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Cancer du col de l’utérus : symptômes, diagnostic et traitement
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Le cancer du col de l’utérus, qu'est-ce que c'est ?
Ce cancer touche la partie inférieure, rétrécie, de l’utérus (matrice), reliée au vagin. C’est par là que s’écoule le sang menstruel.
Au fil de la vie (puberté, grossesse, ménopause, etc), le col utérin subit des changements. Pendant la grossesse, par exemple, il est obturé, pour maintenir le fœtus à l’intérieur de l'utérus et empêcher le passage des bactéries. A l’approche de l’accouchement, le col se dilate jusqu’à dix centimètres, pour permettre la naissance du bébé.
La partie supérieure du col utérin et sa partie inférieure sont reliées par des tissus fragiles. C’est généralement dans cette zone de jonction que se forme le cancer du col utérin.
Contrairement à de nombreuses autres formes de cancer, il n’est pas héréditaire.
Voir aussi l'article : Vidéo - Frottis : le dépistage du cancer du col de l'utérus
Comment se développe-t-il ?

Le cancer du col utérin est toujours déclenché par un virus, le papillomavirus humain (HPV). Il en existe différents types. Certains sont en mesure de modifier la nature des cellules de la membrane muqueuse. Ce processus est très lent : il peut s’écouler de 10 à 15 ans entre le début de l’affection et la naissance du cancer.
Tout débute par la formation de cellules anormales. Lorsqu’elles se multiplient, on parle d’un stade préliminaire de cancer du col utérin. En l’absence de traitement, un cancer se développe.
Un cancer invasif est toujours précédé de lésions pré-cancéreuses CIN (néoplasie cervicale intra-épithéliale, également connue sous le nom de dysplasie cervicale). C’est la gravité de la CIN qui détermine la probabilité d’une évolution vers un cancer invasif. La plupart des lésions CIN 1 disparaissent spontanément alors qu’une CIN 3 devient invasive dans 10% des cas.
On ignore si la pilule contraceptive ou les hormones peuvent avoir une influence sur le développement de ce cancer. Cela fait toujours l'objet de recherches, mais, à ce jour, les résultats intermédiaires des études sont plutôt rassurants.
Voir aussi l'article : Vaccin HPV : une protection vraiment efficace contre le cancer
CIN 1: Lésions de bas grade des cellules du col de l’utérus
Plus de la moitié des femmes recevant ce résultat ne doivent subir aucun traitement, les cellules anormales allant probablement disparaître spontanément.
CIN 2 : Lésions cellulaires modérées de haut grade
Il y a plus de risques que des cellules anormales classées comme CIN 2 dégénèrent. On conseillera donc à ces patientes un traitement afin d’ôter la zone anormale et donc de réduire le risque de cancer
CIN3 : Lésions cellulaires graves de haut grade
Il y a de plus fortes chances que des cellules anormales classées comme CIN 3 dégénèrent. On conseillera donc à ces patientes de ne pas attendre pour faire enlever la zone touchée pour diminuer le risque de cancer.
Voir aussi l'article : Le cancer du col de l'utérus en 10 questions
Qui y est le plus à risque ?
Voir aussi l'article : Frottis : jusqu'à quel âge est-il nécessaire ?
Les différentes sortes de cancers du col de l’utérus
Le carcinome épidermoïde invasif du col utérin est la forme la plus répandue de cancer du col utérin et de tumeur maligne des organes sexuels féminins. Ce cancer débute probablement sous la forme d’une CIN qui s’aggrave au fil des années pour se muer en carcinome in-situ, ce qui signifie que les cellules cancéreuses n’ont pas pénétré les tissus plus profonds, puis qui évolue en carcinome invasif (à ce stade, il a envahi les tissus profonds). Cette maladie est plus fréquente chez les dames âgées, mais on la dépiste de plus en plus chez les plus jeunes.
L’adénocarcinome est un autre type de cancer, principalement lié au HPV-18. Il est plus difficile à dépister à cause de sa localisation. Il est moins fréquent mais plus agressif, car il a tendance à se métastaser plus précocement. L’espérance de vie est globalement inférieure à celle de la forme épidermoïde. Les facteurs de risque et les tranches d’âge les plus concernées ne présentent pas de différence marquante selon le type de cancer.
Voir aussi l'article : Pourquoi les frottis sont-ils importants après la ménopause ?
Symptômes
Les modifications cellulaires ne déclenchent pas immédiatement des symptômes. En général, un saignement anormal constitue le premier signe mais il peut se limiter à des pertes brunâtres.
Un saignement anormal peut être :
- Un saignement de contact, pendant ou juste après une relation sexuelle. Les femmes qui prennent la pilule peuvent souffrir de saignements de contact sans qu’il y ait atrophie du col utérin.
- Un saignement ou des pertes rougeâtres entre deux menstruations.
- Un saignement après la ménopause : une perte de sang qui se produit chez une femme qui n’a plus eu de règles depuis un an minimum ne peut pas être considérée comme de simples menstruations.
En cas de saignement anormal ou inhabituel, consultez votre gynécologue.
Voir aussi l'article : Cancer du col : plus de sexe, plus de risques ?
Peut-on dépister ce cancer à un stade précoce ?
Les lésions précancéreuses peuvent être détectées par un test Pap. Il s'agit d'un examen simple et indolore, réalisé par un médecin généraliste ou un gynécologue.
En Flandre, le dépistage par frottis est recommandé pour toutes les femmes âgées de 25 à 64 ans, et cela tous les trois ans.
Evolution du cancer du col utérin et pronostic
Les chances de survie sont extrêmement variables et dépendent du stade auquel le cancer est dépisté.
Il y a 4 stades :
- stade I : la tumeur se limite au col de l’utérus.
- stade II : la tumeur a grandi et envahi l'endomètre ou la partie supérieure du vagin.
- stade III : la tumeur touche la paroi pelvienne ou la partie inférieure du vagin.
- stade IV : la tumeur s'est étendue au-delà du bassin ou a envahi la vessie ou encore le rectum. Le stade IV concerne aussi les métastases, par exemple dans les poumons ou les os.
L’espérance de vie à 5 ans (cela veut dire qu’une patiente est encore en vie 5 ans après le traitement) est en moyenne de :
- stade I : environ 75–90%
- stade II : environ 55–70%
- stade III : environ 30–50%
- stade IV : environ 5–20%
Voir aussi l'article : Lupus : la menace du cancer du col de l’utérus
Quel traitement ?
Le traitement dépend évidemment du stade du cancer.
Lésions précancéreuses
Dans un stade précancéreux très précoce, si la femme souhaite encore avoir des enfants, il existe plusieurs moyens d’éliminer les cellules anormales :
- LEEP ou technique d'excision électrochirurgicale à l'anse diathermique : il s'agit du traitement le plus simple. On insère un fil en métal en forme d’anse par lequel passe un courant électrique qui détruit les cellules anormales. L’utérus reste intact.
- Ablation partielle chirurgicale du col utérin (conisation) : on procède à la résection d’un fragment conoïde des tissus, pour éloigner les cellules anormales.
- Cryothérapie ou thérapie par le froid. Une petite plaque métallique est congelée puis placée sur la zone anormale du col utérin, pour détruire les cellules malignes.
- Laser : on brûle les cellules incriminées.
Cancer
En général, si le cancer est peu avancé, on procède à une hystérectomie, soit une ablation de l’utérus. Si la tumeur est plus grosse, il faut ôter les tissus et les ganglions lymphatiques voisins (colphohystérectomie élargie avec lymphadénectomie).
La radiothérapie peut s’avérer nécessaire après l’opération, afin d’éliminer les cellules cancéreuses restantes. Parfois, la radiothérapie constitue le seul traitement, soit par exposition directe à une source radioactive (curiethérapie), soit par radiation externe (la source radioactive est à distance de la zone à traiter) soit par une combinaison des deux techniques.
On peut procéder à une thermothérapie complémentaire. Les cellules cancéreuses sont portées à une température de 40 à 45 degrés pendant un certain temps. Ce traitement renforce l’effet de la radiothérapie. On combine en général les deux traitements dans les stades avancés du cancer, en alternative à la combinaison radio et chimiothérapie, bien qu’on administre aussi une chimiothérapie en sus, généralement.
Voir aussi l'article : Papillomavirus : après le cancer du col, la crise cardiaque