- dossierVertus du vinaigre de cidre de pomme : le vrai et le faux selon la science
- dossierHyperperméabilité intestinale : l’intestin qui fuit
- dossierVentre gonflé : 6 astuces pour évacuer les gaz
- nieuwsLe jus de cerise contre l’inflammation intestinale (rectocolite hémorragique)
- dossierPourquoi j’ai toujours des problèmes de digestion en voyage ?
Digestion difficile : sensation d'estomac plein sans manger et ballonnements
dossier
Voir aussi l'article : Digestion difficile (dyspepsie) : quand faut-il consulter ?
Qu'est-ce que la dyspepsie ?
La dyspepsie correspond à un ensemble de symptômes épigastriques (c'est-à-dire localisés dans le haut du ventre) qui peuvent être ponctuels ou chroniques.
La dyspepsie est courante chez l'adulte. Elle peut être aggravée par le stress, le surpoids, le tabagisme et des mauvaises habitudes alimentaires. Il s'agit le plus souvent de sensations désagréables que d'une pathologie réellement grave.
Néanmoins, si la dyspepsie persiste pendant plusieurs semaines, que les symptômes s'accompagnent de perte de poids, de vomissements récurrents ou d'autres manifestations inhabituelles, il est conseillé de consulter un médecin. Ce dernier pourra écarter des troubles plus graves tels qu'un ulcère, une infection par la bactérie Helicobacter pylori ou un cancer de l'estomac.
Voir aussi l'article : 10 causes possibles d'un ventre gonflé
Mauvaise digestion : les symptômes de la dyspepsie

Les symptômes de la dyspepsie apparaissent généralement après le repas. Ils vous donnent l'impression d'avoir une digestion lente et difficile :
- sensation de ballonnement et d'estomac gonflé, tendu : vous avez la sensation d'avoir l'estomac plein même sans avoir mangé ou la sensation d'être trop vite rassasié.
- douleurs dans le haut de l'abdomen pendant les repas, parfois en dehors : vous avez des sensations de brûlures dans le creux de l'estomac.
- Sensation de pesanteur
- Éructions (rôts) pendant et après avoir mangé : vous avez l'impression d'avoir trop mangé
- gargouillements (borborygmes) dans les intestins, flatulences
- mauvaise haleine et/ou au goût bizarre en bouche
- tendance à manger des petites quantités
- sensation de brûlant
- régurgitations après un effort, en étant couché ou en se baissant
- parfois nausées et vomissements.
Voir aussi l'article : Nausées chroniques : quelles causes, que faire ?
Les causes de la dyspepsie
Dans environ la moitié des cas, il est très difficile d'identifier une cause précise à la dyspepsie.
Lorsqu'elle est associée à la lésion d'un organe, on parle de dyspepsie organique. Il peut s'agir des problèmes médicaux suivants :
- reflux gastro-oesophagien (RGO),
- gastrite (inflammation de la muqueuse de l'estomac),
- ulcère gastrique,
- duodénite (inflammation du duodénum),
- cancer gastrique,
- inflammation de la vésicule biliaire (cholécystite),
- intolérance au lactose,
- intolérance au gluten (maladie cœliaque)
- infection à helicobacter pylori
- troubles du transit intestinal (par exemple, le syndrome du côlon irritable).
Lorsqu'aucun dysfonctionnement organique n'a pu être diagnostiqué, on parle alors de dyspepsie fonctionnelle, ou dyspepsie idiopathique ou non ulcéreuse.
La dyspepsie fonctionnelle s'accompagne souvent d'une digestion lente. La vidange gastrique est retardée (gastroparésie). Plus de la moitié de l'estomac doit normalement être vidée environ 1 h 30 après la fin d'un repas. Chez certaines personnes, cela prend plus de temps.
Il peut également s'agir d'une hypersensibilité gastrique. Dès que l'on mange, on ressent l'estomac comme étant plein alors qu'il est loin de l'être. Enfin, certaines personnes présentent un estomac moins extensible ce qui peut leur donner la sensation d'avoir l'estomac plein.
Voir aussi l'article : Ballonnements et ventre gonflé : 13 aliments à éviter
Facteurs favorisants la dyspepsie
Certains facteurs peuvent favoriser la dyspepsie :
- Le mode de vie : obésité, stress, tabagisme, alimentation (excès de graisses, de crudités...), consommation excessive d'alcool ou de café...
- La femme enceinte y est très exposée en début de grossesse.
- Certains médicaments peuvent provoquer des douleurs à l'estomac et occasionner des troubles de la digestion, comme une supplémentation en fer ou en calcium, les antidépresseurs de première génération (antidépresseurs tricycliques), les anxiolytiques (calmants), les antibiotiques, l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ains) de manière générale.
Dyspepsie : examens et traitements

Le traitement de fond dépend avant tout de la cause (si elle est identifiée) de la dyspepsie.
Quand la gastro-endoscopie est-elle nécessaire ?
Cet examen est indiqué quand la dyspepsie s'accompagne des symptômes d'alerte suivants :
- troubles de la déglutition
- perte de poids
- vomissements répétés
- maux d'estomac, avec la sensation d'un poids sur l'estomac
- signe d'hémorragie gastrique
- anémie ou carence en fer
Elle est aussi recommandée lorsque les symptômes persistent malgré le traitement ou s'ils réapparaissent à l'arrêt des médicaments.
Au cours de la gastroscopie, le médecin peut effectuer une biopsie, si nécessaire, pour rechercher la présence d'Helicobacter pylori, la bactérie responsable d'ulcères gastriques.
Une analyse de sang, des tests d'intolérance au lactose et au gluten et éventuellement une échographie peuvent également apporter des éclaircissements.
Voir aussi l'article : Intolérance au gluten : quels sont les facteurs de risque ?
Soigner son hygiène de vie
L'adaptation des comportements (tabac, alcool, caféine...) ou la perte de poids donnent des résultats très variables selon les personnes. Bien évidemment, si vous remarquez que vos symptômes sont directement associés à certains facteurs - alcool, café, certains aliments... -, il peut être judicieux de réduire d'adapter votre consommation.
D'une manière générale, il est préférable d'alléger les trois repas principaux, quitte à prévoir un ou deux en-cas pendant la journée. Certains aliments riches en graisses, épices, ou fibres insolubles (crudités, pain complet…) peuvent majorer les symptômes chez certaines personnes. Il convient d'adapter son alimentation en fonction de la sensibilité de chacun.
La gestion du stress, l'activité physique, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont également montré un effet bénéfique dans certaines dyspepsies fonctionnelles.
Voir aussi l'article : Légumes : le top 10 des sources de fibres
Les médicaments
Le choix du traitement dépend d’abord de la cause suspectée (dyspepsie organique vs fonctionnelle).
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont considérés comme le traitement pharmacologique de première intention si l’on suspecte un rôle de l’acide gastrique. Ils doivent être pris pendant 4 à 8 semaines.
Les médicaments qui stimulent la motilité gastrique et la vidange gastrique (dompéridone - Motilium - et métoclopramide - Primperan) peuvent soulager les symptômes de certains patients de manière temporaire. Mais il ne s'agit pas d'un traitement de fond puisque ces médicaments n'attaquent pas à la cause du problème. De plus, leur usage est désormais limité en raison de leurs effets secondaires potentiellement graves. Ils doivent être utilisés uniquement sous contrôle médical, sur de courtes périodes.
Pour les cas de dyspepsie fonctionnelle réfractaire, des options pharmacologiques alternatives existent (par exemple, antidépresseurs tricycliques à faible dose ou autres neuromodulateurs) et doivent être discutées avec le médecin en tenant compte du profil individuel et des effets secondaires potentiels. Les traitements médicamenteux restent souvent complémentaires aux mesures hygiéno-diététiques et aux approches non médicamenteuses (gestion du stress, TCC, adaptation alimentaire).
Voir aussi l'article : Ventre gonflé : 6 astuces pour évacuer les gaz
Sources :
https://www.gezondheidenwetenschap.be
https://www.thuisarts.nl
https://www.gezondheidsnet.nl
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov