L'ail est-il si bon qu'on le dit pour la santé ?
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Préparation de l'ail

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Conservation de l'ail
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L’odeur typique de l’ail
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Conseils contre la mauvaise haleine due à l’ail
Il existe quelques remèdes. Par exemple mâcher des fruits et légumes crus, en particulier les fruits à pépins et noyaux, les raisins, les myrtilles, les champignons, la salade, le basilic, le persil et la menthe ou encore un grain de café ou quelques graines d’anis ou de fenouil.
Certains enzymes présents dans beaucoup de fruits et légumes crus décomposent le thiolène resté dans la bouche en molécules sans odeur, ce qui peut rafraîchir l’haleine. C’est donc une bonne raison d’achever un repas par des fruits et c’est sans doute pour cela que, dans certaines cultures, on sert la salade après le plat principal et non avant. Enfin, si toute la tablée consomme de l’ail, le problème est résolu.
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Vertus curatives de l’ail
Indépendamment de ses composants bioactifs, parmi lesquels les antioxydants, ce sont probablement les composés sulfurés et leurs métabolites qui ont conféré à l’ail ses nombreuses propriétés médicinales. Des études ont toutefois démontré qu’on surestimait fréquemment les effets de l’ail sur la santé.
Action anti-bactérienne ?
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Bon pour le cœur ?
On attribue souvent à l’ail des propriétés positives sur le système cardiovasculaire. Différentes études permettent de supposer que l’ail peut normaliser les lipides du plasma et faire baisser la tension artérielle, diminuer le taux de glucose et freiner la coagulation du sang.
Des tests récents, aléatoires, avec contrôle placebo, concluent que l’ail peut avoir un effet hypolipidémiant (qui diminue le taux de lipides) très limité, qui n’est pas durable.
Les chercheurs ne sont pas opposés à l’utilisation d’ail mais soulignent qu’il n’existe pas suffisamment de preuves pour prôner l’ail en alternative à un traitement hypolipidémiant. L’ail ne peut pas davantage remédier à une alimentation déséquilibrée.
Voir aussi l'article : Comment l’ail protège les artères
L’effet hypotenseur et hypoglycémique de l’ail chez l’être humain n’est pas davantage prouvé scientifiquement.
Les diabétiques peuvent éventuellement tirer profit de l’effet antioxydant de certains composés de l’ail, qui limitent le stress oxydatif et par conséquent les complications chroniques liées au diabète.
L’action antioxydante de certains composés sulfurés de l’ail peut avoir un impact positif sur l’oxydation des lipoprotéines LD et sur la santé des cellules endothéliales mais des études effectuées en laboratoire ont abouti à des résultats contradictoires, probablement suite à l’utilisation de préparations différentes.
Enfin, aucune étude n’a encore été réalisée sur l’être humain, afin de confirmer cet effet anti-athérome ou protecteur de l’ail sur l’endothéline (qui a un effet vasoconstricteur). Toute conclusion serait donc prématurée.
Trop peu d’études ont été effectuées sur l’action anti-thrombosique de l’ail pour en tirer des conclusions.
A l’heure actuelle, nous ne disposons d’aucune preuve formelle d’un quelconque effet positif de l’ail sur les maladies cardiovasculaires et la mortalité qui s’ensuit.
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L’ail contre le cancer ?
Le rapport « Food, nutrition, physical activity and the prevention of cancer : a global perspective », publié fin novembre 2007 par le World Cancer Research Fund (WCRF) indique qu’un apport plus élevé d’ail diminue sans doute le risque de cancer du côlon. Des études réalisées sur des animaux tendent à attribuer cette action à certains composés sulfureux.
Le disulfure d’allyle serait en mesure d’empêcher la formation de tumeurs du côlon et la croissance des cellules cancéreuses.
Etudes sur les avantages de l’ail pour la santé
Les études sur l’ail font l’objet d’une critique générale récurrente : elles contiennent des inexactitudes. La méthodologie employée est souvent douteuse, les périodes et les populations soumises à ces examens sont très différentes et on utilise en plus différentes formes d’ail, dont la composition n’est pas toujours précise. Ce dernier point complique les comparaisons et les interprétations sur les substances éventuellement actives de l’ail. La quantité, la composition et l’action des composés de soufre bioactifs varient en effet en fonction des sortes d’ail (frais, extrait, huile).
Avec l’ail frais, le moment de la récolte, la fraîcheur, les conditions de conservation et le mode de préparation puis de consommation peuvent avoir une influence. En outre, les composés soufrés sont volatiles et réactifs. L’instabilité de l’allicine et de l’enzyme aliinase explique peut-être pourquoi on obtient de meilleurs résultats en laboratoire que sur les humains.
Pour émettre des recommandations mieux étayées, il faudrait une recherche clinique mieux conçue, avec des préparations d’ail standardisées, dont la composition serait connue. Beaucoup d’études se limitent aux animaux et celles qui sont réalisées sur l’homme ont un échantillon de participants trop petit.
Par ailleurs, un biais très concret intervient : les participants savent très rapidement s’ils se trouvent dans le groupe d’intervention ou celui de contrôle, à cause de l’odeur typique de l’ail, ce qui peut influencer le comportement et l’alimentation du groupe étudié et donc les résultats.
Enfin, le dosage réellement efficace paraît extrêmement élevé : de 10 à 100 gousses d’ail par jour. L’ingestion de telles quantités au quotidien entraînerait des problèmes gastro-intestinaux, sans parler de l’odeur.
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Alors, ail ou pas ail ?
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