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Se tenir la main : un réel effet antidouleur
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Tenir la main d’une personne qui souffre est un comportement naturel de compassion, une sorte de réflexe, surtout s’il s’agit d’un proche. En fait, ce geste agit aussi contre la douleur.
Des recherches récentes montrent que notre comportement social repose notamment (pour ne pas dire beaucoup) sur un processus de synchronisation interpersonnelle, c’est-à-dire l’adaptation de nos réactions à la situation vécue par l’autre. Ceci se produit souvent de manière inconsciente (pensons à l’empathie) et il paraît de plus en plus probable que le phénomène repose en partie sur des paramètres physiologiques.
Pour vérifier cela, une équipe israélienne (université de Haïfa) a conduit une étude réunissant des couples unis par une relation sentimentale. Les partenaires ont été assignés à un rôle de « cible » ou d’observateur. La « cible » a subi une stimulation douloureuse (chaleur sur l’avant-bras), alors que l’observateur se trouvait à ses côtés et pouvait ou non lui toucher la main. Pendant l’expérience, les réactions cardiaques de l’un et de l’autre ont été observées par électrocardiographie (ECG), alors que les chercheurs ont aussi mesuré les variations de la fréquence respiratoire.
Le résultat montre que le fait de se tenir la main augmente la synchronisation respiratoire entre les partenaires en situation de douleur et de non-douleur, alors que c’est aussi le cas de la synchronisation cardiaque, mais cette fois uniquement en cas de douleur. Dans le prolongement, on note que la douleur est atténuée par le contact physique. Cet effet analgésique s’expliquerait par la synchronisation cardio-respiratoire associée au contact physique, déclencheur de mécanismes gérés par le système nerveux autonome (qui contrôle les fonctions non volontaires). Et l’action antidouleur est d’autant plus marquée que le degré d’empathie du partenaire est élevé, comme si nous ressentions instinctivement la profondeur de cette « résonance émotionnelle ».