Choc anaphylactique : réaction allergique grave et urgence médicale

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L’anaphylaxie est une réaction allergique grave et soudaine, qui peut apparaître quelques minutes à 2 heures après l’exposition à un allergène comme du venin, un aliment ou un médicament. Elle peut mener au choc anaphylactique, un état critique qui engage le pronostic vital. Il s’agit d’une urgence médicale. Savoir reconnaître les premiers signes d’alerte permet d’agir vite et de sauver une vie.

Qu’est-ce que l’anaphylaxie ?

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© Getty Images - Choc anaphylactique et injection d'adrénaline

L’anaphylaxie est une réaction allergique grave et généralisée qui survient rapidement après l'exposition à certaines substances. Elle se produit lorsque le système immunitaire réagit de façon excessive à une substance qu’il pense être un danger. Il libère brusquement de grandes quantités d’histamine et d’autres agents inflammatoires qui perturbent le fonctionnement des organes vitaux.

Contrairement aux réactions allergiques bénignes qui restent localisées (comme une simple éruption cutanée, un gonflement ou un nez qui coule), l’anaphylaxie engage plusieurs systèmes du corps : la peau, les voies respiratoires, le cœur, le système digestif, etc. Elle demande une prise en charge urgente.

Choc anaphylactique

Lorsque l’anaphylaxie cause une chute brutale de la tension artérielle, des difficultés respiratoires sévères ou une perte de connaissance, on parle alors de choc anaphylactique ou d'anaphylaxie sévère, une urgence médicale absolue. Sans traitement rapide, ce choc peut entraîner un arrêt cardiaque.

Quelle différence entre anaphylaxie, choc anaphylactique et œdème de Quincke ?

Il est important de distinguer ces trois termes, souvent confondus, mais qui décrivent des réalités différentes :

  • L’anaphylaxie est une réaction allergique grave qui implique plusieurs organes. Elle peut être modérée ou évoluer vers un état de choc.
  • Le choc anaphylactique est la forme la plus extrême de l’anaphylaxie, causée par effondrement de la pression artérielle. Elle entraîne une perte de connaissance, voire le décès sans intervention rapide.
  • L’œdème de Quincke se manifeste par un gonflement rapide du visage, des paupières, des lèvres, de la langue ou du larynx. Il peut faire partie d’une réaction anaphylactique mais il existe également des formes non allergiques. Il est particulièrement dangereux lorsqu’il touche les voies respiratoires, car il peut provoquer une asphyxie. Il nécessite une intervention médicale urgente.

Voir aussi l'article : Allergie au pollen : êtes-vous aussi allergique à certains fruits et légumes ?

Quels sont les allergènes les plus souvent en cause ?

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En cas d’anaphylaxie, le corps a déjà été exposé à l’allergène en cause auparavant. Il garde en mémoire cette substance comme étant une menace dangereuse. Lors d’un nouveau contact, même en très petite quantité, il s’emballe et déclenche une réponse beaucoup plus forte et généralisée.

Ces allergènes sont souvent :

  • Le venin d’insectes : l’allergie aux venins d'hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons…) provoque de nombreux décès chaque année.
  • Certains médicaments : le plus souvent il s’agit d’antibiotiques (notamment la pénicilline), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, aspirine) ou encore les anesthésiques.
  • Certains aliments (surtout chez les enfants) : les aliments les plus souvent impliqués sont les arachides, les fruits à coques (noix, noisettes, amandes), le lait de vache et de chèvre, les oeufs, les fruits de mer…
  • Le latex, souvent présent dans les gants médicaux.

Voir aussi l'article : Quelles réactions allergiques un médicament peut-il provoquer ?

Voir aussi l'article : Abeille, guêpe, frelon ou bourdon : quels sont les bons réflexes en cas de piqûre d'insecte ?

Quels sont les premiers signes d’un choc anaphylactique ?

La plupart des anaphylaxies débutent dans les minutes suivant l’exposition à l’allergène. Mais les symptômes peuvent aussi apparaître plus tard, par exemple, jusqu’à 2 heures après l’ingestion d’un aliment. Il est donc essentiel de rester vigilant si on est exposé à un allergène connu. Repérer les premiers signes d’une anaphylaxie peut vous sauver la vie.

Premiers signes d’une réaction anaphylactique

Les premiers signes d’une réaction anaphylactique peuvent varier en fonction de la nature de l'allergène. Par exemple, un apiculteur allergique au venin d’abeille ressentira d’abord un gonflement notable autour du site de la piqûre, puis un essoufflement. Une personne allergique aux arachides ressentira d’abord de fortes nausées, des vomissements ou de fortes crampes abdominales, puis un rythme cardiaque accéléré.

Mais les premiers signes suivants peuvent aussi se manifester :

  • des fourmillements, notamment dans les paumes des mains, sur la plante des pieds, dans la bouche ou sur la langue,
  • une sensation de chaleur et de rougeur au visage, 
  • une gorge qui gratte, des éternuements et une toux sèche… 
  • des nausées, maux de ventre, diarrhées.

Symptômes de l’anaphylaxie 

Lorsque la réaction progresse, plusieurs systèmes du corps sont touchés en même temps. Les symptômes deviennent plus intenses et généralisés :

  • Sur la peau : urticaire généralisée, rougeurs, démangeaisons, œdème (gonflement du visage, des lèvres et des paupières).
  • Voies respiratoires : difficulté à respirer, respiration sifflante, toux persistante, oppression thoracique, voix enrouée, oedème de la gorge ou de la langue (sensation d’étouffement).
  • Système digestif : crampes abdominales, vomissements, nausées, diarrhées.
  • Coeur et circulation sanguine : accélération du rythme cardiaque, vertiges, malaise, faiblesse, confusion.

Symptômes du choc anaphylactique 

Le choc anaphylactique est une urgence vitale. Il s’agit d’une forme d’anaphylaxie sévère qui touche la circulation sanguine. Il peut survenir très rapidement, parfois sans symptômes cutanés visibles. Il se manifeste par :

  • Chute brutale de la tension artérielle
  • Pâleur extrême, peau moite et froide
  • Pouls rapide mais faible
  • Perte de connaissance, confusion ou agitation
  • Respiration très difficile ou arrêt respiratoire
  • Arrêt cardiaque dans les cas extrêmes

Voir aussi l'article : Nausées après le repas : 11 causes possibles

Combien de temps avez-vous pour agir ?

Plus la réaction débute rapidement après l’exposition, plus elle est susceptible d’être grave. Certaines personnes peuvent entrer en choc anaphylactique en moins de 5 à 15 minutes, en particulier après une piqûre d’insecte ou l’administration d’un médicament par injection.

Il est donc essentiel de reconnaître les signes dès leur apparition et d’agir sans attendre.

Voir aussi l'article : Piqûres d'insectes : que faire contre les allergies ?

Comment réagir face à un choc anaphylactique ?

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Appelez le 112, même si vous vous êtes déjà injecté de l'adrénaline/épinéphrine

La survenue d'une réaction anaphylactique doit être considérée comme une urgence, appelez toujours les secours (112 en Belgique) sans attendre.

  • Vous avez l’impression de présenter des symptômes d’anaphylaxie ? Ne restez pas seul ! Appelez voisin, famille ou collègue à l’aide.
  • L’adrénaline (administrée par voie injectable) est le seul traitement efficace de l’anaphylaxie. En cas de suspicion de choc anaphylactique, il faut donc administrer immédiatement de l’épinéphrine (adrénaline) à l’aide d’un auto-injecteur (type Epipen®, Jext®, Anapen®), dans la face externe de la cuisse. L’injection peut se faire à travers les vêtements si nécessaire. Gardez la seringue enfoncée dans la cuisse durant 10-15 secondes. Massez ensuite le point d’injection.
  • Si vous avez dû utiliser l'adrénaline, contactez rapidement le 112 ou votre médecin car il faudra vous garder en observation à l'hôpital durant 24 à 36 heures. Dans 10 % des cas, les chocs anaphylactiques récidivent dans les 10 à 36 heures après le premier accès.
  • N'hésitez pas à utiliser la trousse après sa date de péremption. Des études ont démontré que le médicament garde plus de 70 % de son activité après 5 ans de péremption.
  • Si les symptômes persistent après 5 à 15 minutes, une seconde injection d’adrénaline peut être nécessaire.

Prévenir le choc anaphylactique

1. Évitez rigoureusement les allergènes connus

Cela peut sembler évident, mais c’est la première ligne de défense. Cela implique :

  • Lire attentivement les étiquettes alimentaires, car des allergènes peuvent se cacher dans des produits insoupçonnés (traces d’arachide, de lait, de soja, etc.).
  • Poser des questions au restaurant ou dans des lieux publics avant de consommer un plat.
  • Informer systématiquement les professionnels de santé, y compris les dentistes ou pharmaciens, de ses allergies connues.

2. Gardez toujours un auto-injecteur d’adrénaline sur vous

Pour les personnes à risque, le médecin prescrit un auto-injecteur d’adrénaline (comme Epipen®, Anapen® ou Jext®). Il s’agit d’un stylo prérempli à usage unique qui permet d’injecter immédiatement l’adrénaline en cas de réaction allergique grave.

  • Gardez-le toujours à portée de main, à la maison, au travail, à l’école ou en déplacement.
  • Vérifiez régulièrement sa date de péremption.
  • Apprenez à bien l’utiliser et formez vos proches, les enseignants, les collègues ou les animateurs d’activités à son fonctionnement.
  • Pensez à toujours transporter deux doses, au cas où une seconde injection est nécessaire.
  • En cas de doute sur une réaction anaphylactique, mieux vaut injecter l’adrénaline trop tôt que trop tard : elle peut sauver la vie.

3. Consultez un allergologue

Un suivi spécialisé est essentiel. L’allergologue peut :

  • Confirmer vos allergies par des tests et les identifier précisément.
  • Envisager une désensibilisation, en particulier pour certaines allergies comme les piqûres de guêpe ou d’abeille (venins d’hyménoptères), certains pollens ou acariens.
  • La désensibilisation permet de réduire considérablement le risque de réaction sévère à long terme.

Voir aussi l'article : Désensibilisation en cas d’allergie : efficacité et coût de l’immunothérapie spécifique (pollen, acariens, animaux)

Voir aussi l'article : Allergie : comment savoir si on est allergique ?

Sources
https://www.alk.fr
https://www.cbip.be
https://www.citadelle.be
https://www.health.belgium.be
https://www.msdmanuals.com

auteur : Olivia Regout - journaliste santé

Dernière mise à jour: mai 2025

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