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Le cancer colorectal (cancer du côlon)
dossier
En Belgique, on dénombre chaque année 7 000 nouveaux cas de cancer colorectal, ce qui en fait le quatrième cancer le plus fréquent en Belgique. Il touche autant les femmes que les hommes. Le risque de développer un cancer colorectal augmente nettement après 50 ans. Plus la tumeur maligne est détectée tôt, plus les chances de guérison sont élevées. D'où l'importance du dépistage.
Voir aussi l'article : Cancer du côlon : ce qui augmente et ce qui réduit le risque
Cancer du côlon : c’est quoi ?
Le cancer du côlon ou cancer de l'intestin touche les cellules qui tapissent la paroi interne du gros intestin (côlon). La tumeur maligne se développe à partir d’une cellule normale qui se multiplie de manière anarchique et incontrôlée jusqu’à former une excroissance (aussi appelée polype). La plupart des polypes sont bénins. Mais dans certains cas, ils se transforment lentement (5 à 10 ans) en tumeur cancéreuse.
Dans un premier temps, le cancer colorectal touche une zone limitée de la muqueuse (la première couche de la paroi interne du côlon). Si cette lésion cancéreuse n’est pas traitée, elle s'enfoncera plus profondément dans les sous-couches du côlon. Le cancer devient invasif. A un stade plus avancé, les cellules cancéreuses peuvent se métastaser dans le reste du corps.
Voir aussi l'article : Polypes du côlon : quel risque de cancer ?
Symptômes potentiels du cancer colorectal
Les symptômes suivants ne sont pas toujours révélateur d'un cancer du côlon. S'ils se manifestent, il est toutefois préférable de consulter un médecin sans tarder :
- une modification inexpliquée et persistante de la nature des selles (constipation, diarrhée)
- la présence de sang dans les selles
- des douleurs abdominales constantes et persistantes
- une perte de poids inexpliquée
Voir aussi l'article : Glaires dans les selles : c'est parfois révélateur d’un problème de santé
Les facteurs de risque
Dans 75 % des cas, le cancer du côlon ne comporte pas de facteur de risque particulier. Pour les cas restants, il existe un certain nombre de facteurs qui prédisposent les personnes à ce type de cancer. Attention toutefois à ne pas généraliser, la présence d'un ou plusieurs de ces facteurs de risque n'entraîne pas nécessairement un cancer du côlon.
- Hygiène de vie : Aujourd'hui, certaines habitudes (alimentaires notamment) ont pu être identifiées comme facteurs aggravants : la consommation d’alcool et de tabac, le surpoids et le manque d'activités physiques ainsi que la consommation excessive de viande rouge et de charcuteries.
- Antécédents familiaux : Le facteur génétique n’est en fait pertinent que si plusieurs personnes de la même famille souffrent de ce type de cancer ou de polypes. Et principalement si les personnes atteintes sont jeunes.
- Hérédité : Il existe des formes rares de cancer du côlon héréditaire. Par exemple, la polypose adénomateuse familiale (PAF) est une maladie héréditaire qui entraîne presque toujours un cancer en l'absence d'une intervention chirurgicale préventive. Les patients atteints de ce syndrome développent des centaines de polypes dans le côlon. Ces derniers dégénèrent toujours de manière maligne s' ils ne sont pas ôtés. Les personnes atteintes du carcinome colorectal héréditaire non polyposique (HNPCC) présentent également un risque accru de cancer du côlon.
- Facteur âge : La plupart des patients atteints du cancer du côlon ont plus de 50 ans. Néanmoins, la maladie peut survenir à tout âge. L'âge moyen est plus élevé chez les femmes (72 ans) que chez les hommes (69 ans).
- Présence de polypes : Les excroissances malignes dans le côlon proviennent généralement de polypes bénins. Environ 5 % des polypes deviennent malins. Un quart de la population développe des polypes intestinaux à l'âge de 50 ans. Enlever ces polypes réduit considérablement le risque de développer un cancer colorectal.
- Récidive de cancer : Il existe un risque accru de développer une deuxième tumeur du côlon chez un patient qui a déjà eu un cancer colorectal.
- Colite chronique : Les patients atteints de rectocolite active de longue durée (plus de 10 ans) ou de la maladie de Crohn avec atteinte du côlon présentent un risque accru.
Voir aussi l'article : Cancer colorectal : la viande rouge et la charcuterie augmentent les risques
Comment prévenir le cancer colorectal ?
La prévention du cancer colorectal consiste à prévenir l’apparition des polypes d'une part et, d'autre part, à détecter ces lésions précoces et les soigner.
Les premiers gestes préventifs consistent donc à soigner son hygiène de vie et, en particulier, son alimentation. Un régime équilibré, riche en fruits et légumes et pauvre en graisses animales est essentiel. Cette recommandation générale s'applique d'ailleurs à de nombreux autres types de cancer. Il est également recommandé de pratiquer un sport régulier.
La consommation systématique de suppléments de fibres ou de calcium est sans doute protectrice, mais les preuves sont insuffisantes pour en faire une règle générale applicable à tout le monde.
Voir aussi l'article : 15 conseils pour réduire votre risque de cancer
Une détection précoce
Voir aussi l'article : Polypes du côlon : qui doit se faire dépister ?
Il existe différents moyens pour détecter des polypes ou tumeurs malignes.
Test iFOBT
Le test iFOBT (test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles) doit être réalisé tous les deux ans entre 50 et 74 ans. Il permet de détecter la présence de sang dans les selles. En Wallonie, vous vous pouvez commander votre kit de dépistage sur le site www.depistagecancer.be. A Bruxelles, vous devrez demander votre kit en pharmacie.
Voir aussi l'article : Hémorragies digestives : les causes et les symptômes possibles
L’endoscopie
L’endoscopie permet à l’aide d’un mince tuyau agrémenté d'une minuscule caméra de visualiser l’intérieur de la paroi intestinale.La rectosigmoÏdoscopie ne permet d'explorer que la partie la plus basse du gros intestin et de détecter 40 à 60% des polypes. On la recommande dès l’âge de 50 ans tous les 5 ans.
Pour examiner le gros intestin dans son ensemble, il faudra effectuer une coloscopie. Cet examen se fait sous légère anesthésie générale avec une préparation 24h avant l’examen qui permet de vider complètement les intestins. Il permet de détecter 100% des polypes et de les retirer en cours d’examen et/ou de pratiquer une biopsie.
Voir aussi l'article : Cancer du côlon : quel délai entre le « test des selles » et la coloscopie ?
Le lavement baryté
Grâce à l’ingestion d’un produit blanc, le lavement baryté permet d’obtenir des clichés du gros intestin en double contraste. Le radiologue peut alors examiner la présence de polypes. On peut également recourir à un CT Scan.
Sans douleur, cet examen permet d’obtenir une image très précises des intestins mais aussi des organes voisins. Cet examen est souvent préconisé lorsque le diagnostic du cancer du côlon a été posé pour détecter la présence d'éventuelles métastases.
Traitements
On estime qu’environ la moitié des patients ne survivra pas à la maladie. C’est le stade de dépistage qui déterminera le pronostic de guérison. Dans de nombreux cas, le meilleur traitement sera une combinaison de traitements.
Endoscopie
Comme expliqué plus haut, lors d’une endoscopie ou coloscopie, le médecin peut visualiser l'intérieur du côlon en insérant un endoscope par l'anus. Lors de cette procédure, il peut repérer les polypes et les retirer ou encore effectuer une biopsie aux endroits suspects.
Chirurgie
En cas de cancer du gros intestin, le chirurgien procédera généralement à l’ablation de la tumeur mais aussi d’une partie de l’intestin. Tout dépend de la grosseur de la tumeur.
En fonction de l’opération, le patient devra parfois avoir recours à une stomie temporaire (une poche extérieure mise en place afin que l’intestin récupère un maximum de l’opération). Un anus artificiel peut être préconisé à vie mais c’est assez rare. Le patient quittera l’hôpital après une semaine. Si la tumeur est située sur le rectum, si elle est petite, on parviendra grâce à la nouvelle technique de TEM (Microchirurgie Endoscopique Transanale) à l’enlever via l’anus ou alors via l’abdomen. Si la tumeur est très proche ou sur le rectum, il faudra parfois supprimer les sphincters et un anus artificiel sera mis en place.
Chimiothérapie
La chimiothérapie est préconisée dans certains cas en complément de la chirurgie : en cas de métastases et en cas de risque de récidive.
Sources :
https://www.cancer.be
https://www.e-cancer.fr
https://www.msdmanuals.com
Voir aussi l'article : Diverticules et diverticulite : causes, symptômes et traitements