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Douleur chronique : le rôle de la « sensibilité centrale »
news Une étude menée par un groupe international d'experts de la douleur jette un nouvel éclairage sur les causes des différentes formes de douleur chronique. La sensibilisation centrale, une sorte d'hypersensibilité du système nerveux central, serait souvent impliquée dans ces douleurs. Cette découverte pourrait permettre d’offrir à de nombreux patients une approche plus précise, avec un traitement plus personnalisé.
La douleur chronique, l'une des causes les plus fréquentes d'invalidité, laisse souvent les médecins perplexes, parce que les patients ressentent les douleurs bien plus intensément que ce que donnent à penser les dommages physiques identifiés. En quelque sorte, ils souffrent d’une douleur « amplifiée ».
Une nouvelle recherche sur la douleur chronique a été menée dans le cadre d'une collaboration entre dix-sept experts de la douleur émanant de treize universités de sept pays différents. Le projet a été coordonné par une équipe belge (VUB).
Des cellules nerveuses hypersensibles
Selon cette analyse, la « sensibilité centrale » est dans de nombreux cas la principale responsable des douleurs chroniques. « Les cellules nerveuses du système nerveux central - le cerveau et la moelle épinière - sont alors hypersensibles aux stimuli », expliquent les spécialistes. « Nous connaissons ce problème depuis longtemps, mais il est désormais clair que la sensibilisation centrale peut expliquer la douleur dans une grande variété de syndromes. »
Plus précisément, la sensibilité centrale pourrait être impliquée dans les douleurs observées dans la fibromyalgie, l'arthrose, l'arthrite, les troubles tendineux, les maux de tête et le mal de dos. Certaines douleurs ressenties lors d'un cancer ou après une opération seraient aussi concernées.
Un traitement sur mesure
Cette découverte pourrait avoir des implications importantes pour le traitement de la douleur chronique. Selon les chercheurs, la prise en charge personnalisée pourrait soulager beaucoup de souffrances. « La médecine de précision permet de placer les patients dans certains sous-groupes, chaque sous-groupe recevant un traitement différent adapté. Nous pouvons maintenant considérer les patients atteints du syndrome de sensibilité centrale comme un sous-groupe distinct. »
Dans une telle approche, les médecins vérifient d'abord en détail les douleurs spécifiques du patient, la présence ou l'absence de sensibilité centrale étant déterminante pour la mise en œuvre d’un traitement.
Et surtout, les patients souffrant de sensibilité centrale ne répondent pas bien aux traitements ciblant les articulations, les muscles ou d'autres structures « locales », et ceci vaut pour la chirurgie, la thérapie manuelle ou certains types de médicaments. Ils sont davantage soulagés par des médicaments à action centrale en combinaison avec d'autres approches pour soulager la douleur, à l’instar de l'exercice, de la gestion du stress et du traitement des troubles du sommeil. Avec une prise en charge personnalisée, la qualité de vie de ces patients pourrait être grandement améliorée.
Voir aussi l'article : Douleur chronique : quelle efficacité de l’acupuncture ?