Priapisme : érection douloureuse qui dure plusieurs heures

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Le priapisme est une érection qui dure plus de quatre heures, sans désir ni stimulation sexuelle, et qui peut devenir très douloureuse. Si vous pensez que « ça passera tout seul », attention ! Dans la plupart des cas, le priapisme est une urgence médicale. Sans traitement rapide, il peut entraîner des lésions permanentes du pénis et une dysfonction érectile.

Qu’est-ce que le priapisme ?

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Le priapisme est une érection prolongée causée par un problème de circulation sanguine dans le pénis. Le sang arrive mais ne repart plus correctement. Résultat : le pénis reste partiellement ou totalement rigide pendant des heures. Une situation qui peut devenir très douloureuse

Il ne s’agit pas d’une maladie sexuelle ni d’un problème lié à l’excitation. C’est un trouble circulatoire qui nécessite une prise en charge rapide.

Trois sortes de priapisme

Il existe trois formes de priapisme :

1. Priapisme ischémique : le plus fréquent et le plus dangereux

Le sang reste coincé dans les corps caverneux du pénis et ne peut plus s’évacuer.

Symptômes typiques :

• Pénis très rigide mais gland mou
• Douleur croissante
• Érection dépassant 4 heures
  
  

C’est une urgence absolue : les tissus manquent d’oxygène et risquent de s'abîmer.

2. Priapisme intermittent : forme intermittente du priapisme ischémique.

Cette forme de priapisme se manifeste par des érections douloureuses qui reviennent régulièrement, séparées par des périodes où le pénis redevient normal.

La plupart du temps, ces épisodes durent moins de 3 heures, mais il arrive que l’érection se prolonge. Ces épisodes longs, parfois déclenchés par une activité sexuelle, peuvent abîmer les tissus du pénis et affecter durablement son fonctionnement.

Le priapisme intermittent apparaît souvent dès l’adolescence chez les personnes atteintes de drépanocytose et reste un problème fréquent à l’âge adulte.

3. Priapisme non ischémique : moins grave et rarement douloureux

Plus rare, ce type de priapisme est souvent lié à un traumatisme (coup, chute, accident sportif) et causé par un afflux excessif de sang artériel dans le pénis.

Symptômes 

• Pénis partiellement rigide
• Peu ou pas de douleur
• Le sang circule toujours, il n’y a donc pas de risque immédiat de dommage permanent.

Qui sont les personnes à risque de priapisme ?

Le priapisme reste rare, mais il touche davantage :

• les personnes atteintes de drépanocytose (30 à 45 % en souffriront un jour) ;
• les enfants de 5 à 10 ans ;
• les adultes de 20 à 50 ans.

Quels sont les symptômes du priapisme ?

Le signe d’un priapisme est une érection persistante qui dure plus de 4 heures sans excitation sexuelle.

Les symptômes varient selon le type de priapisme en cause : 

Priapisme ischémique

• Douleur intense
• Pénis rigide mais le gland reste mou
• La douleur augmente progressivement
  
  

Priapisme non ischémique

• Érection moins ferme
• Pas ou peu de douleur

Voir aussi l'article : Douleurs au pénis : 11 causes possibles

Quelles sont les causes du priapisme ?

Dans 1 cas sur 3, aucune cause n’est retrouvée.

Maladies du sang 

• Drépanocytose : la drépanocytose est une maladie génétique du sang qui affecte la forme et l’aspect des globules rouges, ce qui peut bloquer la circulation sanguine. Il s’agit de la cause la plus fréquente de priapisme chez les enfants.
• Leucémie ou autres cancers du sang
• D’autres maladies du sang : la thalassémie, le myélome multiple…
  
  

Usage de drogues

L’alcool, la cocaïne, le cannabis, les amphétamines peuvent en être la cause.

Cancers 

Le cancer du pénis, des testicules, de l’urètre, de la vessie, du rectum, des reins, de la prostate… peuvent causer un priapisme.

Infections

Des maladies comme la malaria, la rage ou des piqûres de scorpion ou d’araignées sont des causes possibles.

Traumatisme du pénis ou du périnée

Il s'agit des chocs ou des coups direct au pénis lors d'accidents, de chutes, des sports de contact ou une intervention chirurgicale de la zone pelvienne. 

Causes médicamenteuses

• Médicaments pour l’érection : viagra, alprostadil (prostaglandine), injection intracaverneuse (papavérine) 
• Certains antidépresseurs (fluoxétine, lithium)
• Certains anxiolytiques (hydroxyzine)
• Certains antipsychotiques
• Hormones (testostérone, GnRH)
• Alpha-bloquants (certains médicaments pour la tension ou la prostate)
• Anticoagulants (ex. héparine, antivitamine K)
  
  

Voir aussi l'article : Coup dans les testicules : quels sont les risques ?

Priapisme et complications : une urgence médicale

Lorsque le sang reste piégé trop longtemps dans le pénis, il s’appauvrit en oxygène. 

Sans traitement rapide, le priapisme peut entraîner :

• une nécrose des tissus du pénis
• une fibrose (cicatrices internes)
• une dysfonction érectile permanente
• une réduction de la taille du pénis (dans les cas graves)
  
  

Les dommages peuvent survenir en quelques heures.

Comment le priapisme est-il diagnostiqué ?

Aux urgences, le médecin :

1. Pose des questions : durée de l’érection, médicaments, traumatismes, consommation de drogues…
2. Examine le pénis (rigidité, douleur).
3. Prélève un peu de sang dans le pénis pour mesurer la quantité d’oxygène et déterminer le type de priapisme en cause.
4. Peut faire un Doppler pour vérifier la circulation sanguine et identifier la cause d’un priapisme non-ischémique.
5. Peut demander un test toxicologique si nécessaire.

Quel est le traitement du priapisme ?

La masturbation ne résout pas le problème.

En cas de priapisme ischémique : urgence médicale

L’objectif du traitement est de dégonfler le prénis et de préserver la fonction érectile. Le médecin commence généralement par des médicaments qui aident le sang à s’évacuer du pénis, parfois combinés à l’aspiration du sang piégé avec une petite aiguille pour réduire la douleur et la pression. Dans certains cas, il peut également injecter des médicaments qui resserrent les vaisseaux sanguins afin de rétablir une circulation normale. On peut aussi appliquer de la glace sur la zone entre le pénis et l’anus pour diminuer le gonflement. Si ces mesures ne suffisent pas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, par exemple pour créer un passage pour le sang, refermer une artère abîmée, ou, dans les situations les plus graves, poser une prothèse pénienne.

En cas de priapisme non ischémique

Dans le cas du priapisme non ischémique, qui est généralement moins douloureux et moins urgent, le médecin peut simplement surveiller la situation et recommander d’appliquer de la glace sur la zone pour aider à réduire le flux sanguin. Dans de rares cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour bloquer temporairement l’excès de sang et permettre au pénis de retrouver un état normal.