Paludisme : quels sont les symptômes de la malaria et comment se protéger ?

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Le paludisme (malaria) est une maladie infectieuse grave causée par des parasites du genre Plasmodium, transmis par la piqûre de moustiques anophèles femelles infectés. La maladie se caractérise par des accès de fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et un malaise général. Sans traitement rapide et adapté, le paludisme peut mettre la vie en danger. L'infection à Plasmodium falciparum, l'espèce la plus répandue en Afrique, peut entraîner des complications graves ou la mort en quelques jours.

Quels sont les symptômes de la malaria ? Quels signes doivent inciter à consulter un médecin ? Comment se protéger en zone à risque ?

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© Getty Images - Moustique Anopheles plumbeus vecteur de la malaria

Le paludisme est responsable de plus de 600 000 décès par an dans le monde, principalement chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne. Pour les voyageurs se rendant dans des zones endémiques, le paludisme reste la principale cause infectieuse de décès. 

Où sévit le paludisme ?

Le paludisme est présent dans les régions tropicales et subtropicales, notamment dans certaines parties de l'Afrique, de l'Asie, de l'Amérique latine et de l'Océanie. Le risque varie d'une région à l'autre et est influencé par des facteurs tels que l'altitude, le climat, la saison et l'urbanisation.

  • Altitude : au-dessus de 1 500 à 2 500 mètres, le risque de malaria est généralement plus faible en raison de l'absence de moustiques anophèles.
  • Zones urbaines : Dans de nombreuses grandes villes d'Asie et d'Amérique latine, le risque est limité. Dans les villes africaines, cependant, le risque subsiste souvent, en particulier dans les banlieues et les zones où les infrastructures sont peu développées.
  • Saisonnalité : dans certaines régions, le risque de paludisme varie fortement selon les saisons, avec un incidence plus élevée pendant la saison des pluies.

Vous trouvez sur Wanda, le site de l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers, la carte du monde avec les recommandations récentes en matière de prévention du paludisme.

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Vaccination contre le paludisme

Il existe actuellement deux vaccins contre le paludisme recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) :

  • RTS,S/AS01 (Mosquirix) : Approuvé en 2021, avec une efficacité d'environ 39 % contre le paludisme clinique chez les enfants âgés de 5 à 17 mois. 
  • R21/Matrix-M : approuvé en 2023, avec une efficacité allant jusqu'à 75 % chez les jeunes enfants. Ce vaccin est plus rentable et plus facile à produire que le RTS,S/AS01. 

Les deux vaccins ne sont actuellement disponibles que pour les enfants des zones endémiques et non pour les voyageurs. D'autres mesures préventives restent donc essentielles pour les voyageurs.

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Prévention du paludisme : se protéger contre les moustiques

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Les moustiques anophèles étant principalement actifs le soir et la nuit, il est important de prendre des mesures de protection du crépuscule à l'aube :

  • Porter des vêtements couvrants de couleur claire.
  • Utiliser un insectifuge sur la peau non couverte, de préférence avec du DEET (20-50%).
  • Dormir sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide ou dans une pièce climatisée et bien fermée.
  • Éviter l'utilisation de remèdes non actifs tels que les appareils à ultrasons ou la vitamine B1, dont l'efficacité n'a pas été démontrée.

Appliquer correctement ces mesures permet de réduire le risque de paludisme de 80 à 90 %.

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Médicaments préventifs contre le paludisme (chimioprophylaxie)

L'utilisation de médicaments antipaludiques dépend de la destination, de la durée du voyage et des conditions :

  • Zones à haut risque : La prise préventive de comprimés antipaludéens est fortement recommandée.
  • Zones à risque modéré ou faible : Le besoin est évalué au cas par cas ; parfois, des mesures anti-moustiques suffisent.

Dans certains cas, la prise temporaire de comprimés antipaludéens est conseillée lors d'un séjour dans une zone à risque.

Le choix du médicament est déterminé par un médecin, qui tient compte des antécédents médicaux et des schémas de résistance locaux.

Symptômes du paludisme

La période d'incubation va de 7 jours à plusieurs semaines, rarement plus. Les symptômes de la malaria ressemblent à ceux de la grippe :

  • Fièvre (=38°C), souvent accompagnée de frissons.
  • Maux de tête, douleurs musculaires, nausées, vomissements ou diarrhée.
  • Fatigue, toux ou essoufflement.

Dans le cas du parasite P. falciparum, les symptômes peuvent rapidement se détériorer et entraîner des complications graves telles qu'une perte de conscience, une jaunisse ou une insuffisance rénale.

Toute fièvre survenant pendant ou jusqu'à trois mois après un séjour dans une zone touchée par le paludisme doit être considérée comme une possible malaria. Un thermomètre fiable est donc un élément essentiel à emporter dans la pharmacie de voyage.

Consultez immédiatement un médecin en cas de :

  • Fièvre (=38°C) pendant un séjour ou dans les trois mois suivant le retour d'une zone impaludée.
  • Symptômes grippaux, même sans fièvre.
  • Perte de conscience, confusion ou autres symptômes alarmants.

Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement a de chances d'être efficace et le risque de séquelles permanentes est faible.

Diagnostic du paludisme

En cas de suspicion de paludisme, en particulier en cas de fièvre après un séjour dans une zone à haut risque, un test sanguin doit être effectué immédiatement. Les diagnostics standard sont les suivants :

  • Goutte épaisse et frottis sanguin : examen microscopique pour déterminer la présence et l'espèce de Plasmodium.
  • Tests rapides (TDR) : pour une indication rapide, mais moins fiable pour le suivi.
  • Test PCR : pour la confirmation et la détection de faibles niveaux de parasites.

Les résultats doivent être disponibles dans les heures qui suivent afin de pouvoir commencer le traitement à temps. 

Traitement du paludisme

Le paludisme se traite bien avec des médicaments antipaludiques, tels que la polythérapie à base d'artémisinine (ACT), s'ils sont administrés rapidement. Le traitement exact est déterminé en fonction du type de parasite, de la gravité de la maladie et de l'état du patient.

  • En cas d'infection par Plasmodium falciparum, un traitement rapide est crucial en raison de l'évolution rapide vers des formes graves.
  • Les autres espèces de Plasmodium peuvent également être traitées, mais pour P. vivax et P. ovale, un post-traitement à la primaquine ou à la tafenoquine est parfois nécessaire pour prévenir les infections récurrentes (hypnozoïtes dans le foie).

En cas de paludisme grave, caractérisé par une parasitémie élevée (>5%), des troubles de la conscience ou une défaillance d'organe, une hospitalisation est nécessaire. 

Chez les patients présentant des vomissements ou une maladie grave, un traitement par voie intraveineuse est également envisagé.  

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Conclusion
Le paludisme reste une maladie infectieuse grave mais largement évitable. Pour les voyageurs se rendant dans des zones à haut risque, il est indispensable de prendre un ensemble de précautions : éviter les piqûres de moustiques, utiliser correctement la prophylaxie et être attentif aux symptômes de la malaria pendant et après le voyage. Une prise en charge médicale rapide peut sauver des vies.

Sources :
https://www.zorg-en-gezondheid.be
https://richtlijnendatabase.nl
https://www.sciensano.be
https://www.cdc.gov
https://www.who.int
https://www.ox.ac.uk



auteur : Sofie Van Rossom - journaliste santé

Dernière mise à jour: juin 2025

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