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Souffler dans le vagin, ce n’est pas une bonne idée

news Lors d’un cunnilingus, pour pimenter l’acte sexuel, il arrive que le partenaire souffle de l’air dans le vagin de sa compagne. Un geste bénin ? Pas vraiment : il peut conduire droit aux urgences.
Le cunnilingus consiste à stimuler les organes génitaux de la femme à l’aide de la langue, mais aussi des lèvres ou du nez. Lorsqu’elle est correctement pratiquée, cette caresse bucco-génitale peut procurer un très grand plaisir, jusqu’à l’orgasme. Et pour compléter la stimulation buccale, le fait de souffler délicatement sur le clitoris peut apporter de réelles sensations. Mais attention à ne pas exagérer.
L'entrée d'air dans la cavité abdominale
La littérature médicale rapporte un nombre croissant de cas de femmes admises aux urgences à la suite d’une insufflation trop importante d’air dans le vagin. Avec alors le développement d’un problème sérieux : un pneumopéritoine. Celui-ci correspond à l’entrée d’air libre ou de gaz dans la cavité abdominale, plus précisément la cavité péritonéale. Il peut être provoqué intentionnellement lors d’une intervention chirurgicale pour « gonfler » l’abdomen. La cause pathologique la plus fréquente est une perforation du tube digestif (estomac et intestins, en particulier) liée à une maladie ou à un traumatisme. Toutefois, l’acte sexuel peut aussi être en cause.
Une équipe américaine (université de Stanford) rapporte le cas classique d’une jeune femme qui se présente aux urgences avec une douleur à la poitrine. La radiographie met en évidence la présence d’air libre sous le diaphragme. A partir de là, pour déterminer l’origine du problème et le corriger, les médecins décident de procéder à des examens approfondis… sauf qu’entretemps, la patiente finit par expliquer que ces douleurs sont survenues peu de temps après un cunnilingus au cours duquel son partenaire a insufflé puissamment de l’air dans son vagin.
Difficile d'associer le cunnilingus et les douleurs
Comme l’expliquent les spécialistes, peu de femmes (et d’hommes) sont conscientes d’un accès ouvert entre le vagin et l’abdomen (via l’utérus et les trompes de Fallope). Une pression élevée lors de l’insufflation peut dilater les organes génitaux et pousser une quantité d’air importante vers l’abdomen. La résorption des gaz peut prendre plusieurs jours, et souvent, la femme n’associe pas l’apparition des douleurs et le « cunnilingus soufflant ».
Les spécialistes ajoutent que lorsqu’elles se présentent aux urgences, quand l’entretien médical entre dans les détails, ces patientes embarrassées hésitent à faire part de cette activité sexuelle. Or, le pneumopéritoine sexuel ne doit pas être perçu comme un « accident sexuel » bizarre, mais comme un trouble sérieux. Afin d’éviter des examens médicaux inutiles, les auteurs recommandent de toujours penser à une insufflation d’air dans le vagin face à une patiente présentant un pneumopéritoine atypique non associé à une maladie ou à une procédure chirurgicale.
Il est important d’ajouter que les conséquences peuvent être très graves chez la femme enceinte en raison d’un risque d’embolie : pendant la grossesse, ce « jeu » doit être évité. Quant au cunnilingus « basique », sans insufflation, on rappellera qu’il n’est pas sans danger de transmission d’une infection sexuelle. En cas de relation sexuelle occasionnelle (« sexe d’une nuit »), il est nécessaire de faire preuve de prudence.
Voir aussi l'article : Quelle est la durée « normale » d’un rapport sexuel ?