Vitiligo : les causes et les traitements

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Vitiligo : les causes et les traitements

dossier Le vitiligo est une affection de la peau sans aucun danger mais dont l'impact psychologique peut être (très) important. Quelles sont les causes de cette dépigmentation ? De quels traitements dispose-t-on ?

Le vitiligo (ou leucodermie) concerne environ 1% de la population. Il se caractérise par l'apparition de taches de couleur blanche sur l'épiderme, qui s'étendent progressivement. La maladie apparaît dans la moitié des cas avant l'âge de 20 ans (70% à 80% avant 30 ans). Les filles sont autant touchées que les garçons. L'évolution naturelle est imprévisible : la dépigmentation peut rester localisée ou atteindre de larges étendues de peau.

La dépigmentation est liée à la dérégulation des mélanocytes, les cellules cutanées qui produisent la mélanine. Le phénomène peut être localisé n'importe où sur le corps, même si on l'observe généralement aux mains, aux pieds, au visage et aux abords des plis cutanés (organes sexuels, articulations) et des cicatrices, alors que les cheveux qui poussent sur une peau affectée auront eux aussi une couleur blanche.

Il est important d'insister sur le fait que le vitiligo est inoffensif et n'est absolument pas contagieux. La méconnaissance de la maladie et l'inquiétude qu'elle peut inspirer sont d'ailleurs extrêmement regrettables et préjudiciables, sachant l'impact psychologique et social que cette situation peut engendrer pour les patients.

Les causes

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L'origine du vitiligo n'est pas clairement établie. Différentes pistes sont avancées.

La piste auto-immune

C’est l’hypothèse la plus tangible. En effet, un pourcentage significatif de patients atteints de vitiligo souffrent aussi d’une maladie auto-immune comme la thyroïdite de Hashimoto, la maladie de Basedow, l'alopécie areata, la maladie d’Addison ou le diabète de type 1. Lors d'une maladie auto-immune, le système immunitaire (le système de défense de l'organisme) se retourne contre ses propres tissus. Dans le cas du vitiligo, c'est ce processus qui causerait la destruction des cellules pigmentaires.

La piste génétique

Une composante génétique n'est certainement pas à exclure, alors que les antécédents familiaux (parentaux) augmentent la probabilité de présenter un vitiligo.

La piste toxique

Cette théorie plaide pour un mécanisme de destruction des mélanocytes en raison de l'accumulation de radicaux libres, qui deviennent alors toxiques pour les cellules pigmentaires.

La piste nerveuse

Les taches de dépigmentation apparaîtraient à la suite de l'altération des terminaisons nerveuses, ce qui conduirait à un dérèglement de la production de mélanine.

Les facteurs de risque

Une série de facteurs pourraient favoriser l'apparition du vitiligo ou l'accentuer. Il en va ainsi d'une intervention chirurgicale, de la grossesse, de l'accouchement, d'un coup de soleil, d'une blessure, d'une brûlure ou d'un stress émotionnel.

A propos du soleil, les personnes présentant un vitiligo doivent se montrer prudentes lorsqu'elles exposent les zones dépigmentées, devenues particulièrement sensibles à l'action des rayons ultraviolets. L'application à intervalles réguliers d'une protection à indice (très) élevé est indispensable.

Les traitements

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Aucun traitement curatif n'existe à l'heure actuelle. Toutefois, il est possible de ralentir le processus de dépigmentation, voire de repigmenter la peau. Les résultats sont aléatoires et les effets secondaires possibles ne sont certainement pas à négliger.

Les médicaments et les UV


Les corticostéroïdes, en pommade ou en crème, peuvent donner rapidement des résultats satisfaisants (surtout chez les personnes présentant un vitiligo récent), mais inconstants dans le temps. Une application quotidienne est nécessaire : si la situation ne s'améliore pas après un mois, il faut arrêter le traitement.

La puvathérapie combine un traitement oral (psoralène) et une exposition aux ultraviolets A (UVA), sous stricte surveillance d'un dermatologue, bien évidemment. Le schéma repose sur deux séances par semaine. Cette approche est la plus recommandée en cas de vitiligo étendu.

Le traitement aux UVB ne doit pas être accompagné de la prise de psoralène. Les résultats sont visibles après très peu de temps, mais la fréquence des irritations de la peau est plus élevée qu'avec la puvathérapie, encore qu'une nouvelle génération de lampes limite notablement le risque. De fait, les UVB diffusés avec ces lampes à spectre restreint constitueraient aujourd'hui le traitement de choix contre le vitiligo.

Les inhibiteurs de la calcineurine interviennent en application locale, seule ou en combinaison avec une puvathérapie.

L'acide para-amino-benzoïque (vitamine B10) aurait une action bénéfique sur le long terme.

Le blanchiment pourrait améliorer l'apparence de la peau. L'un des agents les plus connus est l'hydroquinone, mais son utilisation doit être rigoureusement contrôlée par un médecin. Les effets indésirables peuvent être extrêmement sérieux (thyroïde, foie...).

Les produits cosmétiques


Si les zones dépigmentées sont de taille modérée, elles peuvent être masquées par un maquillage dit correcteur ou de camouflage. Certains autobronzants spécialement conçus pour le vitiligo constituent une bonne alternative. Ils offrent une solution simple, rapide et efficace.

L'approche psychologique


Le vitiligo peut être accentué par le stress émotionnel. Dans ce contexte, une prise en charge psychologique (psychothérapie ou psychanalyse) peut être très utile.

La chirurgie


Elle est envisagée lorsque le traitement médical a échoué. Le principe consiste en une greffe de mélanocytes. Le vitiligo devra être cliniquement stable depuis au moins un an.

• Une auto-greffe de peau ultra mince, après prélèvement sur une partie du corps non touchée par la maladie.

• Des mélanocytes prélevés sur un échantillon de peau puis cultivés en laboratoire. Cette technique est peu répandue car délicate et chère.

• Une suspension fraîche de cellules épidermiques (kératinocytes et mélanocytes) préparée à partir d'un échantillon de peau.



Dernière mise à jour: août 2015
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