Dépistage du cancer du poumon : détection et diagnostic précoces

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Le cancer du poumon est le cancer le plus mortel en Belgique. À un stade précoce, la maladie provoque rarement des symptômes évidents ; le diagnostic n'est donc généralement posé que lorsque le cancer est déjà avancé. Un dépistage ou une détection précoce du cancer du poumon est donc crucial.

Pourquoi le dépistage du cancer du poumon est-il important ?

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© Getty Images

Le dépistage permet de détecter le cancer du poumon avant l'apparition des premiers symptômes. Plus la maladie est diagnostiquée tôt, plus les chances de succès du traitement, voire de guérison, sont élevées. 

Selon l’étude National Lung Screening Trial, un scanner annuel à faible dose pourrait prévenir jusqu’à 20 % des décès liés au cancer du poumon.


Le dépistage systématique du cancer du poumon en Belgique

Les chiffres montrent que le dépistage du cancer du poumon peut réduire la mortalité par cancer du poumon de 21 % et la mortalité globale de 5 %.

Concrètement, en Belgique, si l’on effectuait un dépistage sur 1 000 personnes à haut risque (par exemple des fumeurs) à trois reprises, trois d’entre elles échapperaient à la mort due au cancer du poumon dans les dix ans grâce au dépistage. On sauverait donc environ trois vies pour 1 000 personnes à haut risque.

Pourtant, il n’existe actuellement aucun programme national de dépistage organisé et systématique du cancer du poumon en Belgique. Pourquoi ?

Malheureusement, le dépistage comporte également des inconvénients.

  • Résultats faux positifs : certaines personnes reçoivent un résultat positif à tort, ce qui entraîne un stress inutile et des examens complémentaires parfois invasifs, comme des biopsies ou des bronchoscopies.
  • Résultats indéterminés : les résultats ne sont pas clairs et nécessitent des examens supplémentaires (nouveaux scanners).
  • Surdiagnostic : des tumeurs peuvent être détectées et traitées alors qu'elles ne présentent aucun risque pour la santé. 
  • Découvertes fortuites : le scanner visualisant aussi d’autres organes, il peut révéler des anomalies sans gravité, entraînant des examens supplémentaires souvent inutiles.
  • Cancers d’intervalle : des formes agressives de cancer du poumon peuvent apparaître entre deux examens, un tel dépistage pourrait donner un faux sentiment de sécurité.
  • Risque lié à la radiation : à long terme, la répétition de scanners, même à faible dose, entraîne un risque limité de cancer dû aux radiations.

Malgré ces limites, les sociétés scientifiques internationales recommandent le dépistage pour les personnes à risque élevé, comme les fumeurs de longue durée ou les personnes exposées régulièrement à la fumée de cigarette.


Qui est éligible au dépistage du cancer du poumon ?

L’American Society of Clinical Oncology (ASCO) recommande un dépistage annuel par scanner thoracique à faible dose pour les personnes qui répondent à trois critères :

  • Âge compris entre 50 et 80 ans
  • Avoir fumé au moins 20 « paquets-années » (par exemple : 1 paquet par jour pendant 20 ans ou 2 paquets par jour pendant 10 ans)
  • Être encore fumeur ou avoir arrêté depuis moins de 15 ans

Projet pilote en Belgique : ZORALCS

L’UZA (Hôpital universitaire d’Anvers) et l’UAntwerpen (l’Université d’Anvers) ont lancé dans la région du Sud-Est d’Anvers un projet pilote baptisé ZORALCS, visant à évaluer la faisabilité d’un dépistage large du cancer du poumon par scanner à faible dose pour la population flamande. Le dépistage cible les personnes âgées de 55 à 74 ans ayant un passé de tabagisme, réparties dans sept communes. Grâce à un questionnaire en ligne et à un algorithme d’évaluation du risque, 25 000 personnes à risque seront sélectionnées pour bénéficier d’un scanner gratuit à l’UZA, avec suivi assuré par des radiologues et l’intelligence artificielle.

Ce projet se distingue par sa combinaison avec un accompagnement au sevrage tabagique, testant différentes formes de soutien. Les premiers résultats sont attendus entre 2027 et 2028. L’objectif est d’évaluer la faisabilité d’une mise en place à grande échelle du dépistage du cancer du poumon.

Diagnostic du cancer du poumon

En cas de suspicion de cancer du poumon, divers tests sont pratiqués. Voici les techniques les plus fréquemment utilisées.

Radiographie thoracique

La radiographie du thorax est souvent le premier examen d'imagerie. Elle peut révéler un épaississement, qui apparaît sous la forme d'un point blanc. En cas d'anomalie, des examens complémentaires sont nécessaires.

Scanner thoracique (CT-scan)

Un scanner thoracique est beaucoup plus précis qu'une radiographie standard. Cette technique permet de détecter de petites lésions pulmonaires invisibles sur une radiographie thoracique classique.

Bronchoscopie

La bronchoscopie est un examen endoscopique au cours duquel le pneumologue examine les voies respiratoires à l'aide d'un tube fin et flexible muni d'une caméra. Le bronchoscope est inséré par la bouche ou le nez. Au cours de l'examen, le médecin peut prélever des échantillons de tissu ou de muqueuse pour un examen plus approfondi (biopsie).

Ponction pulmonaire

Si une lésion est située plus profondément dans le poumon et difficile à atteindre par bronchoscopie, une ponction pulmonaire peut être réalisée. Le médecin insère une aiguille à travers la paroi thoracique jusqu'au tissu pulmonaire pour prélever un échantillon. L'intervention est réalisée sous anesthésie locale et parfois par une petite incision.

Médiastinoscopie

La médiastinoscopie est une intervention chirurgicale laparoscopique réalisée sous anesthésie générale pour examiner la zone située entre les poumons (le médiastin). Une incision dans le cou permet de prélever des ganglions lymphatiques afin de les analyser et de rechercher d'éventuelles métastases.

Sources :
https://kanker.be
https://kce.fgov.be
https://www.uza.be
https://zoralcs.be

auteur : Sofie Van Rossom - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2025

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