Maladie de Crohn : la piste d’un parasite du porc

news Une société américaine explore un traitement des maladies inflammatoires de l’intestin par ingestion d’un ver parasite du porc.

Les essais viennent de commencer, rapporte le Figaro. Une centaine de patients souffrant de la maladie de Crohn vont avaler une solution contenant 7.500 œufs du parasite Trichuris suis, à raison d’une cuillère à café toutes les deux semaines, durant trois mois. Une initiative de la société Coronado Bioscience, « qui repose sur de nombreux arguments solides », explique un spécialiste de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

L’idée – déjà explorée avec un certain succès et mise ici en pratique sur un large groupe de patients - consiste en fait à provoquer un phénomène de « réorientation » du système immunitaire, sachant que la maladie de Crohn, comme d’autres affections inflammatoires chroniques de l’intestin, est de nature auto-immune ; le système immunitaire agressant alors les cellules de l’organisme.

La pertinence de cette approche renvoie à un constat épidémiologique : dans les contrées où sévissent le plus les parasites, les cas de maladies auto-immunes sont beaucoup moins fréquents que dans les pays, disons, développés ; « comme si, à force de vivre dans un environnement aseptisé, le système immunitaire, moins agressé qu’auparavant, s’était mis à s’attaquer lui-même, déclenchant allergies et maladies auto-immunes », poursuit le spécialiste de l’Inserm. Au demeurant, « dans des pays émergents tels que l’Egypte et l’Argentine, où il y a eu des campagnes contre les parasites et une modification du mode de vie vers plus d’urbanisme, on voit apparaître ces maladies auto-immunes qui n’existaient pratiquement pas ». Cela ne signifie pas que la balance risques-bénéfices penche pour les maladies parasitaires, mais cela met en évidence une réalité immunologique.
Concernant les œufs du ver parasite du porc, les spécialistes interrogés par le Figaro expriment certaines réserves à propos de l’innocuité du traitement (a priori, les risques sont faibles, mais ne sont pas à exclure). L’idéal, poursuivent-il, serait de parvenir à isoler les molécules parasitaires responsables de l’effet bénéfique sur le système immunitaire.



Dernière mise à jour: juillet 2022
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