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Carcinome canalaire in situ (CCIS) : forme précoce de cancer du sein
dossier
Le carcinome canalaire in situ (CCIS) est un stade précoce du cancer du sein, confiné aux canaux galactophores. Il est généralement détecté par mammographie et présente un faible risque de devenir invasif. Il est important de le traiter pour empêcher sa progression.
Qu'est-ce que le carcinome canalaire in situ ?

© Getty Images / Carcinome canalaire in situ (CCIS)
Le carcinome canalaire in situ, ou CCIS, est une forme très précoce de cancer du sein. Les cellules cancéreuses sont exclusivement localisées dans un canal lactifère du sein et n’ont pas encore envahi les tissus mammaires environnants. Pour cette raison, le CCIS est également appelé cancer du sein non invasif, pré-invasif ou cancer du sein de stade 0.
Le CCIS est souvent détecté lors d’une mammographie, par exemple pendant un dépistage du cancer du sein ou à la suite de l’examen d’une petite grosseur dans le sein. Le risque que le CCIS se propage ou devienne mortel est faible, mais une évaluation rigoureuse et un traitement adapté restent importants.
Voir aussi l'article : Mammographie : dépistage du cancer du sein
Grades du CCIS
Les cellules anormales sont comparées aux cellules mammaires saines. Sur base de cette comparaison, un grade est attribué au cancer. Il indique le degré d'anomalie et la vitesse à laquelle ces cellules se multiplient :
- Grade 1 – bien différencié : les cellules ressemblent encore beaucoup à des cellules saines et se multiplient généralement lentement.
- Grade 2 – moyennement différencié : les cellules ressemblent moins à des cellules saines et se multiplient souvent plus rapidement.
- Grade 3 – peu différencié : les cellules ont une forme anormale, s’agglutinent et ressemblent à peine à des cellules saines. Cette variante se développe généralement plus rapidement.
Symptômes du CCIS
Le carcinome canalaire in situ est généralement asymptomatique. Cependant, il peut parfois provoquer des symptômes tels que :
- Une masse dans le sein
- Un écoulement de sang du mamelon
Il est conseillé de consulter un médecin si vous remarquez des changements dans vos seins, tels que :
- Une grosseur
- Une zone de peau rétractée ou anormale
- Une zone épaissie sous la peau
- Un écoulement du mamelon
Voir aussi l'article : Cancer du sein : les symptômes qui doivent vous alerter
Causes du CCIS
La cause exacte du CCIS est inconnue. Il survient lorsque les cellules d’un canal mammaire développent des modifications de l’ADN.
Les cellules saines possèdent un ADN qui leur fournit les instructions nécessaires à une croissance contrôlée et à une mort rapide. Dans les cellules cancéreuses, les modifications de l’ADN provoquent une multiplication rapide et incontrôlée et empêchent la mort cellulaire programmée.
Les cellules cancéreuses du carcinome canalaire in situ n’ont pas encore la capacité de quitter le canal mammaire et d’envahir les tissus environnants.
Les facteurs possibles contribuant au CCIS incluent le mode de vie, les facteurs environnementaux et des modifications héréditaires de l’ADN.
Qui est plus à risque de CCIS ?
Les facteurs augmentant le risque de CCIS comprennent :
- Antécédents familiaux de cancer du sein, surtout à un jeune âge ou chez plusieurs membres de la famille
- Cancer du sein antérieur ou certaines anomalies bénignes du sein, comme le carcinome lobulaire in situ (LCIS) ou l’hyperplasie atypique
- Première menstruation avant 12 ans ou ménopause après 55 ans
- Être une femme (mais les hommes peuvent aussi avoir un cancer du sein)
- Tissu mammaire dense
- Consommation d’alcool
- Première grossesse après 30 ans ou aucune grossesse
- Âge plus avancé
- Mutations génétiques héréditaires comme BRCA1 ou BRCA2
- Traitement hormonal pendant la ménopause (œstrogène + progestérone)
- Surpoids
- Exposition à des radiations du thorax à un jeune âge
Voir aussi l'article : Quel lien entre l'obésité et le risque de cancer du sein ?
Comment pouvez-vous réduire votre risque de CCIS ?
Il est possible de réduire le risque en suivant les conseils suivants :
- Discutez avec votre médecin du moment et de la fréquence de votre dépistage.
- Examinez vous-même vos seins pour remarquer les changements le plus tôt possible.
- Limitez ou évitez la consommation d’alcool.
- Faites de l’exercice régulièrement (au moins 30 minutes par jour, plusieurs jours par semaine).
- Limitez l’hormonothérapie pendant la ménopause.
- Maintenez un poids santé.
Voir aussi l'article : L’allaitement diminue le risque de cancer du sein
Diagnostic du CCIS
Le CCIS est souvent découvert par mammographie et n’est presque jamais palpable. Lorsque le nombre de cellules dans les canaux lactifères augmente, certaines peuvent mourir par manque d’oxygène. Ces cellules mortes peuvent se calcifier et s'agglutiner pour former des microcalcifications. Ces calcifications sont visibles à la mammographie.
Selon les résultats, le médecin peut décider de réaliser une biopsie, souvent stéréotaxique, pour localiser précisément les petites calcifications, car elles ne sont généralement pas visibles à l’échographie.
Traitement du CCIS
En cas de carcinome canalaire in situ (CCIS), le risque d'évolution vers un cancer du sein invasif est faible, mais présent. Par conséquent, le tissu anormal est généralement retiré par chirurgie mammaire.
Deux options chirurgicales
- Chirurgie mammaire conservatrice : le CCIS est retiré avec une petite marge de tissu sain. Le CCIS étant souvent non palpable, le radiologue insère d'abord un fin fil métallique (harpon) pour localiser la zone. Le tissu retiré est examiné afin de vérifier si toutes les cellules anormales ont été éliminées (marge négative) ou s'il reste des cellules sur la marge (marge positive). Une marge positive peut nécessiter une seconde intervention.
- Mastectomie : si le CCIS est trop étendu, la totalité de la glande mammaire, de la peau et du mamelon sont retirés.
Parfois, lors de l'intervention chirurgicale, le ganglion sentinelle (le premier ganglion lymphatique proche de la tumeur) est retiré et examiné. S'il est sain, les autres ganglions axillaires sont généralement également exempts de cellules cancéreuses.
Post-traitement possible
- Radiothérapie : la chirurgie conservatrice du sein est souvent suivie d’une radiothérapie pour détruire les cellules restantes.
- Thérapie antihormonale : si la tumeur est hormonosensible, une pilule quotidienne peut être prescrite pendant au moins cinq ans.
- Après l'opération, des examens réguliers sont prévus : d'abord tous les trois mois, puis moins fréquemment. Des mammographies et des échographies sont réalisées chaque année.
Taux de survie du CCIS
Le pronostic du CCIS est excellent. Avec un traitement approprié, la survie à long terme est supérieure à 97 %. Le risque d’évolution vers un cancer invasif est faible. En résumé, un traitement précoce et adapté réduit considérablement le risque de décès lié au CCIS.
Voir aussi l'article : Quels sont les taux de survie au cancer du sein ?
Impact émotionnel du diagnostic et du traitement
Apprendre que l’on a un cancer est émotionnellement difficile. Bien que le CCIS soit un stade précoce, le traitement peut être perturbant.
Il est normal de ressentir : tristesse, incertitude, impuissance, incompréhension, colère. Ces émotions peuvent être intenses et confuses. Le soutien d’un partenaire, d’enfants, de la famille ou d’amis aide souvent. Parfois, une aide professionnelle est nécessaire. N’hésitez pas à contacter un médecin ou un psychologue.