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Pneumopathie d'hypersensibilité : symptômes et traitement
- Qu’est-ce que la pneumopathie d’hypersensibilité ?
- Symptômes de la pneumopathie d’hypersensibilité
- Causes de la pneumopathie d’hypersensibilité
- Quelles sont les personnes les plus exposées à la pneumopathie d’hypersensibilité ?
- Diagnostic et examens
- Traitement de la pneumopathie d’hypersensibilité
- Conseils de prévention de la pneumopathie d’hypersensibilité
dossier
La pneumopathie d’hypersensibilité, anciennement appelée alvéolite allergique extrinsèque, est une réaction allergique aux substances que nous respirons, comme les fientes d'oiseaux, les moisissures ou les particules de bois. Les agriculteurs, les personnes qui travaillent avec des animaux ou dans des environnements poussiéreux y sont particulièrement exposés.
Qu’est-ce que la pneumopathie d’hypersensibilité ?

La pneumopathie d’hypersensibilité est une affection pulmonaire. Elle se caractérise par l’inflammation des alvéoles pulmonaires en réaction à l’inhalation de poussières organiques telles que des bactéries, des moisissures ou des protéines animales ou végétales.
La pneumopathie peut survenir brutalement et disparaître dès qu’on évite l’agent allergène. Dans d’autres cas, elle prend une forme chronique, avec des symptômes progressifs et persistants, pouvant aboutir à des lésions pulmonaires irréversibles, un phénomène appelé fibrose pulmonaire.
Contrairement aux allergies classiques comme le rhume des foins ou l’asthme, cette pneumopathie est induite par une réaction immunitaire profonde des poumons. Une exposition répétée à des substances nocives peut entraîner une inflammation chronique et des dommages irréversibles au tissu pulmonaire.
Voir aussi l'article : Qu’est-ce que la BPCO ?
Symptômes de la pneumopathie d’hypersensibilité
Les symptômes de la pneumopathie d’hypersensibilité peuvent être aigus ou chroniques. Les symptômes aigus apparaissent dans les heures suivant l’exposition à un allergène et persistent quelques heures, voire quelques jours. Ils sont généralement comparables à un état grippal.
Les symptômes chroniques se développent lentement, s’aggravent progressivement et sont moins faciles à identifier. Par exemple, vous remarquerez que vous vous essoufflez plus vite ou qu’une toux persistante accompagnée de fatigue s’aggravent au fil du temps.
Symptômes de la pneumopathie d’hypersensibilité aiguë
- Essoufflement
- Toux sèche
- Oppression thoracique
- Frissons
- Fatigue
- Fièvre
- Douleurs musculaires
Symptômes de la pneumopathie d’hypersensibilité chronique
- Essoufflement, surtout à l’effort
- Toux
- Fatigue
- Perte de poids
- Épaississement des extrémités des doigts ou des orteils (hippocratisme digital)
Voir aussi l'article : Essoufflement : les causes possibles
Causes de la pneumopathie d’hypersensibilité
La pneumopathie d’hypersensibilité est provoquée par l’inhalation d’allergènes qui déclenchent une réaction immunitaire dans les poumons. Plus de 300 substances, essentiellement naturelles, peuvent la provoquer. Les personnes travaillant dans le secteur agricole et celles qui sont en contact avec certains matériaux sont plus exposées. Vivre dans des logements humides avec des moisissures peut également causer une pneumopathie d’hypersensibilité.
Substances provoquant une pneumopathie d’hypersensibilité
- Fientes et squames des oiseaux
- Moisissures dans les habitations humides, le foin mouillé ou le compost
- Bactéries, champignons et autres micro-organismes
- Certains médicaments
- Certains produits chimiques et métaux
- Protéines animales et végétales
Voir aussi l'article : Humidité dans la maison, un danger pour la santé ?
Quelles sont les personnes les plus exposées à la pneumopathie d’hypersensibilité ?
Certaines professions comportent plus de risques. De même, un contact régulier avec certains allergènes peut entraîner une pneumopathie d’hypersensibilité. Les risques sont plus élevés dans les cas suivants :
- Vous travaillez dans une ferme (avec du bétail ou des cultures).
- Vous manipulez des animaux (comme les vétérinaires, soigneurs d’oiseaux ou de volailles).
- Vous traitez ou transportez du grain ou de la farine.
- Vous travaillez dans une scierie ou transformez du bois.
- Vous produisez du plâtre ou du papier.
- Vous travaillez dans la métallurgie.
- Vous êtes en contact avec les fientes ou plumes d’oiseaux (par exemple via de la literie en plumes).
- Vous inhalez des allergènes via des humidificateurs, systèmes de chauffage ou de climatisation, ou jacuzzis mal entretenus.
- Vous avez entre 50 et 70 ans.
Voir aussi l'article : Ces substances du quotidien qui sont toxiques pour vos poumons
Diagnostic et examens
Le diagnostic repose sur les symptômes, l’historique personnel et l’examen clinique. Le médecin s’intéressera aussi à votre environnement professionnel ou domestique pour identifier une exposition possible à des allergènes.
Il peut procéder à différents examens s’il soupçonne une pneumopathie d’hypersensibilité :
- Examen sanguin : il s’agit de tester sur un petit échantillon de sang la réaction aux allergènes pouvant déclencher une pneumopathie d’hypersensibilité.
- Scanner thoracique (CT-scan) : des images détaillées de vos poumons permettent de déceler d’éventuelles lésions.
- Tests de la fonction pulmonaire : on mesure la manière dont vos poumons fonctionnent, par exemple par la quantité d’air inspiré et expiré et la manière dont les poumons aspirent l’oxygène.
- Bronchoscopie : un fin tuyau inséré par la bouche ou le nez permet de voir les poumons et de prélever un échantillon pour analyse.
Voir aussi l'article : Les symptômes mal connus de l'asthme
Traitement de la pneumopathie d’hypersensibilité
Dès que la substance à l’origine de vos symptômes est identifiée, il est crucial de l’éviter. C’est l’étape la plus importante dans le contrôle de l’affection. La forme aiguë de la pneumopathie d’hypersensibilité guérit habituellement complètement si vous n’êtes plus en contact avec l’allergène. Parfois, le médecin vous prescrit un médicament pour endiguer l’inflammation et prévenir toute formation de cicatrices pulmonaires.
Si vous continuez à inhaler la substance induisant la pneumopathie d’hypersensibilité, celle-ci ne disparaît pas complètement, même si vous suivez un traitement. La forme chronique peut entraîner des lésions pulmonaires irréversibles, parfois progressives, même après l’arrêt de l’exposition. Le traitement associe alors médicaments et thérapies visant à réduire l’inflammation, soutenir la fonction pulmonaire et améliorer l’oxygénation :
- Médicaments : corticostéroïdes ou immunosuppresseurs (prednisone, mycophénolate ou azathioprine) pour lutter contre l’inflammation, et des médicaments anti-fibrotiques (pirfénidon et nintédanib) pour ralentir la formation de cicatrices.
- Revalidation pulmonaire : exercices respiratoires et kinésithérapie pour améliorer la respiration et la condition physique.
- Oxygénothérapie : en cas de pneumopathie d’hypersensibilité sévère, il peut être nécessaire d’utiliser un masque ou une lunette nasale afin d’insuffler suffisamment d’oxygène au sang et aux tissus.
- Transplantation : en cas de fibrose grave, une transplantation pulmonaire peut être envisagée.
Conseils de prévention de la pneumopathie d’hypersensibilité
Mieux vaut éviter tout contact avec les allergènes, dans la mesure du possible. Si vous n’y parvenez pas, vous pouvez malgré tout réduire vos risques :
- Portez toujours un masque adapté et des équipements de protection lors des travaux à risque (métallurgie, manipulation d’oiseaux, de bois, de papier ou de céréales). Veillez à une bonne ventilation du lieu de travail.
- Entretenez régulièrement les humidificateurs, jacuzzis, systèmes de chauffage et de climatisation.
- Évitez le linge de lit en plumes.
- Nettoyez régulièrement les espaces des animaux domestiques, en particulier les cages d’oiseaux, et portez un masque lors de cette tâche.
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