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Bêta-bloquants : quels effets sur la santé mentale ?
news Les bêta-bloquants constituent l’une des classes de médicaments les plus prescrites dans le monde, surtout pour lutter contre l’hypertension artérielle. Ils sont soupçonnés d’effets indésirables sur la santé mentale, dont la dépression. Qu’en est-il ?
Les bêta-bloquants occupent une place majeure dans le traitement des maladies cardiovasculaires. Ils sont indiqués en première intention contre l’hypertension artérielle et en présence d’un syndrome coronarien aigu (angor stable, infarctus du myocarde). Ils sont associés à une baisse du débit et du travail cardiaque, ce qui diminue les besoins du cœur en oxygène (une action bénéfique en cas de maladie coronaire), ainsi qu’à une baisse de la pression artérielle. On les prescrit également face à une insuffisance cardiaque.
Parmi leurs effets indésirables possibles, les troubles du sommeil (insomnie, cauchemars…) sont bien identifiés. D’autres problèmes mentaux ou psychologiques sont notifiés mais le lien de cause à effet est beaucoup moins clair : c’est le cas de la dépression.
Oui pour l'insomnie, non pour la dépression
Une équipe allemande (université de Berlin) s’est penchée sur la question. Elle a croisé les données de plusieurs dizaines d'études réalisées à travers le monde, regroupant au total un peu plus de 50.000 personnes traitées ou pas avec un bêta-bloquant. La plupart de ces travaux ont porté sur le traitement de l’hypertension artérielle, et certains concernaient spécifiquement les troubles mentaux connexes.
De très nombreux paramètres ont été pris en compte et il s’avère, estiment les chercheurs, qu’aucun lien de cause à effet ne peut être établi entre les bêta-bloquants et la dépression. Ainsi, les cas ne sont pas plus élevés que lors de l’administration d’un placebo (substance chimiquement inactive) ou d’un autre antihypertenseur. Par contre, la méta-analyse confirme que les bêta-bloquants peuvent être directement à l’origine d’insomnies et de cauchemars, alors que l’effet indésirable le plus souvent rapporté est la fatigue, l’un des motifs les plus fréquents d’abandon du traitement.
Les spécialistes insistent sur un autre point. Les bêta-bloquants sont aussi prescrits après un infarctus du myocarde. Or, ces patients sont plus à risque de développer un trouble dépressif. Même si celui-ci est sans lien avec les bêta-bloquants, il est indispensable de suive la situation de près. Enfin, les chercheurs notent que la plupart des grandes études sur les bêta-bloquants ont été conduites voici de nombreuses années, et qu’il serait utile de mettre à jour les connaissances.
Voir aussi l'article : Médicaments de l'hypertension : une protection contre la démence ?