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Antidépresseurs : pas d'arrêt brutal du traitement
news L’arrêt des médicaments antidépresseurs ne doit jamais se faire du jour au lendemain. Il est nécessaire de stopper le traitement progressivement afin de limiter le risque de syndrome de sevrage.
Le syndrome de sevrage est connu lors de l’arrêt brutal de la consommation d’alcool ou de drogue. Cet arrêt est nécessaire en cas de forte addiction et il participe au processus de désintoxication. On sait moins que le syndrome de sevrage peut aussi concerner les médicaments, même lorsqu’ils n’ont pas engendré une dépendance.
Des ressemblances entre le sevrage et la dépression
Il en va ainsi des antidépresseurs. Leur arrêt brusque déclenche souvent des manifestations variées, comme des problèmes physiques (maux de tête, fatigue, palpitations, nausées, douleurs abdominales…), des difficultés de sommeil et des troubles psychiques (anxiété, attaque de panique, agressivité, pensées suicidaires…). Ces symptômes sont plus fréquents et plus sévères quand la durée du traitement a été longue ou que les doses étaient élevées.
Comme le note la revue médicale Prescrire, on observe une ressemblance entre certains signes du sevrage et de la dépression, ce qui expose à confondre sevrage et rechute, et incite parfois à reprendre à tort le traitement antidépresseur. Cette phase de sevrage a été rapportée avec tous les groupes d’antidépresseurs, même si elle semble concerner davantage les médicaments avec une demi-vie courte (c’est-à-dire dont la concentration dans l’organisme baisse relativement rapidement), comme la paroxétine, la duloxétine et la venlafaxine.
Un suivi personnalisé
Prescrire souligne qu’une diminution progressive des doses sur plus d’un mois aide à réussir le sevrage. Il est ainsi préconisé de diminuer la dose quotidienne par paliers de 5% à 10% toutes les unes à quatre semaines. Cette baisse est évidemment à adapter en fonction des symptômes ressentis par le patient et des possibilités de soutien dont il dispose. Il est important que les patients soient informés dès le départ de ce risque de sevrage et de l’intérêt de limiter autant que possible la durée du traitement. Certains réussissent à se sevrer sans accompagnement particulier, d’autres pas, et il est donc nécessaire d’assurer un suivi personnalisé avec le cas échéant l’organisation d’une prise en charge.
Et dans tous les cas, on insistera sur le fait que cet arrêt, quelles qu'en soient les modalités, doit impérativement se faire en concertation étroite avec le médecin.
Voir aussi l'article : Antidépresseurs : quels effets sur la sexualité ?