Paracétamol : risques de toxicité et contre-indications

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Le paracétamol est le médicament en vente libre le plus consommé au monde. Aux doses recommandées, les risques d’effets indésirables sont faibles. Mais en cas d’excès, le foie peut considérablement souffrir. Il est donc essentiel de respecter les doses maximales et les précautions d’usage pour éviter tout risque de toxicité. Quelles sont les doses à ne pas dépasser ? Quelles sont les contre-indications ?

À quoi sert le paracétamol ?

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© Getty Images

Le paracétamol est indiqué pour le traitement de douleurs légères à modérées et de la fièvre (effet antipyrétique). On l’utilise par exemple en cas de :

  • Mal de tête ou migraine
  • Douleurs dentaires
  • Douleurs menstruelles
  • Mal de gorge
  • Symptômes liés à la grippe ou aux refroidissements

Comparé à d’autres analgésiques comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou les opioïdes, le paracétamol présente un risque réduit d’effets secondaires sur l’estomac, les reins et le système cardiovasculaire.

On trouve du paracétamol dans de nombreux médicaments, parfois seul ou combiné avec une autre molécule, sous des marques aussi connues que Dafalgan, Perdolan, Panadol, Algostase, Zaldiar, Sinutab ou Doliprane (France).

Voir aussi l'article : Médicaments : les différents types d'analgésiques et leurs effets

Quelle quantité de paracétamol peut-on prendre en toute sécurité ?

Le paracétamol représente un risque à forte dose, il est donc essentiel de respecter la posologie ou les indications de votre médecin. 

Chez l’adulte

  • Dose maximale : 4 g par jour (équivalent à 4 x 1 g ou 8 x 500 mg)
  • Prise unique : ne pas prendre plus de 1 g à la fois. 
  • Intervalle minimum entre deux prises : 4 heures

Chez certains adultes présentant des facteurs de risque (poids sous 50 kg, alcoolisme chronique, malnutrition, insuffisance hépatique ou rénale), la dose maximale doit être réduite à 3 g par jour, voire 2 g par jour pour les adultes sous 50 kg.

Chez l’enfant 

  • Dose maximale : 10 à 15 mg/kg par prise
  • Fréquence : maximum 4 fois par jour
  • Intervalle minimum entre deux prises : 4 heures

Le traitement doit être limité à la durée des symptômes. Si la douleur ou la fièvre persiste plus de 3 jours, consultez un médecin.

Formes et précautions

Le paracétamol se présente sous différentes formes : comprimés, sirops, suppositoires, comprimés effervescents ou orodispersibles. La voie orale est à privilégier, même chez les nourrissons, car l’absorption des suppositoires est moins fiable. 

La durée du traitement doit être la plus courte possible. Soyez vigilant si vous prenez plusieurs médicaments en même temps. Il ne faut pas oublier que certains médicaments de marques différentes peuvent aussi contenir du paracétamol (lisez attentivement la notice ou informez-vous auprès de votre médecin ou de votre pharmacien).

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Quels sont les risques d’un surdosage de paracétamol ?

Un surdosage de paracétamol peut entraîner des lésions graves au foie (hépato-toxicité). Lorsque le médicament est ingéré en quantité excessive, le foie ne parvient plus à le métaboliser correctement. Une substance toxique issue du médicament s’accumule alors, pouvant causer des dommages sévères et irréversibles au foie. Dans les cas les plus graves, le pronostic vital peut être compromis et une transplantation hépatique peut devenir nécessaire.

Qui est le plus à risque en cas de surdosage de paracétamol ?

Certaines personnes présentent un risque accru de complications après un surdosage de paracétamol. Les facteurs de risque sont les suivants : 

  • une consommation chronique d’alcool
  • une malnutrition ou un jeûne prolongé
  • une insuffisance hépatique ou rénale
  • un très jeune âge ou un âge plus avancé
  • un poids corporel inférieur à 50 kg

Ces facteurs rendent le foie plus vulnérable à la substance toxique libérée par le paracétamol, augmentant le risque de lésions hépatiques graves, parfois irréversibles. Pour ces groupes de personnes, les dosages doivent être adaptés. 

Quels sont les symptômes précoces d’un surdosage de paracétamol ?

Les premiers signes d’un surdosage de paracétamol sont souvent vagues et apparaissent plusieurs heures à plusieurs jours après la prise excessive (24 à 48h après ingestion) :

  • Nausées et vomissements
  • Perte d’appétit
  • Douleurs abdominales

Si vous avez consommé trop de paracétamol, il ne faut jamais attendre l’apparition de symptômes pour agir.

Que faire en cas de surdosage de paracétamol ?

En cas d’ingestion massive de médicament, une hospitalisation rapide est indispensable. Le traitement repose sur l’administration précoce d’acétylcystéine, efficace pour prévenir les lésions hépatiques.

Contactez immédiatement votre médecin, votre pharmacien ou le Centre Antipoisons (070/245245).

Quelles doses de paracétamol sont toxiques pour le foie ?

  • Chez l’adulte : des lésions hépatiques peuvent survenir à partir d’une prise unique de 10 g de paracétamol. Toutefois, ce seuil peut être plus bas chez les personnes présentant des facteurs de risque.
  • Chez l’enfant : des lésions hépatiques peuvent survenir à partir d’une dose de 150 mg de paracétamol par kilogramme de poids corporel.

Voir aussi l'article : 9 choses nocives pour le foie

Surdosage accidentel : quels médicaments contiennent du paracétamol ? 

Pour éviter les surdosages accidentels de paracétamol, il faut toujours faire attention aux autres traitements médicamenteux que vous suivez en même temps. En effet, la molécule est parfois ajoutée à d’autres médicaments. Certains remèdes pour soigner le rhume, la sinusite (Sinutab) ou la grippe peuvent contenir du paracétamol. Lisez toujours la notice.

Voir aussi l'article : Peut-on associer paracétamol et ibuprofène ?

Paracétamol : précautions particulières et contre-indications

La prise de paracétamol nécessite une vigilance accrue dans certains cas. Consultez un médecin pour connaître le dosage approprié à votre cas. 

Selon les recommandations du CBIP, soyez particulièrement prudent dans les situations suivantes : 

  • Insuffisance hépatique : ajustez la dose (pas plus de 3 g/jour ou 2 g/jour chez les patients dont le poids est inférieur à 50 kg) et prolongez l’intervalle entre les prises. En cas d’insuffisance hépatique aiguë, le paracétamol est à éviter.
  • Insuffisance rénale : la dose doit être diminuée en concertation avec votre médecin. Vous devez également prolonger l’intervalle entre les prises à 6-8 heures. 
  • Consommation d’alcool : pour les personnes consommant régulièrement de l’alcool, même la dose maximale standard peut présenter un risque, et un avis médical est nécessaire. Une dose journalière de 3?g ne devrait toutefois pas être dépassée.
  • Personnes âgées ou très maigres : chez ces personnes, certains facteurs de risque (poids, malnutrition, insuffisance hépatique) justifient que la dose maximale journalière soit abaissée à 2 g.
  • Grossesse et allaitement : il est conseillé de limiter les doses en fin de grossesse par précaution.
  • Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) : risque rare d’anémie hémolytique.
  • Régimes pauvres en calories ou malnutrition : risque accru de toxicité.

Voir aussi l'article : Quel est l’antidouleur le plus puissant ?

Conseils pour un bon usage du paracétamol

  • Respectez strictement les doses et les intervalles entre prises.
  • Vérifiez toujours la notice des médicaments pour savoir s’ils contiennent du paracétamol.
  • Limitez la durée du traitement à celle des symptômes. 
  • Si la douleur ou la fièvre dure plus de 3 jours, consultez un médecin.
  • En cas de traitement prolongé à hautes doses, assurez le suivi de votre fonction hépatique et rénale auprès d’un médecin.

Sources : 
https://www.centreantipoisons.be
https://www.cbip.be



Dernière mise à jour: novembre 2025

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