Déficit immunitaire secondaire (acquis) : immunodéficience causée par un traitement ou une maladie

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Un déficit immunitaire signifie que le système immunitaire d’une personne est affaibli ou fonctionne moins bien. Une personne peut naître avec une immunodéficience ou en développer une à la suite d’une infection, d’une maladie ou de certains traitements médicaux.

Qu’est-ce qu’un déficit immunitaire ?

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Les personnes immunodéprimées sont plus vulnérables face aux infections

Le système immunitaire est censé défendre votre corps contre les infections (bactéries, virus, champignons…) et contre certaines cellules anormales. Un déficit immunitaire – aussi appelé une immunodéficience – survient quand ce système est trop faible ou désorganisé pour fonctionner correctement.

Les personnes immunodéprimées sont plus vulnérables face aux infections : 

  • Elles tombent plus fréquemment malades ;
  • Elles développent des formes plus graves de maladies ;
  • Elles mettent plus de temps à en guérir.

On distingue deux grandes catégories d’immunodéficience : 

  1. le déficit immunitaire primaire (DIP) : d’origine génétique ou congénitale, présent dès la naissance bien qu’il soit parfois repéré à l’âge adulte.
  2. le déficit immunitaire secondaire (ou acquis) : la personne l’a développé suite à une infection, une maladie, une dénutrition ou un traitement médical immunosuppresseur. 

C’est cette deuxième catégorie que nous abordons ici.

Qu’est-ce qu’un déficit immunitaire secondaire ou acquis ?

Contrairement aux déficits immunitaires primaires, les déficits immunitaires secondaires apparaissent au cours de la vie. Ils ne sont pas dus à une anomalie génétique du système immunitaire, mais à des facteurs externes ou acquis : une maladie, un traitement ou une condition qui affaiblit les défenses immunitaires. 

Les déficits immunitaires secondaires sont plus fréquents que les déficits immunitaires primaires (ou congénitaux). Ils peuvent être aigus (soudain et de courte durée) ou chroniques (se prolonger dans le temps). 

Dans de nombreux cas, traiter la cause sous-jacente permet de corriger ou d’améliorer l’immunodéficience secondaire.

Quelles sont les causes des déficits immunitaires secondaires ?

Parmi les causes les plus fréquentes du déficit immunitaire secondaire, on retrouve : 

  • La radiothérapie ou la chimiothérapie peuvent entraîner un trouble d'immunodéficience secondaire appelé neutropénie.
  • Certaines maladies chroniques ou prolongées : le diabète, l’insuffisance rénale chronique, l’insuffisance hépatique, plus fréquents chez les adultes plus âgés.
  • Des cancers spécifiques : la leucémie ou le lymphome sont des cancers qui touchent les cellules de la moelle osseuse et peuvent entraîner une diminution du nombre de globules blancs.
  • Des brûlures graves : elles détruisent la barrière cutanée et perturbent le système immunitaire, augmentant fortement le risque d’infections graves.
  • Les infections dues au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) peuvent entraîner un syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). 
  • La malnutrition et certaines carences : elles affaiblissent le système immunitaire. Elles sont plus fréquentes chez les personnes âgées ou dans certains pays en voie de développement. Les carences en zinc, en vitamine D et en vitamine B12 sont particulièrement concernées.
  • La prise d’immunosuppresseurs : ces médicaments suppriment le système immunitaire chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes et peuvent augmenter le risque d'infections.

L'immunité tend à diminuer avec le vieillissement en partie à cause des changements liés à l'âge et de la présence de certaines affections plus fréquentes chez les personnes âgées.

Voir aussi l'article : Carence en zinc : symptômes, causes et traitements

Quels sont les symptômes d’un déficit immunitaire secondaire ?

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© Getty Images - Des infections fréquentes (sinusites, bronchites, pneumonies, otites, conjonctivites) peuvent être un signe d'immunodéficience.

Les symptômes d’un déficit immunitaire secondaire sont variables et comprennent : 

  • Des infections fréquentes, telles que des sinusites, bronchites, pneumonies, otites, conjonctivites ou gingivites.
  • Muguet et infections à levures récidivantes : mycoses de la bouche, du vagin, de la peau…
  • Des aphtes buccaux fréquents et difficiles à traiter.
  • Troubles digestifs : des diarrhées chroniques, une diminution de l'appétit, des nausées…

Voir aussi l'article : Aphtes : quelles sont les causes possibles ?

Diagnostic du déficit immunitaire secondaire

Le médecin suspecte une immunodéficience secondaire : 

  • quand une personne présente des infections à répétition, souvent graves ou inhabituelles, 
  • si elle ne répond pas normalement au traitement,
  • si elle souffre d’une maladie chronique,
  • si elle suit un traitement immunosuppresseur,
  • si elle a des facteurs de risque connus.

Lorsqu’un déficit immunitaire secondaire est suspecté, la première étape consiste souvent à réaliser une prise de sang complète, aussi appelée numération formule sanguine (NFS). Ce test permet d’évaluer si certaines cellules de l’immunité sont trop basses ou anormales.

Selon les symptômes et facteurs de risque, des examens complémentaires doivent se concentrer sur le trouble suspecté d’être à l’origine de l’immunodéficience (par exemple, un test de la glycémie pour le diabète, des bilans de la fonction rénale ou hépatique, un dépistage du VIH). L’objectif est surtout de trouver et traiter la cause.

Quel est le traitement du déficit immunitaire secondaire ?

La plupart des déficits immunitaires secondaires peuvent être facilement traités en traitant la maladie sous-jacente. Le traitement varie selon la cause identifiée.

1. Traiter la maladie sous-jacente

Le déficit immunitaire secondaire peut s’améliorer en prenant en charge la maladie qui le cause. Par exemple : un meilleur contrôle du diabète, le traitement d’un cancer, la gestion d’une insuffisance rénale ou hépatique, ou un traitement contre le VIH.

2. Ajuster un traitement immunosuppresseur

Quand c’est possible, le médecin peut réduire la dose, espacer les prises ou changer de traitement.

3. Renforcer la prévention des infections

  • vaccination adaptée : le médecin peut recommander des vaccins supplémentaires (comme la grippe, le pneumocoque ou le Covid-19) ou reporter certains vaccins vivants qui peuvent être contre-indiqués.
  • hygiène renforcée : un lavage des mains fréquent, une bonne hygiène bucco-dentaire, la désinfection régulière des surfaces et la consommation d’aliments bien cuits contribuent à limiter l’exposition aux microbes.
  • éviter les contacts avec des personnes infectées : les personnes immunodéprimées doivent limiter les contacts rapprochés avec des individus présentant des symptômes d’infection
  • prophylaxie antibiotique dans certains cas particuliers : chez certaines personnes à risque élevé – par exemple en cas de neutropénie sévère liée à une chimiothérapie – les médecins peuvent prescrire des antibiotiques, antiviraux ou antifongiques à titre préventif pour réduire les risques d’infection.

4. Compléments nutritionnels si nécessaire

Lorsque des carences nutritionnelles contribuent à l’affaiblissement du système immunitaire, le médecin peut recommander des compléments alimentaires spécifiques. Parmi les plus fréquents : le zinc, la vitamine D et la vitamine B12. Une alimentation équilibrée et adaptée peut également aider à renforcer les défenses immunitaires, surtout chez les personnes âgées ou celles présentant une malnutrition.

5. Traitements spécifiques

Dans certains cas, des traitements médicaux ciblés peuvent être nécessaires pour soutenir le système immunitaire. Il peut s’agir de perfusions d’immunoglobulines (IVIG ou SCIG) afin de fournir les anticorps manquants ou insuffisants. Pour les personnes présentant une neutropénie sévère, des facteurs de croissance peuvent être administrés pour stimuler la production de globules blancs et réduire le risque d’infections graves.

En résumé : Déficit immunitaire secondaire

  • Le déficit immunitaire secondaire est acquis, souvent suite à une maladie, un traitement ou une carence.

  • Il est beaucoup plus fréquent que le déficit immunitaire primaire.

  • Il se manifeste par des infections répétées ou sévères.

  • Le diagnostic repose sur l’histoire clinique et des analyses sanguines ciblées.

  • Le traitement consiste principalement à soigner la cause et à prévenir les infections.

Sources : 
https://www.msdmanuals.com
https://biologiepathologie.chu-lille.fr
https://bpidg.be
https://www.webmd.com
https://www.ncbi.nlm.nih.gov
https://medlineplus.gov

auteur : Olivia Regout - journaliste santé

Dernière mise à jour: novembre 2025

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