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'La neuromodulation pourrait aider 60 à 70 pourcent des patients atteints de douleurs chroniques'
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'La neuromodulation pourrait aider 60 à 70 pourcent des patients atteints de douleurs chroniques'
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Des maladies invisibles comme des douleurs chroniques, la dépression ou l’anxiété peuvent avoir un impact considérable sur la qualité de vie d’une personne. De nouvelles techniques neurologiques démontrent de plus en plus qu’une perturbation du fonctionnement cérébral est à l’origine de ces problèmes. Des études ont aussi révélé l’utilité de la neuromodulation dans les affections psychiatriques et neurologiques. Dirk De Ridder et Jan Ost, experts en neuromodulation, nous expliquent tout ce qu’il faut savoir sur cette technique.
Voir aussi l'article : Douleur chronique : le rôle de la « sensibilité centrale »
En quoi consiste la neuromodulation ?
Notre cerveau s'adapte en permanence - tant au niveau de sa structure que de son fonctionnement - à un environnement changeant. Ce phénomène s’appelle la neuroplasticité. Mais parfois, le processus dérape, ce qui déclenche des troubles tels que l’angoisse, la dépression, la douleur… La neuromodulation permet d'influencer le fonctionnement des voies neuronales et de rétablir ainsi une fonction détériorée.
« La neuromodulation consiste à influencer de manière ciblée la neuroplasticité à l'aide de médicaments ou de stimulations lumineuses, sonores, magnétiques (stimulation magnétique transcrânienne ou STM) ou électriques (stimulation électrique transcrânienne ou SET) », explique le professeur Dirk De Ridder, de BRAI3N, un centre spécialisé dans la neuromodulation situé à Gand, mais qui mène des recherches scientifiques en Irlande, aux États-Unis, en Inde, en Allemagne, en Corée et en Nouvelle-Zélande.
La stimulation électrique évolue particulièrement vite. Il y a encore dix ans, on n’utilisait que 2 électrodes afin d’influencer une, voire deux régions cérébrales maximum. Aujourd'hui, on utilise 32 électrodes qui fonctionnent indépendamment et peuvent donc simultanément amplifier un réseau cérébral, en inhiber un autre ou permettre à deux ou trois réseaux cérébraux d'équilibrer leurs interactions. Les possibilités de traitement s'en trouvent élargies comme jamais auparavant.
Dans quels cas recourir à la neuromodulation ?
La neuromodulation peut constituer un outil précieux dans le secteur de la santé mentale. En effet, de plus en plus de personnes sont confrontées au stress, et celles qui subissent un stress chronique courent un plus grand risque de développer une anxiété ou une dépression.
La neuromodulation s'adresse également aux patients souffrant d’un trouble de stress posttraumatique (TSPT), d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC), de douleurs chroniques, d’https://www.passionsante.be/article/maladies-sensorielles/acouphenes-causes-symptomes-et-traitement-33764" target="_blank">acouphènes, de https://www.passionsante.be/article/therapie-comportementale/le-burnout-8061" target="_blank">burn out, de https://www.passionsante.be/article/fatigue-chronique-syndrome/fibromyalgie-les-differentes-sortes-de-douleur-34169" target="_blank">fibromyalgie, de https://www.passionsante.be/rubrique/fatigue-chronique-syndrome" target="_blank">fatigue chronique, de migraine, d'https://www.passionsante.be/rubrique/dependance-addiction" target="_blank">addictions ou d’autres problèmes psychiques. On optimise le résultat de la neuromodulation en la combinant avec d’autres formes de traitement, comme la médication et la psychothérapie.
Voir aussi l'article : Douleurs neuropathiques : causes, symptômes, traitements
Comment fonctionne la neuromodulation ?
Stimulation électrique transcrânienne (SET)
La stimulation électrique transcrânienne ou SET est une forme de stimulation électrique. La stimulation électrique transcrânienne est une forme de stimulation électrique. Elle consiste à administrer un courant - continu ou alternatif - pour influencer le fonctionnement des cellules cérébrales. Lors d'une séance, une ou deux électrodes à ventouse sont positionnées sur le crâne. Une partie du courant administré atteint le cortex cérébral. L’électrode positive active les neurones périphériques. Les cellules deviennent donc plus sensibles aux stimuli. L’électrode négative a l’effet inverse : les cellules cérébrales de la zone deviennent moins réactives.
Avec la stimulation électrique transcrânienne, le traitement commence par 4 ou 5 séances. Si le résultat est positif, de nouvelles séances sont planifiées (8 à 10 séances). Ensuite, la fréquence des séances est progressivement réduite à une séance par mois avant d'être interrompue. Le traitement n’est pas douloureux mais les électrodes peuvent provoquer des picotements.
Le Pr. De Ridder effectue une démonstration de stimulation électrique / © Neuroelectrics
Stimulation magnétique transcrânienne (SMT)
Pour générer les champs magnétiques de la SMT, un aimant est placé à hauteur du crâne. Les champs magnétiques sont plus puissants que les stimuli électriques car le crâne ne bloque pas les ondes magnétiques, contrairement aux champs électriques.
Jan Ost, chef de clinique à BRAI3N, explique : « Les impulsions magnétiques qui atteignent le cortex cérébral génèrent un champ électrique, qui agit sur le cerveau, en plus du champ magnétique. Cette thérapie est très intéressante dans certaines formes de dépression. Elle peut aussi diminuer l’angoisse et le stress. »
Avant d’entamer le traitement, il faut déterminer la puissance des stimulations nécessaires. On étudie donc d’abord la quantité de courant indispensable pour provoquer une réaction motrice, par exemple pour remuer le doigt. Il faut généralement une dizaine de séances de SMT pour obtenir un bon résultat.
Voir aussi l'article : Comment fonctionne la thérapie des champs magnétiques ?
Le Pr De Ridder effectue une démonstration de stimulation magnétique / © Divya TMS
Quel est le taux de réussite de la neuromodulation ?
« La neuromodulation a un effet sur 60 à 70% des patients », déclare Jan Ost. « Malheureusement, nous ne pouvons pas encore aider tout le monde. Avoir un effet ne veut pas dire que des problèmes comme les acouphènes ou la douleur disparaissent complètement. La neuromodulation est surtout employée pour soulager la souffrance et améliorer la qualité de vie, souvent très entamée en cas de maladie chronique. Les patients peuvent retrouver une existence plus normale. Leur problème n’a pas disparu mais elles ont appris à le gérer. C’est pour cela qu’il est important de combiner la neuromodulation avec d’autres formes thérapeutiques comme les médicaments et la psychothérapie. »
La neuromodulation présente de légers effets secondaires, transitoires.
Voir aussi l'article : Trouble de stress aigu après un traumatisme : symptômes et traitement
Sources :
