Articles associés
Commotion cérébrale : les sportives sont plus menacées
news
La prise en charge des commotions cérébrales chez les sportives demande une attention spécifique, ce dont elles ne bénéficient pas forcément.
Emilie Chamard porte une double casquette, à la fois doctorante en neuropsychologie clinique à l’université de Montréal et membre de l’équipe de football (soccer) de cet établissement. Joueuse depuis son enfance, elle a été victime de plusieurs commotions cérébrales, ce qui a sans doute contribué à son intérêt scientifique pour ces accidents et leurs conséquences. Elle a axé sa thèse sur « les modifications neuro-métaboliques et neuro-anatomiques suivant une commotion cérébrale chez les athlètes féminines ». Et que dit-elle ?
Une récupération plus longue
D’abord, que les sportives courent davantage de risques que leurs homologues masculins en recevant un coup d’une même intensité. Parmi d’autres facteurs, cette relative fragilité s’explique par un cou plus fin avec des muscles moins développés et un plus faible volume de liquide céphalorachidien (dans lequel baigne le cerveau et qui absorbe les chocs).
Les recherches d’Emilie Chamard montrent aussi que les athlètes féminines présentent des séquelles cérébrales (matière blanche et métabolisme) durant une période plus longue que les hommes, et même en l’absence de symptômes ; ce dernier élément est important – pour les messieurs comme pour les dames, d’ailleurs – puisqu’il incite à reprendre l’activité sportive alors que la situation ne s’est pas forcément normalisée.
En tout cas, poursuit-elle, une sportive qui a subi une commotion a besoin d’un temps de récupération plus long. Une approche différenciée selon les sexes est donc indispensable, tout comme la prudence avant de se relancer.