Alcool : pourquoi certains résistent mieux ?
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La résistance à l’alcool dépend d’une série de facteurs, mais il faut savoir que « bien tenir l’alcool » n’est pas forcément un avantage.
Récemment, un automobiliste français de 52 ans a été retrouvé inconscient au volant de sa voiture et une analyse de sang a permis de déterminer qu’il avait conduit avec un taux de près de 7 g d’alcool par litre de sang. Le record en France est détenu par un conducteur de 37 ans, arrêté en 2005 avec 10 g / litre. La palme européenne revient à un Polonais d’une trentaine d’années et ses… 13,74 g / litre ! Rappelons que chaque verre fait grimper l’alcoolémie de 0,15 à 0,20 g / litre, en moyenne.
« La tolérance est très variable selon les individus », rappelle le Dr Philippe Batel, médecin addictologue à l’hôpital Beaujon (Créteil), cité par Le Figaro. Un éventail de facteurs interviennent, voici les principaux.
• Le sexe. Les femmes sont beaucoup plus sensibles aux effets toxiques de l’alcool. D’une manière générale, elles sont plus légères que les hommes et présentent proportionnellement plus de tissus gras, dans lesquels l’alcool se diffuse plus facilement.
• La génétique. Certaines personnes sont capables de résister (de manière provisoire) à des alcoolémies très élevées, alors que d’autres ne tolèrent même pas un verre.
• L’accoutumance. Un consommateur quotidien supportera mieux une importante quantité d’alcool par rapport à quelqu’un qui boit occasionnellement.
• Les combinaisons. Certaines favorisent la tolérance à l’alcool (cocaïne…), alors que d’autres font baisser le seuil (certains médicaments…).
• L’état général. La fatigue n’aide pas, pas plus que l’estomac vide, pour ne citer que ces deux situations.
• Le type d’alcool. Une personne habituée à boire de la bière supportera mieux une consommation abusive alors que son seuil de tolérance à un autre alcool pourrait être bien plus faible, sachant aussi que certains mélanges peuvent être particulièrement ravageurs.
• La vitesse. Plus on ingurgite rapidement, plus l’effet grimpe en flèche.
« Une bonne tolérance ne veut pas dire que le corps s’en tire mieux », poursuit Le Figaro. « La tolérance reflète la souffrance cérébrale : plus une personne présente une tolérance élevée, plus le cerveau subit des modifications neuronales qui lui permettent de résister à l’alcool ». Et à un moment donné, lorsque la résistance cède, c’est tout l’organisme qui s’effondre. « On estime qu’avec 1,5 g d’alcool dans le sang, 30% de la population ferait un coma éthylique », indique le Dr Batel. Le risque de coma éthylique est particulièrement important lorsque l’alcoolémie atteint rapidement 2 à 4 g / litre, et cela se traduit par une grande somnolence, voire un coma profond dans lequel le réflexe de déglutition est perdu. L’ivresse peut être mortelle. Le décès survient alors le plus souvent en raison d’un étouffement consécutif à des vomissements ou du positionnement de la langue. Il peut aussi être associé à un trouble métabolique grave, comme une hypoglycémie ou une hépatite aiguë.