Les symptômes et les plaintes de la ménopause
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Durant la préménopause (qui dure environ six ans) et à la ménopause, la femme enregistre une série de bouleversements physiques et psychologiques, qui résultent de variations hormonales. Ces premières modifications surviennent habituellement vers l'âge de 45 ans, parfois avant, parfois plus tard. Comment y faire face ? Comment y remédier ?
Toutes les femmes ne sont pas affectées avec la même intensité : 50% se plaignent de symptômes légers à modérés, 25% de manifestations sévères, alors qu'un quart ne ressentiront rien. Ce processus est parfaitement normal, ne doit pas susciter l'inquiétude, mais incitera néanmoins à consulter un gynécologue afin d'établir un diagnostic précis et le cas échéant d'entreprendre un traitement.
Les signaux les plus fréquents
• Diminution de la fertilité
• Modifications du cycle menstruel
• Bouffées de chaleurs (vapeurs)
• Modifications urogénitales
• Modifications du comportement sexuel
• Modifications psychologiques
La diminution de la fertilité
Vers l'âge de 37 ans, le taux de fertilité commence à baisser progressivement et le risque de fausse couche et de grossesse à risque augmente sensiblement. Il en va de même pour les malformations foetales.
Il est utile de s'adresser à un médecin afin d'adapter sa contraception et éviter une grossesse non désirée : la préménopause ne signifie pas la fin de la fertilité.
Les modifications du cycle menstruel
Le cycle menstruel est en grande partie régi par les oestrogènes et la progestérone, deux hormones produites par les ovaires.
En phase de périménopause, certaines modifications peuvent survenir : augmentation ou diminution du flux sanguin, menstruations plus longues ou plus courtes, notamment. Il n'est pas rare qu'une femme en préménopause n'ait pas ses règles pendant un mois et que le cycle suivant redevienne normal.
Au début, les modifications passent quasi inaperçues mais au fil des ans, elles deviennent de plus en plus fréquentes et marquées. Aucun traitement médical ne peut y changer quoi que ce soit. Si les règles deviennent très abondantes, une supplémentation en fer pourra être envisagée afin de prévenir une carence.
Les signes les plus fréquents
• Un cycle raccourci (moins de 28 jours).
• Les saignements qui dureront moins longtemps.
• Un flux plus abondant ou moins important.
• Une période sans règles.
Les modifications du cycle menstruel peuvent avoir d'autres origines que la périménopause.
Les causes possibles
• Un déséquilibre hormonal entre oestrogènes et progestérone.
• L'utilisation d'une contraception qui n'est plus adaptée.
• Une grossesse (insoupçonnée).
• Un myome, c'est-à-dire une grosseur non cancéreuse logée sur la paroi utérine et qui peut s'accompagner de règles abondantes et de douleurs abdominales.
• Un polype à hauteur du col de l'utérus ou une hyperplasie de la muqueuse utérine, qui peuvent occasionner d'abondants saignements.
• Dans certains cas, un cancer du col de l'utérus ou de l'utérus peut provoquer des pertes anormales.
Consultez votre médecin
• en cas de saignements anormalement importants
• lorsque les saignements durent deux jours de plus que d'habitude
• lorsque des saignements apparaissent à plusieurs reprises dans un intervalle inférieur à 21 jours
• lorsque des pertes de sang surviennent systématiquement entre les règles
• en cas de pertes de sang après des relations sexuelles
• s'il y a perte de sang lors de la miction
• lorsque les saignements s'accompagnent de douleurs abdominales
• en cas de saignements chez la femme ménopausée
Les bouffées de chaleur
Les femmes en préménopause se plaignent fréquemment de bouffées de chaleur (les vapeurs).
De quoi s'agit-il ?
Ces bouffées se déclenchent soudainement et sont caractérisées par une sensation de chaleur au visage et sur le haut du corps. La face devient rouge, le rythme cardiaque s'accélère, avec une importante transpiration. Les bouffées de chaleur sont souvent suivies de frissons.
Combien de temps durent-elles ?
De quelques secondes à quelques minutes. Elles peuvent accabler la femme durant plusieurs années, sachant qu'elles s'estompent habituellement après la ménopause.
Lorsque le phénomène se produit la nuit, on parle de sueurs nocturnes, parfois très abondantes. Il s'agit d'un facteur non négligeable de troubles du sommeil et une cause identifiée de fatigue intense et d'irritabilité.
Les facteurs de risque
• une température ambiante élevée
• le stress
• des aliments très chauds
• des plats épicés
• des boissons chaudes
• l'alcool
• le café
La prévention
• Une activité physique régulière.
• Le repos.
• La gestion du stress : respiration par le ventre, yoga, méditation, massages...
• Une supplémentation en vitamine E donne de bons résultats chez certaines femmes. Parlez-en avec votre médecin.
• Une thérapie hormonale semble efficace chez la majorité des femmes.
Les modifications urogénitales
Les principaux changements observés par les femmes en (pré)ménopause sont :
• une sécheresse vaginale ou une irritation du vagin
• des sensations de brûlure, des démangeaisons, des irritations à la vulve
• la pénétration douloureuse
• des douleurs pendant et après les relations sexuelles
• une envie ou un besoin d'uriner plus fréquemment
• des mictions douloureuses
• des fuites urinaires lors de la toux ou de l'éternuement
Les symptômes vaginaux
Ces plaintes ou ces inconforts sont liés à une chute des oestrogènes. La paroi du vagin s'affine ce qui entraîne une sécheresse. Le vagin devient plus sensible lors de la pénétration. Ce déficit en oestrogènes contribue à une perte d'acidité de la flore vaginale, ce qui accroît significativement le risque d'infections vaginales.
Les recours
• Les lubrifiants (crèmes ou gels).
• Des relations sexuelles régulières, afin d'entretenir la souplesse des organes génitaux.
• Les oestrogènes sous forme de crème vaginale ou d'ovules.
• Le soja contient des substances qui permettent de stimuler la production d'oestrogènes.
Les autres problèmes génitaux
On observe souvent des pertes blanches, mais aussi des rougeurs, des irritations ou des démangeaisons dans le cas de certaines pathologies urogénitales.
• Une mycose (candidiasis ou muguet, trichomoniasis...)
• Une vaginose bactérienne
• Une maladie sexuelle transmissible (MST)
• Une réaction allergique à un déodorant ou à un savon
• Une irritation liée à un moyen contraceptif (diaphragme, stérilet)
• Certaines pathologies cutanées
• Certains médicaments, comme les antibiotiques
Les plaintes urinaires
Comme c'est le cas avec le vagin, l'urètre s'affine et perd de sa souplesse. Les muscles du périnée s'affaiblissent. Quelles peuvent en être les causes ?
• Une vessie hyperactive, une incontinence urinaire
• Une cystite ou une urétrite
• Un affaiblissement de la ceinture pelvienne
• Certaines pathologies comme la sclérose en plaques
• Certains médicaments comme les diurétiques, les antidépresseurs ou les calmants
L'incontinence
Des recours existent : les nombreuses femmes qui en souffrent ne doivent jamais hésiter à consulter.
• Les médicaments, qu'ils soient ou non hormonaux. Dans 50 à 70% des cas, le problème pourra être résolu.
• Les exercices, destinés à renforcer la ceinture pelvienne, les muscles du périnée et ceux de la zone urogénitale. S'ils sont effectués régulièrement et correctement, ils permettent de soulager l'incontinence.
• La stimulation électrique des muscles du plancher pelvien peut aider à contrôler la vessie.
• Enfin dans les cas les plus sévères, une intervention chirurgicale sera envisagée.
Les modifications du comportement sexuel

• La sécheresse vaginale, avec une pénétration douloureuse et moins aisée.
• Des infections vaginales plus fréquentes .
• L'image de soi. Le corps change : perte de la masse musculaire, prise de poids, sécheresse cutanée, alourdissement de la silhouette, cheveux gris, perte de la fermeté et de l'élasticité cutanées, poitrine moins ferme...
• L'incontinence urinaire, l'insomnie, certains médicaments (antidépresseurs, hypertension, diabète...) qui altèrent la libido.
• Une baisse du désir.
Quels traitements ?
• S'il s'agit d'une sécheresse vaginale, d'infections vaginales ou encore d'incontinence urinaire, les traitements mentionnés contre les bouffées de chaleur et les modifications urogénitales devraient suffire.
• Il n'a pas encore été formellement démontré que la prescription d'oestrogènes pouvait avoir un effet sur le désir sexuel. Il en va de même pour les traitements à base de testostérone.
Les modifications psychologiques
De nombreuses femmes se sentent particulièrement mal dans leur peau à l'approche de la ménopause, et sont en proie à des humeurs dépressives, à des idées noires. Pourtant la ménopause n'est pas spécifiquement liée à la dépression.
Néanmoins, la ménopause peut coïncider avec des événements importants de la vie familiale, professionnelle et sociale de la femme et cette conjonction de facteurs peut induire des soucis psychologiques.
Quels conseils ?
• Préserver son noyau relationnel, ses amis.
• S'investir dans la vie sociale, dans les activités sportives, dans les loisirs,.
• S'alimenter de manière saine et équilibrée (fruits et légumes frais en abondance, limiter les sucres et les graisses).
• S'accorder du temps pour soi : soins cosmétiques, massages, coiffeur, renouveler sa garde-robe...
• Pratiquer des exercices de relaxation (respiration par le ventre, yoga...).
Voir aussi l'article : Les traitements de la ménopause