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La pleine conscience peut-elle rendre plus égoïste ?
news La pleine conscience (mindfulness) a le vent en poupe, et ses bienfaits sont vantés un peu partout. Pourtant, elle ne serait pas dénuée de pièges. Ainsi, elle pourrait rendre certaines personnes plus individualistes, plus égocentriques, plus égoïstes. Mais ce risque peut être réduit de manière relativement simple.
Les études sur la pleine conscience se concentrent généralement sur l'influence de cette pratique sur notre « intérieur ». Ainsi, elles indiquent que la pleine conscience diminue le stress et l'anxiété et qu’elle améliore le bien-être émotionnel. Une équipe américaine (université de Buffalo) a décidé de se pencher sur ses implications sociales, en examinant dans quelle mesure la pleine conscience pouvait favoriser des comportements individualistes ou des attitudes de solidarité (empathie).
Le test du bénévolat
Les chercheurs ont organisé une expérience incluant 325 participants dont ils ont d'abord analysé la personnalité. Des tests ont permis de distinguer ceux dont le comportement était plutôt individualiste et ceux qui manifestaient une approche plus pro-sociale. Ensuite, tous ont participé à des séances d’initiation à la pleine conscience. Après cela, ils ont été invités à se porter volontaires pour discuter en ligne avec des donateurs potentiels afin d'aider à collecter des fonds pour un organisme de bienfaisance.
Une approche plus personnalisée
Le résultat montre que les personnes orientées vers le groupe (pro-sociales) étaient 40% plus disposées à faire du bénévolat, et leurs penchants solidaires avaient donc été renforcés. Mais on observe le contraire pour les personnalités individualistes : leur envie d’aider avait baissé de 33%, indiquant qu'elles étaient beaucoup plus centrées sur elles-mêmes après les séances. Voilà qui ternit quelque peu l'image de la pleine conscience… mais cela ne signifie pas non plus qu’il faille y renoncer.
« Ce serait beaucoup trop simpliste, car notre étude indique que la pleine conscience fonctionne », explique le coordinateur de ces travaux. « Mais elle suggère aussi qu'il s'agit d'un outil, pas d'une solution clé en main : elle nécessite une approche plus personnalisée si on veut en éviter les écueils potentiels. »
Les chercheurs proposent d’intégrer des éléments supplémentaires dans la formation à la pleine conscience afin de faire réfléchir les participants à leurs rapports aux autres en tant que membres d'une communauté. La pleine conscience peut alors les aider non seulement à travailler sur leur bien-être intérieur, mais aussi sur leur comportement social.
Des différences culturelles
Enfin, les spécialistes soulignent que la pleine conscience est originaire d'Asie de l'Est, où les habitants ont tendance à penser davantage que chez nous de manière collectiviste. L'égocentrisme accru dû à la pleine conscience est donc probablement un problème moins courant dans ces cultures, et en important la pratique, nous avons négligé cet aspect. Et comme nous sommes généralement plus individualistes en Occident, nous devrions y prêter plus d'attention.
Voir aussi l'article : Dépression : quels bienfaits de la pleine conscience (mindfulness) ?