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Dépression : le cerveau ne réagit pas correctement quand on se sent rejeté
dossier Ne pas être invité à un anniversaire, être recalé en entretien d’embauche, subir une rupture sentimentale… Voilà autant d'expériences de rejet social qui sont difficiles à vivre pour tout le monde. Toutefois, pour les personnes dépressives, ces expériences sont ressenties de manière beaucoup plus douloureuse. Comment expliquer cette souffrance ? Des chercheurs ont identifié un dysfonctionnement dans le cerveau des personnes dépressives : il ne parvient pas à soulager la douleur.
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Que se passe-t-il dans le cerveau quand on est rejeté ?
Lorsque nous avons une blessure physique, le cerveau active notre système analgésique naturel, libérant des opioïdes endogènes.
Les opioïdes endogènes sont des substances chimiques produites naturellement par le corps (endorphines, enképhalines, dynorphines). Elles agissent sur les récepteurs opioïdes du système nerveux central et permettent ainsi d’atténuer et de réguler notre perception de la douleur. Elles peuvent également influencer notre humeur.
Or, la recherche a montré que le système opioïde endogène s’activait à la fois en cas de douleur physique, mais également en cas de douleur morale comme, par exemple, une expérience de rejet social. Autrement dit, le cerveau perçoit et réagit de la même manière en cas d’angoisse sociale et d’isolement qu’en cas de douleur physique : il tente de soulager la souffrance.
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Chez les personnes dépressives, le système opioïde endogène dysfonctionne
- Chez les personnes non dépressives, le cerveau produit une quantité satisfaisante d’opioïdes naturels, qui permet d’apaiser la contrariété ressentie à la suite du rejet.
- Chez les personnes dépressives, la quantité d’opioïdes libérée est beaucoup plus limitée, ce qui favorise la persistance du stress et de la souffrance sur un plus long terme.
- Les personnes à forte capacité de résilience sont celles qui produisent, à ce moment-là, le plus d’opioïdes.
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Quelles conséquences pour les personnes dépressives ?
Les personnes dépressives sont donc plus fortement impactées par des expériences de stress social et par des interactions négatives. Alors qu’il est plus facile pour les personnes non dépressives de traverser l’adversité et de s’en remettre, les personnes victimes de dépression sont davantage affectées dans les moments de détresse.
Il semblerait également que le soutien positif, amical, apporté à la personne déprimée, stimule la libération d’opioïdes, mais cet effet bénéfique n’est que de très courte durée et ne permet pas de faire face aux situations ultérieures compliquées.
Les opioïdes endogènes interviennent également dans la réaction de plaisir : un déficit d’endorphine ne permettrait pas d’apprécier aussi intensément les événements positifs.
Comme l’explique l’un des chercheurs, « nos résultats suggèrent que le système opioïde peut constituer une cible pour le développement de médicaments très spécifiques susceptibles de considérablement aider les patients dépressifs : ils pourraient ainsi se sentir mieux après une interaction négative et surmonter leur désarroi, et consolider les sensations favorables après une interaction positive ».
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Sources :