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Dépression et sexualité : l'impact sur la perte de libido
dossier
Le sexe est une des premières choses auxquelles nous renonçons quand notre vie se complique. « Il faut » aller travailler, « il faut » s’occuper du ménage, « il faut » entretenir nos contacts sociaux… Et le soir, quand nous avons accompli toutes nos tâches, « il faut » encore faire l’amour. La sexualité devient donc une source de pression. Quand notre agenda s’alourdit ou que nous sommes tendus, le sexe est la première chose à laquelle nous renonçons. Nous avons donc tendance à mettre notre vie sexuelle en veilleuse quand nous ne nous sentons pas bien mais ce n’est pas une bonne idée pour autant. Au contraire. Lorsque nous faisons l’amour, notre corps produit plus d’endorphines et de dopamine. Le sexe a donc un impact positif sur notre bien-être. Nous sommes plus heureux après un rapport sexuel. Nous sommes plus détendus, nous avons plus d’assurance. Voir aussi l'article : Les 10 bienfaits du sexe pour la santé |
Impact de la dépression sur la sexualité
La dépression est due à un dysfonctionnement du cerveau. Les neurotransmetteurs que sont la dopamine et la sérotonine jouent un rôle dans ce processus. La dopamine stimule surtout le centre du plaisir dans le cerveau. Si le plaisir diminue, la motivation baisse et avec elle l’envie de sexe. De plus, la dépression s'accompagne souvent de troubles de l'excitation tels qu'une lubrification insuffisante (sécheresse vaginale) ou des troubles de l’érection. Atteindre l’orgasme devient aussi plus difficile.
Concrètement, quelles sont les conséquences de la dépression sur la sexualité ?
- Pas de motivation : peu ou pas d’envie de désir sexuel. C’est le principal impact de la dépression sur notre sexualité. Lorsque nous ne nous sentons pas bien dans notre peau, nous ne sommes pas motivés. Nous ne sommes plus ouverts à d’éventuels stimuli. Nous ne les percevons pas et nous ne cherchons pas non plus à les percevoir. Or, le désir et la motivation sont les moteurs de notre activité sexuelle. Sans eux, nous aurons peu, voire pas de rapports sexuels. Et si un rapport est initié sans réel désir, nous éprouverons nettement moins de plaisir. Ce qui alimente une perception négative de la sexualité.
- Les antidépresseurs agissent sur les neurotransmetteurs de notre cerveau. Ils assurent leur bonne absorption. Malheureusement, les antidépresseurs ont aussi des effets négatifs sur la libido. Les femmes peuvent souffrir de sécheresse vaginale et certains hommes de problèmes d’érection.
- Les personnes dépressives ont du mal à fantasmer. Il leur est donc plus difficile de créer des fantasmes érotiques.
- Les personnes dépressives ont du mal à s’affirmer. Or, il est essentiel de pouvoir exprimer ses désirs et ses envies correctement, sans craquer sous la pression ni paraître agressif.
- Les personnes dépressives se sentent souvent incroyablement coupables de ne pas répondre aux attentes des autres. Ce sentiment les pousse à mettre en place un mécanisme de compensation. Elles adoptent une communication passive ou cèdent aux désirs sexuels de leur partenaire.
- En général, une personne atteinte de dépression se masturbe moins souvent ou cesse carrément de le faire. Pourtant, la masturbation mérite une attention spéciale car elle constitue une partie très importante de notre nature. Elle est notre source de connaissance de nous-même, de découverte et de jouissance. Renoncer à la masturbation renforce à nouveau le cercle vicieux.
Voir aussi l'article : Les hommes ont-ils plus de désir sexuel que les femmes ?
Dépression et sexualité : conseils aux partenaire
Il faut garder à l’esprit que personne ne veut être dépressif. Celui ou celle qui souffre de dépression ne demande qu’à se sentir bien et à prendre plaisir à ses rapports sexuels. Le ressenti de la dépression varie aussi d’individu à individu.
- La dernière chose dont a besoin une personne dépressive est que son partenaire remette en question son comportement ou ses décisions. Les doutes ou le jugement du ou de la partenaire ne font que renforcer le mal-être de cette personne.
- N’oubliez pas que votre partenaire est déjà frustré et se sent coupable. N’aggravez pas la situation en critiquant ses moindres faits et gestes. Lui reprocher son manque de désir sexuel peut causer à votre conjoint un profond sentiment de malaise.
- Ne mettez pas votre partenaire sous pression. Respectez son rythme et laissez-lui de l’espace. Montrez que vous êtes là pour lui. Parfois, votre partenaire aura besoin de votre compagnie, parfois non. Parfois elle aura besoin de parler, parfois non.
- Témoignez-lui du respect dans l'intimité. Et quoi que vous fassiez, ne confondez pas son état mental avec ce qu’il ou elle éprouve à votre égard. N’oubliez pas que ce manque de libido est provoqué par la dépression et n’a donc rien à voir avec votre relation en tant que telle.
- Si vous remarquez que votre partenaire se replie sur lui-même, discutez-en ensemble. On ne le dira jamais assez : la communication est extrêmement importante dans toutes les formes de relations, à tous moments.
Voir aussi l'article : La communication dans une relation : les cinq langages de l'amour
Vanessa Muyldermans détient un double master en sexologie ainsi qu’un master en criminologie et un baccalauréat en sciences infirmières (sociales). Elle est membre de l’association flamande de sexologie et suit actuellement une formation de quatre ans sur la recherche de solutions thérapeutiques. Elle a déjà suivi des formations en thérapie relationnelle, en conseil pour les personnes souhaitant des enfants ainsi qu’une formation sur le deuil. Vanessa aide depuis des années des personnes cherchant à résoudre leurs problèmes sexuels, relationnels et leur désir d’enfant.