Maigrir et grossir : notre poids est-il génétiquement programmé ?

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Comment expliquer que les kilos perdus après un régime sont souvent aussitôt repris (le fameux effet yo-yo) ? Une théorie avance que le corps tenterait constamment de retrouver un poids « préprogrammé ». Fiction ou réalité ?
Cette théorie n'est pas complètement infondée, mais elle est loin de tout expliquer. Sans quoi, le nombre de personnes en surpoids ne serait pas en constante augmentation. D'ailleurs, une étude récente pointe encore du doigt nos habitudes alimentaires : nous consommons trop de produits mauvais pour la santé.
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La théorie du poids génétiquement préprogrammé
En anglais, on appelle cela la théorie du "set point" (seuil de référence), c'est-à-dire l'idée que chacun a un poids optimal vers lequel le corps tendra toujours, peu importe nos efforts de régime pour s'en détacher.
En pratique, cette théorie expliquerait que lorsque nous mangeons moins, notre corps ralentit notre métabolisme et envoie des signaux supplémentaires de faim, et vice-versa. La réduction de l'apport énergétique entraînerait une diminution de la production d'hormones thyroïdiennes qui régulent notre métabolisme afin de préserver nos réserves graisseuses.
Le poids idéal serait propre à chacun et « programmé » génétiquement. Pour certain, il sera de 55 kg, pour d’autres de 70 kg.
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Le rôle du cerveau et des hormones lié à la prise de poids
Des expériences sur des animaux de laboratoire ont montré que lorsqu’ils perdaient du poids, ils retrouvaient ensuite leur poids initial au fil du temps. On ne peut cependant pas automatiquement appliquer ces résultats à l’être humain. Ce qu'on peut affirmer avec certitude, c’est que notre cerveau et nos hormones jouent un rôle clé dans la régulation de l'appétit et de la satiété. Ceci explique par exemple que deux ans après un traitement réussi contre l’obésité, ces personnes déclarent avoir encore plus d’appétit qu’auparavant.
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Une théorie qui ne fonctionne que dans un sens
La théorie du poids de référence (pondérostat) n'est en tout cas pas compatible avec l'épidémie d'obésité actuelle. En effet, s'il existait dans notre corps une sorte de thermostat capable de maintenir un poids stable, le nombre de personnes présentant une obésité sévère ne serait pas en augmentation constante.
La réalité est donc beaucoup plus complexe, avec une série de facteurs exerçant une influence significative. Et s'il existe un mécanisme permettant de revenir à un certain poids corporel systématique, il semble fonctionner principalement dans un sens. La plupart des personnes prennent facilement du poids lorsqu'elles ne font pas attention, mais perdre du poids, même avec beaucoup d'efforts, est généralement une toute autre affaire.
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Un environnement « obésogène »
Une récente étude américaine (Louisiana Sate University) souligne l'importance cruciale de notre hygiène de vie dans le maintien d'un poids santé. Selon les chercheurs, nous vivons dans un environnement dit « obésogène », qui favorise l'obésité. Il nous encourage à nous alimenter à l'excès et de manière malsaine, et ne nous incite pas à pratiquer un exercice physique régulier. Dans de telles conditions, contrôler son poids est évidemment un défi. Les scientifiques recommandent notamment de rendre les aliments sains et peu caloriques moins chers et plus accessibles, et d’augmenter le prix des aliments malsains et très caloriques.
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Sources :
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