Trisomie 21 : que peut apporter le thé vert ?
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Des chercheurs français avancent dans le développement d’un traitement destiné à améliorer les capacités cognitives des personnes présentant un syndrome de Down : la molécule prometteuse se trouve dans le thé vert.
La trisomie 21 se traduit entre autres par une déficience intellectuelle et des déficits d’apprentissage et de mémoire, d'une ampleur très variable. Pour améliorer cette situation, la rééducation cognitive constitue la seule approche proposée, mais ses effets sont limités. La trisomie 21 est définie par la présence d’un troisième exemplaire (en partie ou en totalité) du chromosome 21, ce qui induit la surexpression de nombreux gènes portés par ce chromosome, et ceci affecte notamment Dyrk1A, une protéine dont les erreurs de dosage sont impliquées dans la déficience intellectuelle observée dans la trisomie 21.
Des résultats convaincants
Une équipe française (Institut du cerveau et de la moelle épinière et université Paris Diderot) avait montré sur l’animal qu’un principe actif très présent dans le thé vert, l’épigallocatéchine gallate (EGCG), inhibe l’activité de la protéine Dyrk1A. Une étude pilote réalisée auprès de 30 jeunes adultes trisomiques a ensuite montré une amélioration de l’apprentissage. A la suite de ces résultats, une étude de phase 2 a testé l’efficacité de ce composé naturel, toujours chez des jeunes adultes, par rapport à un placebo (substance inactive). Les chercheurs ont évalué pendant un an l’évolution cognitive à l’aide de différents tests – mémorisation, langage, apprentissage… -, avec ou sans prise de ce traitement.
Les observations indiquent que le traitement à base d’EGCG couplé à une stimulation cognitive quotidienne (réalisée aussi dans le groupe placebo) induit un effet bénéfique sur les troubles de la mémoire et les déficits de la fonction exécutive (processus cérébraux mis en place pour organiser et résoudre les problèmes). Cet effet positif perdure six mois après l’arrêt du traitement. En recourant à l’imagerie médicale, les spécialistes ont mis en évidence une augmentation de la connectivité cérébrale chez les personnes traitées, sachant que la connectivité fonctionnelle entre certaines régions cérébrales est altérée en cas de trisomie 21. Cette amélioration de la connectivité avec l’EGCG est plus marquée dans les aires frontales et le cervelet.
« Améliorer la vie des patients trisomiques 21 serait donc possible grâce à ce composé naturel », poursuivent les chercheurs. Ils indiquent souhaiter désormais débuter des essais chez des enfants et sur une plus large population.