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Dysthymie : un état dépressif discret mais constant et persistant
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La dysthymie est un trouble dépressif persistant qui reste souvent invisible. Les personnes concernées semblent avoir leur vie bien organisée, mais mènent une lutte intérieure intense. Parce que les symptômes dépressifs sont moins visibles, la reconnaissance et le soutien de l’entourage peuvent avoir une grande importance.
Qu’est-ce que la dysthymie ?
La dysthymie désigne une forme de dépression persistante. Les patients souffrent de tristesse, de pensées négatives et de sentiments de vide, mais parviennent tout de même à accomplir leurs tâches quotidiennes. À première vue, elles semblent fonctionner normalement : elles ont un emploi, entretiennent des relations, paient leurs factures et respectent leurs engagements. Mais intérieurement, tout cela leur demande une énergie colossale, comme si elles vivaient constamment avec une fièvre latente : elles tiennent le coup, mais ne se sentent jamais vraiment bien.
La dysthymie se caractérise par des symptômes dépressifs légers à modérés qui peuvent durer des années. La différence avec une dépression majeure est que les symptômes de la dépression majeure sont souvent plus sévères et invalidants, tandis que dans la dysthymie, la personne continue souvent de « fonctionner » malgré sa lutte intérieure.
Symptômes de la dysthymie

© Getty Images / high-functioning depression of hoogfunctionerende depressie
Les symptômes de la dysthymie ressemblent fortement à ceux d’autres troubles dépressifs, mais restent souvent cachés parce que la personne parvient à maintenir une activité normale. Une personne dysthymique présentent les symptômes suivants :
- une humeur triste, morose ou vide,
- des sentiments de désespoir ou d’inutilité,
- une perte d’intérêt ou de plaisir dans des activités auparavant appréciées,
- des changements dans l’appétit (trop manger ou ne pas assez manger),
- des troubles du sommeil (insomnie ou sommeil excessif),
- une fatigue et manque d’énergie,
- une difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions,
- des sentiments de culpabilité ou auto-critique intense,
- des pensées suicidaires.
D’autres signes sont davantage spécifiques à la dysthymie :
- un perfectionnisme excessif ou tendance à être « workaholic »,
- une tendance à masquer ses symptômes derrière une attitude joyeuse,
- un usage excessif des réseaux sociaux, de nourriture, d’alcool ou d’autres substances pour anesthésier les sentiments,
- une recherche de validation externe,
- une difficulté à exprimer ou à supprimer des émotions,
- un isolement social, malgré des contacts sociaux apparents.
Causes et facteurs de risque de la dysthymie
Il n’existe pas de cause unique à la dysthymie. Souvent, il s’agit d’une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Parmi les causes et facteurs de risque possibles :
- Prédisposition génétique : la dépression est plus fréquente dans certaines familles.
- Modifications cérébrales : par exemple, une suractivité du système limbique, qui régule l’humeur.
- Événements de vie : perte d’un proche, difficultés financières, changements majeurs ou stress prolongé.
- Traumatismes : abus émotionnel ou physique ou négligence dans l’enfance.
- Usage de substances : alcool ou drogues pouvant augmenter le risque d’épisodes dépressifs.
- Maladies physiques : douleurs chroniques, troubles du sommeil, troubles anxieux ou TDAH pouvant contribuer aux symptômes dépressifs.
- Éducation et culture : croyances comme « il ne faut pas montrer de faiblesse » ou « il faut toujours continuer » favorisent la répression des émotions.
Les personnes souffrant de dysthymie ressentent souvent une pression pour ne pas décevoir leur entourage. Elles peuvent croire qu’admettre leur dépression signifie que leur vie s’effondre ou que les autres les rejetteront. Cela les pousse à cacher leurs symptômes et à continuer jusqu’à l’épuisement.
Traitement de la dysthymie
Bien qu’elle soit difficile à reconnaître, le traitement est important. Les options thérapeutiques incluent :
- Psychothérapie, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), qui cible les pensées et comportements négatifs.
- Médication : les antidépresseurs peuvent aider en cas de symptômes plus sévères.
- Changements de mode de vie : exercice régulier, alimentation saine, sommeil suffisant et réduction du stress sont essentiels.
- Soutien social : parler avec des amis, la famille ou des personnes ayant vécu la même chose peut réduire la solitude et la pression.
- Conscience de soi et auto-soin : apprendre à reconnaître ses émotions, poser des limites et prendre du temps pour se rétablir.
Le plus important est la première étape : reconnaître qu'il y a un problème et en parler à un professionnel de santé. Même si la personne semble « aller bien », elle mérite une vie où fonctionner ne ressemble pas à un combat quotidien, mais où elle peut réellement se sentir bien.
Conseils : comment aider quelqu’un souffrant de dysthymie
Soutenir quelqu’un avec une dysthymie peut être difficile, car il ou elle ne montre souvent pas ouvertement qu’il y a un problème. Cependant, vous pouvez jouer un rôle important :
- Écoutez sans juger : créez un espace où l’autre peut parler honnêtement sans craindre que vous minimisiez son état ou que apportiez immédiatement des solutions à son problème. Parfois, le simple fait d’être entendu suffit.
- Soyez attentif aux signaux subtils : les personnes atteintes masquent souvent leurs symptômes. Observez les petits changements : énergie diminuée, retrait des contacts sociaux (repli sur soi), augmentation du perfectionnisme.
- Posez des questions ouvertes et montrez un intérêt sincère : au lieu de demander « Ça va ? », demandez « Comment vas-tu vraiment ? » ou « Qu’est-ce qui te préoccupe le plus en ce moment ? » Cela aide à aller au-delà des réponses superficielles.
- Suggérez doucement de consulter un médecin ou un psychologue : vous n’avez pas à résoudre le problème vous-même, mais vous pouvez aider quelqu'un à faire le premier pas pour demander une aide professionnelle.
- Montrez votre présence même si l’autre refuse votre soutien : de petits gestes comme un message, une invitation ou une promenade ensemble peuvent avoir beaucoup d’impact.
- Prenez soin de vous aussi : soutenir quelqu’un avec une dysthymie peut être éprouvant. Respectez vos propres limites, cherchez du soutien et prenez du temps pour vous détendre.