La sclérose en plaques détectable dans une prise de sang des années avant l’apparition des symptômes ?

123_hersenen_scan_dokter_MS.jpg

news Une nouvelle étude de l'Université de Californie à San Francisco aurait découvert comment diagnostiquer la sclérose en plaques (SEP) plus tôt et plus rapidement. Des anticorps spécifiques à la maladie circuleraient dans le sang des patients déjà des années avant l’apparition des symptômes. Cette découverte pourrait avoir un impact majeur puisqu’un traitement précoce peut permettre de freiner l’évolution de la maladie.

Voir aussi l'article : Tout ce qu’il faut savoir sur la sclérose en plaques (SEP)

Comment est diagnostiqué la SEP à l'heure actuelle ?

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune invalidante et incurable qui affecte le système nerveux central. La maladie évolue par poussées et l’aggravation des symptômes est imprévisible.

Le diagnostic de la SEP n’est pas toujours évident à poser. Les premiers symptômes apparaissent généralement entre 20 et 40 ans et se manifestent par des faiblesses ou des spasmes musculaires, l’engourdissement des membres, de la fatigue... Ils peuvent facilement être confondus avec d’autres affections. Le diagnostic est souvent tardif. Il nécessite une analyse minutieuse des IRM cérébrales.

Voir aussi l'article : Sclérose en plaques (SEP) : diagnostic et symptômes de la maladie

Des anticorps dans le sang plusieurs années avant l’apparition des symptômes

Le système immunitaire des patients atteints de SEP dysfonctionne et s’attaque à la myéline (la couche graisseuse qui entoure et protège les voies neuronales), ce qui provoque des plaques d’inflammation dans le cerveau et l’apparition des symptômes. 

Une étude publiée dans le magazine Nature Medicine a montré que des signes de cette inflammation étaient détectables plusieurs années avant l’apparition des symptômes pour certains patients. 

Les chercheurs de cette étude ont identifié 250 personnes ayant développé la SEP parmi plus de 10 millions de militaires américains. Ils ont analysé leurs échantillons de sang prélevés 5 ans avant leur premier symptôme clinique et 1 an après leur première crise de SEP. Ils les ont comparés à des prélèvements sanguins provenant de 250 anciens combattants en bonne santé.

Ils ont découvert que 10 % des patients atteints de SEP présentaient une abondance frappante d’auto-anticorps des années avant leur diagnostic. De plus, les patients porteurs de ces auto-anticorps avaient des taux élevés de neurofilaments (sNfL), une protéine qui est libérée lorsque les neurones se détériorent. 

Les chercheurs ont émis l'hypothèse que le système immunitaire confondait peut-être les protéines humaines amicales avec un ennemi viral, ce qui conduisait à une SEP à vie.

« Lorsque nous analysons des personnes en bonne santé à l'aide de notre technologie, chacune semble unique, avec sa propre empreinte immunologique, comme un flocon de neige », a déclaré Joe DeRisi, l’un des auteurs de l’étude. « C'est lorsque la signature immunologique d'une personne ressemble à celle d'une autre et qu'elle cesse de ressembler à un flocon de neige que nous commençons à soupçonner que quelque chose ne va pas, et c'est ce que nous avons trouvé chez ces patients atteints de SEP ».

Voir aussi l'article : Le virus d’Epstein-Barr (EBV) : cause de la mononucléose, de maladies auto-immunes et autres

Un test sanguin pour une prise en charge précoce de la sclérose en plaques

La SEP est incurable mais il est possible de freiner son évolution et de traiter la plupart des symptômes, dans une certaine mesure.

Selon les scientifiques, une prise de sang pourrait donc mettre à jour la présence des auto-anticorps à l'origine des attaques immunitaires de la SEP et créer de nouvelles opportunités pour comprendre et traiter la maladie.

De nombreuses questions subsistent sur la sclérose en plaques, qu'il s'agisse de la cause de la réponse immunitaire chez certains patients ou de la manière dont la maladie se développe chez les 90 % de patients restants. Mais les chercheurs pensent qu'ils disposent désormais d'un indice décisif de l'apparition de la maladie.

« Imaginez que nous puissions diagnostiquer la SEP avant que certains patients n'atteignent le stade des symptômes cliniques », déclare Stephen Hauser, directeur de l'UCSF Weill Institute for Neurosciences et l'un des principaux auteurs de l'article. « Cela augmente nos chances de passer de la neutralisation [de la SEP] à la guérison ».

Voir aussi l'article : Sclérose en plaques : les traitements possibles

Sources : 
https://www.ucsf.edu
https://www.nature.com
https://saintluc.be

auteur : Olivia Regout - journaliste santé

Dernière mise à jour: mai 2024

Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram