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La pancréatite aiguë et chronique
dossier Le pancréas est un organe digestif qui peut être sujet à des réactions inflammatoires : on parle alors de pancréatite, aiguë ou chronique. Quelles en sont les causes, à quels symptômes faut-il être attentif et de quels traitements dispose-t-on ?
Le pancréas mesure environ quinze centimètres de long, pour une épaisseur de un à trois centimètres, et pèse approximativement 80 g. Il se divise en plusieurs parties : la tête, le col, le corps et la queue.
Il se compose de cellules qui produisent des hormones (fonction endocrine), et en particulier l'insuline et le glucagon. Ces deux hormones interviennent dans la régulation de la glycémie, c'est-à-dire la concentration de glucose (sucre) dans le sang. L'insuline est dite hypoglycémiante (baisse de la glycémie), alors que le glucagon est hyperglycémiant (hausse de la glycémie). L'insuline permet aux cellules d'assimiler le glucose : une incapacité totale ou partielle du pancréas à fabriquer de l'insuline va provoquer une hyperglycémie (concentration trop élevée de sucre dans le sang), l'une des causes de diabète (l'autre étant la résistance des cellules à l'action de l'insuline, pourtant présente en quantités suffisantes).
Le pancréas produit aussi des enzymes (fonction exocrine), qui interviennent dans le processus digestif (dégradation des graisses, des sucres et des protéines). Une production insuffisante de sucs pancréatiques génère des troubles de la digestion.
La pancréatite se définit comme une inflammation du pancréas, de nature aiguë ou chronique.
Les causes
Les causes les plus fréquentes
• la consommation excessive d'alcool
• la lithiase biliaire (calculs dans la vésicule biliaire)
Parmi les causes moins fréquentes
• un taux élevé de triglycérides (hypertriglycéridémie) ou de cholestérol et de triglycérides (hyperlipidémie)
• un taux trop élevé de calcium dans le sang (hypercalcémie)
• une infection (virale, parasitaire ou bactérienne)
• un effet secondaire indésirable de certains médicaments (codéine, notamment)
• une forme héréditaire
• la maladie de Crohn
Dans un peu moins d'un cas sur dix, aucune cause n'est trouvée : on dit que la pancréatite est idiopathique.
Les symptômes

La pancréatite aiguë se manifeste par des douleurs abdominales intenses (qui irradient dans le dos), un abdomen gonflé, des nausées et des vomissements, ainsi que de la fièvre. La pancréatite aiguë revêt un caractère grave dans 20% des cas environ, avec alors un taux de mortalité élevé (30%), en raison d'une défaillance d'un ou de plusieurs organes (poumon, coeur, reins...) ou d'une complication locale (nécrose, abcès...). Une hospitalisation est nécessaire, parfois en réanimation.
La pancréatite chronique
La pancréatite chronique se traduit par la formation de calcifications dans le pancréas. La douleur évolue par poussées, avec irradiation dans le dos, sensation de malaise, nausées et vomissements, manque d'appétit... Le diabète est une complication fréquente de la pancréatite chronique, en raison de la destruction progressive des îlots de Langerhans, les cellules du pancréas qui produisent l'insuline. Le diabète est alors insulino-dépendant (nécessité de s'injecter de l'insuline).
Le diagnostic
Les examens à réaliser dépendent de la nature et de la gravité de l’affection. Habituellement, le diagnostic est posé sur base de l'entretien avec le patient, de l'examen physique, des analyses de laboratoire et de l'imagerie médicale (échographie, scanner ou IRM).
• Les analyses de laboratoire
Le taux d’enzymes pancréatiques peut être déterminé dans le sang ou dans les urines. D'autres tests permettent d'évaluer la fonction pancréatique sur la base de substances métaboliques que l'on retrouve dans le sang et les urines.
• L’imagerie médicale
Une simple radiographie peut déjà déceler d'éventuelles anomalies associées à une pancréatite. L'échographie, le scanner et l'IRM permettent une appréciation bien plus complète et précise.
• L’endoscopie
Elle intervient si un doute persiste sur la cause de la pancréatite. L'endoscope (un fin tuyau équipé d'un système optique) est introduit par la bouche jusqu'au duodénum (la partie initiale de l'intestin grêle, juste après l'estomac), qui possède un rapport anatomique très intime avec le pancréas (comme un pneu autour d'une jante). Le médecin peut ainsi parfaitement visualiser la situation. L'injection d'un produit de contraste renforce encore la précision. Cette technique permet aussi, si nécessaire, de pratiquer des prélèvements (biopsie) ou des ponctions, ainsi que de libérer les voies bloquées par des calculs (papillotomie).
Les traitements

Une hospitalisation est quasiment toujours nécessaire. Le traitement de base consiste en un jeûne strict : on parle d'approche « conservatrice » destinée à ne pas solliciter le système digestif, et en particulier le pancréas. Dans ce cas, la nutrition - alimentation et hydratation - s'effectue par voie parentérale (intraveineuse). Des médicaments antidouleurs sont administrés, ainsi que des antibiotiques en présence d'un processus infectieux.
En cas de complication locale ou plus étendue (perforation, hémorragie, kyste, nécrose...), une intervention chirurgicale est évidemment indispensable.
Et de fait, la cause de la pancréatite aiguë doit être traitée : sevrage alcoolique, traitement de l'hypertriglycéridémie, ablation de la vésicule biliaire, évacuation des calculs...
La pancréatite chronique
Le traitement de fond est préventif : arrêt de la consommation de boissons alcoolisées, alimentation pauvre en graisses et en sucres...
Les poussées douloureuses sont traitées par antidouleurs et par la mise au repos du système digestif. Il peut être nécessaire d'administrer des médicaments destinés à compenser la carence en hormones ou en enzymes pancréatiques. L'endoscopie et l'intervention chirurgicale peuvent être envisagées (élargissement de la voie biliaire, résection de tissus pancréatiques, dérivation d'un pseudokyste, drainage...).
Les complications de la chirurgie
Elles sont inhérentes à tout acte chirurgical. Néanmoins, les interventions sur le pancréas sont toujours des opérations très délicates, à la fois en raison de la gravité de la situation (pancréatite aiguë sévère) et de l'état de santé fragile du patient (pancréatite chronique). Les complications les plus fréquentes sont les saignements et l'infection abdominale.