.
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Diagnostic : tests de la réaction douloureuse
Le test le plus simple pour diagnostiquer la douleur neuropathique consiste à détecter l’hyperalgésie et l’allodynie.
- L’allodynie renvoie à une expérience douloureuse en cas de stimulus non douloureux. Il suffit par exemple de frotter la peau avec une petite brosse ou un coton-tige. Si ce frottement est ressenti comme douloureux, on parlera d’allodynie, qui est très caractéristique de la douleur neuropathique.
- L’hyperalgésie signifie que vous ressentez une réaction douloureuse exagérée à un stimulus relativement inoffensif. Cela peut être testé avec une aiguille d’injection ou avec un monofilament. Il s’agit d’un instrument intéressant doté d’une tige pliable placée sur la peau. Si la tige se plie, elle produit une pression de 10 grammes. Normalement, ce n’est pas douloureux, mais cela l’est chez les personnes atteintes de neuropathie. Le monofilament est également utilisé pour détecter la perte de sensation dans les pieds due à la neuropathie diabétique.
- Un examen sensoriel à l'éther ou à l'acétone est également très utile pour le diagnostic de la douleur neuropathique afin de mesurer une réponse exagérée au froid. Pour tester la réaction à la chaleur, la peau peut être touchée avec un tube à essai rempli d’eau tiède. En règle générale, il y aura des réponses sensorielles anormales dans la zone où le patient signale une douleur, ce qui est encore une fois fortement révélateur d'une douleur neuropathique.
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Causes de la douleur neuropathique
La douleur neuropathique indique que quelque chose ne va pas quelque part au sein du système nerveux : dans la réception du stimulus, dans la transmission au cerveau ou dans la traduction. Il existe de nombreuses causes possibles de douleur neuropathique, par exemple :
- zona (névralgie post-herpétique)
- abus prolongé d’alcool, contact avec des substances toxiques
- sclérose en plaques
- chimiothérapie
- La neuropathie diabétique est une complication fréquente du diabète , avec des dysesthésies et des douleurs persistantes (généralement au niveau des pieds et/ou des mains), qui surviennent en fonction de la durée et de la gravité de l'hyperglycémie.
- compression répétée d'un nerf (syndrome du canal carpien ou tarsien)
- La névralgie du trijumeau est une forme particulière de douleur faciale provoquée par une pression sur le ganglion gassérien.
- une intervention chirurgicale ou un accident. Des exemples typiques sont les opérations des glandes aux aisselles (comme après une opération des seins), au cou ou à l'aine. Des douleurs nerveuses peuvent également survenir après une chirurgie du dos, une chirurgie cardiaque et une chirurgie pulmonaire. À cela s’ajoutent des douleurs du membre fantôme après une amputation.
Voir aussi l'article : Tout ce qu’il faut savoir sur la sclérose en plaques (SEP)
Une forme particulière de douleur neuropathique est le syndrome douloureux régional complexe de type 1 (également connue sous le nom de dystrophie post-traumatique ou dystrophie sympathique réflexe ou syndrome de Sudeck). Cela affecte généralement un membre. La douleur survient généralement après un accident ou une intervention chirurgicale. Elle s'accompagne souvent d'une décoloration bleuâtre des tissus (cyanosés), d'une sensation de brûlure ou de froid, d'un gonflement (oedème) et de changements dans la nutrition des tissus (changements trophiques). Une transpiration excessive du bras ou de la jambe se manifeste également. |
Traitement de la douleur neuropathique
Analgésiques
Les douleurs neuropathiques ne répondent généralement pas aux analgésiques courants et aux AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens). Parfois, ils peuvent avoir un impact, mais celui-ci n'est alors pas directement lié à la composante neuropathique de la douleur. L'échelle de douleur classique de l'OMS, que de nombreux médecins connaissent bien, n'a guère de sens dans le cas de la douleur neuropathique. Des études montrent que les analgésiques narcotiques (tels que le fentanyl et le tramadol) ont un effet bénéfique (mais variable d'une personne à l'autre) sur la douleur neuropathique cancéreuse et non cancéreuse. En général, l'effet n'est pas immédiat, il faut donc poursuivre le traitement pendant un certain temps pour en évaluer l'efficacité et déterminer la dose appropriée. En général, l'effet est limité.
Voir aussi l'article : Médicaments : les différents types d'analgésiques et leurs effets
Médicaments antiépileptiques
L'utilité de certains médicaments antiépileptiques dans le traitement de douleurs neuropathiques est bien documentée. La carbamazépine (Tegretol®) et la phénytoïne sont efficaces dans la neuropathie diabétique. Pour la carbamazépine, l'efficacité a également été démontrée dans la névralgie du trijumeau. Parmi les nouveaux antiépileptiques, la gabapentine (Neurontin®) et la prégabaline (Lyrica ®) ont démontré un effet positif dans la névralgie post-zostérienne et la neuropathie diabétique. Les nouveaux médicaments antiépileptiques, la gabapentine et surtout la prégabaline, ont le grand avantage de donner des résultats rapides, d'être bien tolérés et d'avoir peu d'effets secondaires. En outre, la prégabaline améliore très rapidement les habitudes de sommeil. Il se peut que la douleur ne soit pas encore maîtrisée, mais après quelques jours, les gens se sentent mieux parce qu'ils dorment mieux et sont plus reposés.
Antidépresseurs
Les antidépresseurs tricycliques à faible dose (plus anciens) tels que l'amitriptyline, la carbamazépine et la nortriptyline font partie des médicaments de premier choix pour les douleurs neuropathiques, y compris dans la neuropathie diabétique et la névralgie herpétique, même si la notice ne mentionne pas toujours cette indication et qu'ils ne sont pas toujours ou, seulement sous certaines conditions, remboursés pour cette indication. Les patients doivent être suivis de très près au cours des premiers mois afin de déterminer le dosage optimal.
Voir aussi l'article : Comment agissent les antidépresseurs ?
Traitement local
Pour certaines douleurs neuropathiques (dont la neuropathie diabétique et la névralgie post-zostérienne), des médicaments topiques peuvent être utilisés, par exemple la capsaïcine (pommade de graines de piment) ou la crème à la lidocaïne.
Traitements non médicamenteux
TENS
La stimulation électrique transcutanée des nerfs est une forme de traitement symptomatique de la douleur qui consiste à stimuler les nerfs au moyen d'électrodes appliquées sur la peau. Le principal avantage est que le patient peut utiliser l'appareil lui-même à domicile après avoir reçu les instructions nécessaires. Une technique récente est l'électroacupuncture ou la stimulation électrique percutanée des nerfs. Elle est quelque peu similaire à la technique Tens, mais les nerfs sont stimulés au moyen d'aiguilles sous-cutanées.
Infiltration épidurale
Pour certains types de douleurs neuropathiques, des techniques d'infiltration ciblées sont utilisées, en particulier pour les problèmes aigus et subaigus dus à l'inflammation autour des racines nerveuses dans l'espace épidural. Pour les problèmes véritablement chroniques, les infiltrations sont généralement peu utiles.
Neurostimulation
La neurostimulation (stimulation de la moelle épinière, stimulation du cortex, stimulation cérébrale profonde...) est considérée comme une thérapie invasive. Elle est utilisée lorsque tous les traitements conventionnels ont échoué. L'implantation d'un système de neurostimulation est toujours précédée d'une période d'essai avec un stimulateur externe, de préférence à domicile.
Techniques de désensibilisation
Chez certains patients, on utilise des techniques dites de désensibilisation : en touchant ou en stimulant délibérément une zone douloureuse, cette zone finit par être désensibilisée. Au début, elle est très douloureuse.
Blocs nerveux
Les médecins suggèrent parfois un blocage nerveux consistant à injecter un anesthésique dans le nerf affecté ou à "brûler" le nerf à haute température. Il s'agit d'un traitement qui comporte des risques de complications et qui ne soulage que peu ou pas du tout la douleur. Parfois, la douleur est même pire qu'avant le blocage du nerf.
Voir aussi l'article : Douleur : faut-il se méfier du cannabis médical ?
Sources :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov
https://www.iasp-pain.org
https://www.brainandspine.org.uk
https://www.webmd.com