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Toc : un mélange entre le réel et l’imaginaire
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Quels mécanismes pourraient être à l’origine du trouble obsessionnel-compulsif (Toc) ? L’imaginaire semble jouer un rôle clé.
Le Toc se caractérise par des obsessions (pensées obsédantes) et des compulsions (comportements souvent répétitifs), envahissantes, irrépressibles et irrationnelles, comme le reconnaissent les personnes elles-mêmes. Les symptômes peuvent être classés en cinq dimensions : la symétrie, le nettoyage, l’encombrement, les pensées interdites (agression, religion…, par exemple) et la vérification. Ainsi que l’explique cette équipe de l’université de Montréal, « les spécialistes sont d’accord sur les critères diagnostiques du Toc, cependant il n’existe pas de consensus sur les mécanismes qui les provoquent ».
En fait, les théories du Toc stipulent que ce n’est pas le contenu de la pensée qui est en cause dans le développement des obsessions mais la façon dont ces pensées sont interprétées par l’individu. Alors que la majorité vont écarter une idée s’ils jugent qu’elle n’a pas de sens, quelqu’un qui souffre de Toc se dira que s’il pense comme cela, c’est qu’il doit y avoir une raison. Les chercheurs québécois ont exploré la question en profondeur, en interrogeant des personnes souffrant de Toc, et ont mis en lumière le rôle important joué par deux paramètres.
• La confusion inférentielle. C’est le processus de raisonnement par lequel un doute obsessionnel s’installe. Les individus établissent des liens subjectifs entre des éléments distincts. Par exemple, la personne croit que l’eau de la piscine publique est contaminée car on y verse du chlore, et si on y verse du chlore, c’est qu’il y a inévitablement des bactéries dans l’eau.
• L’état de dissociation. Il se manifeste par des pertes de contact avec la réalité et des trous de mémoire lors de certains événements, un phénomène qui s’observe surtout chez les gens qui effectuent beaucoup de vérifications. Certains se comportent tellement différemment selon la situation qu’ils ont l’impression d’être deux personnes distinctes.
« Ces deux indices prédisent le mieux l’apparition des symptômes du Toc », poursuivent les spécialistes. « Les personnes souffrant de Toc sont si absorbées par leur obsession due à la confusion inférentielle qu’il se produit une coupure avec la réalité. Concrètement, elles ne font pas confiance à leurs perceptions sensorielles ou au bon sens, mais plutôt à leur imagination. Ainsi, craignant que les mains soient contaminées par des bactéries, elles vont les laver à plusieurs reprises, convaincues que les mains sont sales malgré qu’elles soient manifestement propres ».
D’autres facteurs interviennent dans la sévérité du trouble : les symptômes anxieux et dépressifs, les traits schizotypiques (idées bizarres, croyances rigides, manque de discernement, tendance à faire trop confiance à son imagination…), ainsi que les croyances obsessionnelles. Les auteurs de cette étude estiment qu’elle devrait contribuer à développer une meilleure approche d’un trouble qui peut (très) sérieusement nuire à la qualité de vie.