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Troubles du sommeil : de la mélatonine pour les enfants ?
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Depuis quelques années, la mélatonine de synthèse a le vent en poupe. D’abord commercialisée sous forme de compléments alimentaires pour lutter contre les effets du décalage horaire, elle est aujourd’hui utilisée pour lutter contre les troubles du sommeil. Face à un enfant qui met beaucoup de temps à s’endormir et/ou qui se réveille plusieurs fois au cours de la nuit, la tentation peut alors être grande de s’aider de la mélatonine. Après tout, elle est à la base fabriquée naturellement par l’organisme. Mais les experts sont très réservés quant à son usage chez les moins de 12 ans.
La mélatonine, l’hormone qui régule le sommeil
Le rôle de la mélatonine, produite par la glande pinéale, située à l’arrière du cerveau, est de préparer le corps humain au sommeil. Sa sécrétion débute quand la lumière décline et se prolonge tout au long de la nuit, avec un pic vers 3 heures du matin. Un passage en « mode veille » qui entraîne une série de changements dans l’organisme, dont une baisse de la température corporelle, du taux de cortisol et de la pression sanguine.
Ses caractéristiques en ont fait la vedette de l’effet anti-jet lag il y a quelques années. Elle a ensuite, dans l’imaginaire collectif, été assimilée à un somnifère. Or la mélatonine de synthèse n’est pas un somnifère. C’est un synchroniseur d’horloge interne. Elle peut donc avoir son utilité, mais dans le cadre très précis des troubles du sommeil dus à un retard de phase, qui peuvent survenir notamment à l’adolescence et chez les plus de 55 ans. Voilà pourquoi elle devrait, dans l’idéal, n’être prise que sur prescription médicale, après que le médecin a établi avec certitude la cause des troubles du sommeil.
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Son usage est déconseillé chez les moins de 12 ans
Encore trop peu de recherche
Si de nombreuses études ont été menées sur les adultes, les données sont encore insuffisantes concernant les enfants et adolescents et la mélatonine. La prescription de l'hormone de synthèse chez les plus jeunes fait l'objet de nombreuses controverses, et le recul sur une prise à long terme de la molécule n'est pas encore possible. Dans le doute, mieux vaut s'abstenir, lorsque c'est possible et qu'une hygiène du sommeil suffit à régler les problèmes existants.
Une méta-analyse publiée en 2019 a conclu que la mélatonine était un médicament efficace et tolérable dans le traitement à court terme de l'insomnie du début du sommeil chez les enfants et les adolescents, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Médicaments vs compléments alimentaires
En Belgique, le seul médicament contenant de la mélatonine dosée à 2 mg est vendu uniquement sur prescription médicale et il est en général destiné aux personnes de plus de 55 ans.
Dans l’absolu, il est possible de se procurer sans ordonnance des compléments alimentaires contenant de la mélatonine dosée à moins de 2 mg. Mais cette pratique, notamment si c’est à destination d’enfants de moins de 12 ans, est déconseillée par l’Agence Fédérale des Médicaments et Produits de Santé.
Les experts français de la santé partagent d’ailleurs le même avis que leurs homologues belges. Comme le rapportait la revue Prescrire en novembre 2018, trop d'effets secondaires liés à l’absorption de compléments alimentaires contenant de la mélatonine (maux de tête, troubles digestifs, troubles du rythme cardiaque), pour une efficacité qui n’a pas été avérée, fait que le principe de précaution doit l’emporter, selon les spécialistes.
Mélatonine et tdah
Dans certains cas bien précis, la mélatonine de synthèse peut toutefois être envisagée comme un traitement à court terme des troubles du sommeil. Les enfants atteints de tda/h par exemple (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) peuvent souffrir d'un retard dans la sécrétion de l'hormone du sommeil. Lorsque la balance bénéfice-risque est favorable au médicament, un traitement peut donc être envisagé, toujours sur une durée déterminée, par le pédiatre, neuropédiatre ou pédopsychiatre.
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Comment aider un enfant qui dort mal ?
- Assurez-vous qu’il se dépense assez physiquement dans la journée : il lui sera en effet plus facile de se laisser aller au sommeil au moment du coucher s’il a emmagasiné une saine fatigue. Mais calmez le rythme en soirée : préférez un puzzle à une partie de cache-cache endiablée.
- Gérez bien la luminosité : elle doit être accentuée dans la matinée et atténuée en soirée pour aider son horloge biologique à être bien synchronisée.
- Interdisez les écrans (smartphone, tablette, ordinateur) au minimum dans l’heure qui précède le coucher.
- Respectez un rituel du coucher (verre de lait, histoire, couchage des peluches…) mais assurez-vous qu’il ne s’éternise pas. Si votre enfant parvient par de multiples demandes à vous garder près de lui longtemps, il aura inconsciemment l’impression qu’il n’est pas en sécurité seul dans sa chambre.