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Syndrome d'excitation génitale persistante : des symptômes physiques d’excitation non désirés
- Qu’est-ce que le syndrome d'excitation génitale persistante ?
- Symptômes du syndrome d'excitation génitale persistante
- Prévalence du syndrome d'excitation génitale persistante
- À ne pas confondre avec l’hypersexualité
- Causes possibles du syndrome d'excitation génitale persistante
- Traitement du syndrome d’excitation génitale persistante
dossier
Alors qu'elles ne ressentent aucun désir sexuel et qu'il n'y a pas de stimulation, les personnes en proie au syndrome d’excitation génitale persistante présentent soudainement des symptômes physiques d’excitation sexuelle. Ceux-ci peuvent durer de plusieurs heures à plusieurs jours et ne sont pas soulagés par l’orgasme.
Qu’est-ce que le syndrome d'excitation génitale persistante ?

© Getty Images
Le syndrome d’excitation génitale persistante est une affection médicale caractérisée par la survenue inattendue de symptômes physiques d’excitation dans la zone génitale. Ceux-ci apparaissent sans raison apparente et sans stimuli sexuel. Le patient n’éprouve aucune envie sexuelle.
Alors que l’excitation sexuelle est normalement perçue comme agréable, ce n’est pas le cas ici. Les sensations sont ressenties comme indésirables, invasives et inconfortables. Un orgasme n’apporte généralement pas de soulagement et les symptômes peuvent durer des heures, voire des jours. Cette condition touche principalement les femmes, mais les hommes peuvent également en souffrir.
Le syndrome d’excitation génitale persistante peut entraîner une grande frustration, de la honte et un épuisement émotionnel. Sans aide médicale adaptée, il peut avoir un impact majeur sur la vie quotidienne et la santé mentale des patients.
Les symptômes ressemblent à une forme atypique du syndrome des jambes sans repos, mais localisée au niveau génital.
Cette affection n’a été officiellement reconnue qu’en 2001 et reste encore relativement méconnue. Les chercheurs étudient toujours ses causes possibles et les traitements efficaces.
Symptômes du syndrome d'excitation génitale persistante
Chez les femmes, les symptômes apparaissent généralement au niveau du clitoris, du vagin, des lèvres ou d’une combinaison de ces zones. Ils se manifestent par :
- des picotements, irritations ou démangeaisons,
- des douleurs lancinantes, une pression ou une sensation de chaleur,
- des orgasmes spontanés peuvent également survenir.
Caractéristiques principales du syndrome d'excitation génitale persistante :
- Absence d’excitation ou de désir sexuel.
- L’excitation peut durer des heures ou des jours et ne disparaît pas après un orgasme.
- Les symptômes peuvent survenir après une activité sexuelle (rapport, masturbation), mais il n’y a souvent aucun déclencheur.
- L’excitation est vécue comme intrusive, non sollicitée et indésirable.
Le syndrome d'excitation génitale persistante a de lourdes conséquences sur votre corps et peut perturber considérablement votre quotidien. Il entraîne souvent stress, anxiété et dépression. Comme les orgasmes sont souvent associés à un soulagement temporaire de la douleur plutôt qu’à un plaisir sexuel, l’affection peut vous empêcher de profiter pleinement de vos rapports sexuels. Il est alors plus difficile d'avoir une vie intime épanouissante.
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Prévalence du syndrome d'excitation génitale persistante
Selon certaines recherches, ce syndrome toucherait environ 1 % des femmes, mais il s’agit probablement d’une sous-estimation. La méconnaissance de ce trouble et le manque de reconnaissance par les médecins n’incitent pas les personnes concernées à consulter.
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À ne pas confondre avec l’hypersexualité
Il est indispensable de faire la différence entre le syndrome d'excitation génitale persistante et l’hypersexualité.
Il s’agit donc d’un trouble d’origine neurologique, où les sensations corporelles sont dissociées de l’excitation sexuelle psychologique. |
Causes possibles du syndrome d'excitation génitale persistante
La cause exacte n’est pas encore connue, mais les scientifiques soupçonnent qu’elle est causée par une combinaison de facteurs physiques, neurologiques et psychologiques.
Un rôle central semble revenir à l’hypothalamus, une zone du cerveau impliquée dans la régulation de l’excitation et du système de récompense. Dans le syndrome d'excitation génitale persistante, il pourrait être surstimulé par un excès de dopamine (hormone du plaisir).
Plusieurs mécanismes sont envisagés :
- Médicaments : certains antidépresseurs (ISRS) peuvent affecter directement l’hypothalamus. Des symptômes d'excitation persistante apparaissent parfois après l’arrêt de ces traitements.
- Nerf pudendal : ce nerf pubien chargé de transmettre des signaux du bassin au cerveau peut être perturbé par un kyste de Tarlov ou des varices pelviennes, entraînant de faux stimuli.
- Augmentation du flux sanguin vers les organes génitaux : cela peut être dû à une malformation vasculaire, mais aussi au sommeil paradoxal, au syndrome de fatigue chronique ou à des changements hormonaux.
Il existe aussi un lien possible entre le syndrome d'excitation génitale persistante, le syndrome des jambes sans repos et l'hyperactivité vésicale. Ces affections peuvent coexister et, dans certains cas, semblent liées à la dopamine, un neurotransmetteur essentiel du cerveau. Des recherches suggèrent que les personnes atteintes de ces troubles pourraient présenter un dysfonctionnement d'une région cérébrale qui régule les mouvements : les noyaux gris centraux. Cette région utilise la dopamine pour faciliter des mouvements fluides et contrôlés. Lorsque ce système est perturbé, des mouvements involontaires et des picotements peuvent survenir, contribuant à l'apparition des symptômes.
Bien que le syndrome d’excitation génitale persistante ait été relativement peu étudié, il devient de plus en plus clair qu’il ne s’agit pas d’un problème psychologique en soi, mais d’une condition complexe ayant des causes à la fois physiques et neurologiques.
Traitement du syndrome d’excitation génitale persistante
Il n’existe pas encore de traitement standard pour traiter le syndrome d’excitation génitale persistante. Toutefois, plusieurs approches peuvent soulager les symptômes chez certains patients. Par exemple, certains médicaments réduisent le taux de dopamine, ce qui peut contribuer à réduire les crises :
- Médicaments : antidépresseurs, antipsychotiques, stabilisateurs de l’humeur, traitements contre les douleurs nerveuses ou médicaments réduisant la dopamine.
- Thérapie cognitivo-comportementale, psychothérapie, électroconvulsivothérapie, techniques de distraction et techniques de reconnaissance pour faire maîtriser les symptômes.
- La kinésithérapie et le massage du plancher pelvien peuvent soulager les troubles physiques.
- Dans certains cas, une intervention chirurgicale visant à retirer les kystes peut réduire les symptômes.
- Chez certaines personnes, les symptômes disparaissent après l’arrêt des antidépresseurs, mais cela ne doit se faire qu’en étroite consultation avec un médecin.
Le syndrome d’excitation génitale persistante est une affection relativement nouvelle. De nombreuses recherches sont encore en cours pour déterminer les traitements et les stratégies les plus efficaces. Votre médecin est donc la personne la mieux placée pour vous conseiller sur les options thérapeutiques appropriées et, si nécessaire, vous orienter vers des spécialistes, comme un sexologue.
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