Sexe oral : quels sont les risques ?

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Les adultes comme les adolescents se protègent rarement lors des rapports sexuels oraux, généralement par manque de sensibilisation aux risques. On pense souvent que le sexe oral est moins dangereux que le coït. Quels sont les risques du sexe oral ? Comment se protéger ?

Sexe oral et risques d'IST

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© Getty Images

Beaucoup d’infections sexuellement transmissibles peuvent se transmettre par le sexe oral.

Le risque dépend de plusieurs facteurs :

  • le type de sexe oral (sur un homme ou une femme) ;
  • le sexe de la personne concernée
  • le nombre de partenaires ;
  • la présence d’infections ou de plaies dans la bouche.

Chlamydia

Vous pouvez attraper la chlamydia si vous effectuez une fellation ou un cunnilingus à un partenaire atteint de chlamydia au pénis, au vagin, aux voies urinaires ou à l’anus. Vous risquez même une infection de la gorge. Inversement, une personne souffrant de chlamydia dans la gorge peut contaminer les parties génitales ou l’anus de son partenaire. En revanche, un baiser avec la langue ou la masturbation ne présente aucun risque de transmission de la maladie.

Gonorrhée

La gonorrhée est très contagieuse et s’installe facilement dans la gorge lorsqu’on pratique le sexe oral avec une personne infectée au niveau du pénis, du vagin, de l’urètre ou de l’anus. Il est possible d’être porteur de gonorrhée dans la gorge sans aucun symptôme. Mais on peut alors la transmettre à son/sa partenaire lors d’un rapport oral, provoquant une infection génitale ou anale.

Syphilis

La syphilis se transmet par contact direct avec des lésions (ulcères ou boutons) présentes sur les organes génitaux, l’anus, les lèvres ou dans la bouche. Pendant un rapport oral, on peut être contaminé en touchant une de ces lésions, même si elle passe inaperçue. Faire une fellation à une personne ayant une plaie de syphilis sur le pénis ou l’anus peut entraîner une infection dans la bouche ou la gorge. Inversement, recevoir un rapport oral d’une personne ayant une plaie dans la bouche ou sur les lèvres peut provoquer une infection génitale ou anale.

Herpès (HSV-1 of HSV-2)

L’herpès se transmet pendant le sexe oral, même si aucun bouton n’est visible à ce moment. Un rapport oral avec une personne atteinte d’herpès génital peut donc entraîner une infection de la bouche ou de la gorge. Une personne présentant un bouton de fièvre (souvent le HSV-1) contamine le pénis, le vagin ou l’anus de son partenaire pendant le sexe oral. L’infection peut s’étendre aux fesses ou à la peau autour des parties génitales.

Papillomavirus humain (HPV)

Le HPV est un virus fréquent, qui se transmet également par voie orale. Si vous avez un rapport oral avec une personne souffrant de HPV sur le pénis, le vagin ou l’anus, vous risquez une infection de la bouche ou de la gorge. Les risques sont identiques si vous bénéficiez de ces caresses de la part d’une personne atteinte de HPV dans la bouche ou la gorge. Le HPV peut provoquer des verrues vaginales mais aussi des maladies graves comme le cancer de l’utérus, du pénis ou de la gorge. Il existe un vaccin protégeant de plusieurs types de HPV.

VIH

Le risque de transmission du VIH par sexe oral est faible, mais pas nul. Il augmente en cas de contact avec le sperme, les sécrétions vaginales ou le sang, surtout si la bouche présente des plaies, aphtes ou inflammations. Faire une fellation à un homme séropositif peut donc comporter un risque, surtout en cas d’éjaculation dans la bouche. Pratiquer un anulingus sur une personne vivant avec le VIH peut aussi exposer à une contamination, notamment en cas de saignement des gencives. En revanche, le risque pour la personne qui reçoit du sexe oral est très faible, sauf si le partenaire a des plaies ou du sang dans la bouche.

Hépatite A, B et C

L’hépatite A se transmet essentiellement par la voie oro-fécale. Le contact bouche-anus (anulingus) présente donc un risque accru de contamination à l’hépatite A. L’hépatite B se transmet par le sang et les liquides corporels. Le sexe oral peut constituer une voie de contamination, surtout en cas de contact avec le sang ou le sperme. Le risque est plus élevé en cas de rapports non protégés avec plusieurs partenaires ou une personne souffrant d’hépatite B. L’hépatite C se transmet essentiellement par contact sanguin. La transmission sexuelle est rare mais le risque augmente en cas de rapports non protégés.

Voir aussi l'article : Que faut-il savoir sur les 5 principaux types d’hépatites virales ?

Sexe oral et risque de cancer de la gorge

Le sexe oral peut entraîner une infection par le HPV, un virus courant responsable de certains cancers de la gorge. Le HPV de type 16 est particulièrement associé aux cancers de l’oropharynx (zone centrale de la gorge et amygdales). Cette forme de cancer est de plus en plus fréquente chez les hommes de 40 à 50 ans qui ne fument pas ni ne boivent. Des études montrent que le risque augmente avec le nombre de partenaires de sexe oral. Même si ces cancers liés au HPV se traitent généralement bien, la prévention reste essentielle. La vaccination contre le HPV protège efficacement, mais elle n’est pas encore systématiquement proposée aux garçons dans tous les pays. De plus en plus d’experts plaident pour une vaccination universelle afin de prévenir aussi ce type de cancer.

Voir aussi l'article : Vaccin HPV : pour les adultes aussi ?

Sexe oral et risque de mycoses

Lors du sexe oral, une infection vaginale à levures (candida) peut se transmettre à la bouche du partenaire. La bouche, comme le vagin, est un environnement chaud et humide où les champignons peuvent survivre et se multiplier. Une personne ayant une candidose buccale (muguet) peut à son tour infecter son/sa partenaire par sexe oral.

Comment se protéger pendant le sexe oral ?

Plusieurs moyens permettent de réduire le risque d’IST :

Préservatifs

Un classique : les préservatifs constituent une barrière efficace contre les IST. Les préservatifs en latex et en plastique protègent efficacement, puisqu'ils empêchent tout contact direct entre les muqueuses. Il est important de changer de préservatif pour chaque nouveau rapport (par exemple quand on passe du sexe oral à l’anal). Attention : les préservatifs en peau d’agneau, aussi appelés préservatifs naturels, protègent contre la grossesse mais par contre les maladies.

Préservatifs internes

Ces préservatifs, souvent appelés préservatifs féminins, se placent dans le vagin ou l’anus. Ils offrent la même protection que les préservatifs classiques et couvrent également la peau entourant les parties génitales.

Digues dentaires

La digue dentaire est un préservatif en latex qu’on place entre la bouche et le vagin ou l’anus pendant les rapports buccaux. Elle réduit le risque de MST. Vous n’avez pas de digue dentaire ? On peut en improviser une en découpant un préservatif.

Vaccin contre le HPV

Le HPV est extrêmement contagieux. Il peut provoquer des verrues génitales et certaines formes de cancer. La vaccination, à partir de 9 ans, a un effet protecteur. Elle est préventive, ce qui signifie qu’elle est plus efficace si elle se produit avant toute infection.

Vaccin contre l’hépatite A et B

Le vaccin contre l’hépatite A et B offre une excellente protection. Il n’existe toujours pas de vaccin contre l’hépatite C, mais il existe des traitements efficaces.

PrEP

Le PrEP est une pilule quotidienne qui réduit de plus de 90% le risque de HIV suite à des rapports sexuels. Le médicament est surtout indiqué si vous présentez un risque accru, par exemple en cas de relations non protégées avec plusieurs partenaires ou avec une personne souffrant du sida.

Doxy PEP

La Doxy PEP est une stratégie récente. Il suffit de prendre une seule dose de 200 mg de doxycycline endéans les 72 heures suivant un rapport non protégé. Ce médicament peut prévenir certaines MST, surtout si vous présentez un risque élevé.

Voir aussi l'article : Symptômes d’une allergie au préservatif chez l’homme et chez la femme

Sources :
https://www.webmd.com
https://www.medicalnewstoday.com

auteur : Lotte Poté - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2025

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