Symptômes d’une infection à Pseudomonas : poumons, voies urinaires, yeux…

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Les Pseudomonas sont des bactéries qui prolifèrent en milieu humide dans la nature, mais aussi dans les hôpitaux. C’est là qu’elles sont le plus dangereuses, car elles s'attaquent principalement aux personnes immunodéprimées. Les symptômes d’une infection à Pseudomonas varient selon les organes touchés : poumons, voies urinaires, yeux, sang, oreilles… Quels traitements permettent d’éradiquer la bactérie 

Qu’est-ce qu’une infection à Pseudomonas ?

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© Getty Images / Pseudomonas-infectie

Une infection à pseudomonas est causée par des bactéries du genre Pseudomonas, en particulier Pseudomonas aeruginosa. Ces bactéries sont communes dans les environnements humides tels que l'eau, le sol et les plantes. Chez les personnes en bonne santé, l’infection est souvent bénigne ou asymptomatique. En revanche, chez les personnes immunodéprimées, elle peut entraîner des complications graves.

Pseudomonas est l’une des causes les plus fréquentes d’infections nosocomiales (acquises à l’hôpital). La bactérie peut affecter pratiquement toutes les parties du corps et, sans traitement rapide, elle peut engager le pronostic vital.

Voir aussi l'article : SARM : staphylocoque doré résistant à la méticilline (antibiotique)

Symptômes d’une infection à Pseudomonas

Les infections à Pseudomonas peuvent toucher différentes parties du corps, allant de formes légères à très graves — en particulier si les poumons ou le sang sont atteints. Les infections cutanées sont en général moins graves. Les symptômes dépendent de la localisation de l’infection :

Sang (bactériémie)

  • Fièvre
  • Frissons
  • Fatigue
  • Douleurs musculaires et articulaires

La bactériémie à pseudomonas peut gravement faire chuter la pression artérielle, on parle de choc hémodynamique. Ce choc peut entraîner la défaillance d'organes tels que le cœur, les reins et le foie.

Poumons (pneumonie)

  • Frissons
  • Fièvre
  • Toux (avec ou sans mucus)
  • Difficultés respiratoires

Peau (folliculite)

  • Rougeur
  • Formation d’abcès
  • Plaies purulentes

Oreilles (otite externe du nageur)

  • Gonflement
  • Douleur à l’oreille
  • Démangeaisons dans l’oreille
  • Écoulement 
  • Perte d’audition

Yeux (kératite)

  • Inflammation
  • Pus
  • Douleur
  • Gonflement
  • Rougeur
  • Vision floue

Voies urinaires

  • Besoin urgent et incontrôlable d’uriner
  • Fuite urinaire sans le vouloir, incontinence urinaire
  • Douleur pelvienne
  • Douleur à la miction (dysurie)
  • Besoin d'uriner plus fréquemment que d'habitude


Ongles (« syndrome des ongles verts »)

Les infections des ongles à Pseudomonas surviennent souvent après une exposition prolongée à l’humidité, un traumatisme de l’ongle ou le port de faux ongles sans hygiène adéquate :

  • Ongle vert ou vert grisâtre (souvent un seul ongle atteint)
  • Rougeur et gonflement autour de l’ongle (paronychie)
  • Décollement de l’ongle (onycholyse)

Voir aussi l'article : Salmonelle, E. coli, H. pylori : les 13 infections bactériennes les plus fréquentes

Causes et facteurs de risque d’une infection à Pseudomonas

Les infections à Pseudomonas sont causées par des bactéries du genre Pseudomonas. Seules quelques espèces provoquent des maladies chez l'homme, notamment Pseudomonas aeruginosa. Ces bactéries se développent dans des environnements humides et sont communes dans le sol et l'eau. Elles peuvent se développer et se propager de différentes manières, notamment par l'intermédiaire de l'eau :

  • Éviers, baignoires, piscines, jacuzzis, humidificateurs, cuisines
  • Sols
  • Aliments
  • Dispositifs médicaux contaminés (respirateur, cathéters urinaires)
  • Contact cutané

La transmission peut se faire entre personnes via des surfaces contaminées ou des mains mal lavées.

Les personnes en bonne santé risquent peu, mais celles dont le système immunitaire est affaibli — par une maladie ou un traitement — sont plus vulnérables, surtout si elles sont hospitalisées pendant de longues périodes. La bactérie peut se propager dans les hôpitaux par les mains du personnel soignant ou par le biais d'équipements médicaux qui n'ont pas été correctement nettoyés. Les infections à Pseudomonas sont des « infections opportunistes », c'est-à-dire qu'elles ne surviennent généralement que lorsque le système immunitaire est affaibli.

Qui est exposé au risque d'infection à Pseudomonas ?

Les facteurs de risque sont les suivants :

  • Brûlures
  • Chimiothérapie pour le cancer
  • Fibrose kystique
  • VIH ou SIDA
  • Diabète 
  • Présence de dispositifs médicaux (tels que respirateurs ou cathéters)
  • Procédures invasives (telles que la chirurgie)

Les infections légères telles que les éruptions cutanées et les infections de l'oreille se produisent également chez les personnes en bonne santé. Elles peuvent survenir après un contact avec des piscines ou des jacuzzis insuffisamment chlorés (dermatite des spas). Les infections oculaires peuvent survenir lors de l'utilisation d'une solution pour lentilles de contact contaminée.

Voir aussi l'article : Eaux contaminées : quelles maladies après une baignade en piscine ou en rivière ?

Diagnostic des infections à pseudomonas

Le médecin procédera à un examen physique et vous posera des questions sur vos antécédents médicaux et vos symptômes. Selon la zone infectée, un échantillon de pus, de sang, d'urine, de mucus ou de tissus peut être prélevé et envoyé à un laboratoire pour tester la présence de Pseudomonas.

Voir aussi l'article : Chlamydia pneumoniae : une cause d’infections pulmonaires et de maladies chroniques

Traitement des infections à Pseudomonas

Antibiothérapie

Les infections à Pseudomonas sont généralement traitées par antibiotiques. Malheureusement, de nombreuses infections deviennent plus difficiles à traiter en raison de la résistance de certaines bactéries aux antibiotiques, ce qui complique la prise en charge. Parfois, la bactérie développe une résistance en cours de traitement.

La résistance peut même se développer pendant le traitement lui-même. Il est donc important que le médecin choisisse le bon antibiotique. Un échantillon est d'abord testé en laboratoire pour identifier la bactérie et déterminer l'antibiotique le plus efficace. 

Une infection légère à Pseudomonas aeruginosa peut généralement être traitée avec des antibiotiques sous forme de crème, de gouttes ou de comprimés, tandis qu'une infection grave nécessite une thérapie intraveineuse à long terme avec éventuellement plusieurs types d'antibiotiques en raison de la nature variable et persistante de la bactérie.

Les infections de l'oreille et de la peau causées par l'eau de piscine sont généralement bénignes. Les infections graves peuvent être fatales si elles ne sont pas traitées immédiatement. Contactez votre médecin en cas d'apparition ou d'aggravation des symptômes. Un traitement rapide avec l'antibiotique adéquat raccourcira le temps de guérison.

Bactériophages : une piste prometteuse

Des chercheurs explorent l’utilisation des bactériophages — des virus qui infectent les bactéries — pour traiter les infections à Pseudomonas aeruginosa. Bien que les études soient encore au stade préclinique, elles ouvrent la voie à de futurs traitements alternatifs.

Voir aussi l'article : Yaourt et antibiotiques : bienfaits et risques d'interactions

Conseils pour prévenir les infections à pseudomonas

En dehors de l'hôpital, vous pouvez contribuer à prévenir les infections en évitant les jacuzzis et les piscines mal entretenus. Après la baignade, il est important d'enlever immédiatement votre maillot de bain et de vous laver soigneusement le corps avec du savon. Sécher soigneusement vos oreilles peut également contribuer à prévenir l'otite du baigneur. Il est également conseillé de toujours bien laver les fruits et les légumes, de n'utiliser que de l'eau potable et de nettoyer régulièrement les surfaces à l'aide de désinfectants.

À l'hôpital, il est essentiel de se laver soigneusement les mains et de nettoyer le matériel médical pour prévenir les infections. Si vous vous remettez d'une opération ou d'un traitement, vous pouvez également contribuer à votre propre sécurité. Informez votre infirmière si l'un de vos pansements se décolle ou s'humidifie, ou si vous pensez qu'une perfusion ou une tubulure s'est délogée.

Sources :

auteur : Lotte Poté - journaliste santé

Dernière mise à jour: juin 2025

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