Dysménorrhée : que faire quand les règles sont douloureuses ?

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Dysménorrhée : que faire quand les règles sont douloureuses ?

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Les règles douloureuses, dysménorrhée de leur nom scientifique, constituent le premier problème gynécologique chez les femmes en âge de procréer. De 60 à 80% des femmes de 12 à 24 ans y sont confrontées. Les symptômes s’atténuent généralement après une grossesse et/ou au fil des années mais ils peuvent resurgir pendant la ménopause. Que faire si vous souffrez de dysménorrhée ? Quand consulter un médecin ?

Symptômes des douleurs menstruelles

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Les douleurs menstruelles sont en fait des crampes plus ou moins intenses localisées dans le ventre ou le bas du dos. Certaines femmes souffrent de crampes passagères, tandis que d'autres ressentent une douleur constante et lancinante. La douleur commence le jour des règles ou juste avant. Elle atteint son apogée après 24 heures pour disparaître après deux jours. Les crampes peuvent s’accompagner d’autres symptômes, comme des seins douloureux, une sensation de ballonnement, des nausées, de la constipation ou de la diarrhée, une migraine, des vertiges, de la fatigue, une humeur dépressive ou irritable.

Causes

Les douleurs menstruelles peuvent avoir plusieurs causes.

En cas de dysménorrhée primaire, on ne décèle aucune cause organique nette. Ces symptômes sont généralement dus à des contractions musculaires de l’utérus. Ces contractions sont nécessaires pour éliminer le sang vers le vagin. Les prostaglandines présentes dans l’utérus jouent un rôle : plus le corps en sécrète, plus les crampes sont violentes. On a pu mesurer des taux supérieurs de prostaglandines dans la muqueuse et le sang menstruel des femmes souffrant de douleurs menstruelles. Un manque d’exercice physique et le stress peuvent aggraver les douleurs en cas de dysménorrhée primaire. En revanche, la quantité de sang éliminée n’a pas d’influence.

Voir aussi l'article : Pertes de sang (sur)abondantes et/ou douleurs pelviennes intenses pendant les règles ? Un fibrome utérin pourrait en être la cause.

En cas de dysménorrhée secondaire, il existe bel et bien une ou plusieurs causes :

  • Une inflammation, par exemple une maladie inflammatoire pelvienne (Pelvic Inflammatory Disease).
  • Un col de l’utérus trop étroit (l’ouverture de l’utérus vers le vagin) ou un utérus rétroversé (orienté vers l’arrière).
  • Des fibromes utérins.
  • Un stérilet en cuivre.
  • Une endométriose est une des formes les plus fréquentes de dysménorrhée secondaire. Des cellules de l’endomètre, de la muqueuse utérine, vont s’implanter en dehors de l’utérus et subissent les mêmes modifications mensuelles, ce qui déclenche des inflammations et des adhérences.

Voir aussi l'article : Endométriose : causes, symptômes, traitements


Voir aussi l'article : Le stérilet : quelle efficacité et quels effets indésirables ?

Diagnostic

Un examen clinique est nécessaire pour distinguer la dysménorrhée primaire de la dysménorrhée secondaire. Le médecin vous interrogera aussi sur vos antécédents médicaux. Il peut également demander une échographie ou une laparoscopie pour dépister d’éventuelles anomalies des organes sexuels internes. Si vos antécédents et l’examen médical excluent toute cause gynécologique,  le diagnostic de dysménorrhée primaire est généralement posé.

Voir aussi l'article : Douleurs pendant les règles : quand faut-il s'inquiéter ?

Que faire en cas de règles douloureuses ?

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Dans le cas d'une dysménorrhée secondaire, la cause sous-jacente doit évidemment être traitée. En cas de dysménorrhée primaire, il existe plusieurs options thérapeutiques médicamenteuses ou non.

Options non-médicamenteuses :

  • L’application de chaleur, par exemple avec une bouillotte à 39° sur le ventre ou dans le bas du dos, diminue les crampes. Un bain chaud peut aussi vous soulager.
  • Repos et détente. En cas de douleurs dorsales, faire le chat (creuser puis arrondir le dos) peut aider, tout comme le massage de la zone lombaire. Certaines femmes souffrent moins après avoir eu un orgasme.
  • La neurostimulation électrique transcutanée (appareil TENS) à haute fréquence.
  • Le mouvement. Le sport est un antidouleur naturel, puisqu’il stimule la production d’endorphines.

Options médicamenteuses :

  • Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) appartenant à la catégorie des inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines, comme l’ibuprofène, sont plus efficaces que l’aspirine, par exemple. L’ibuprofène est en vente libre jusqu’à 400 mg. Les AINS ne conviennent toutefois pas à tout le monde.
  • La contraception hormonale, comme la pilule, le patch, l’anneau ou encore le stérilet, peut réduire les symptômes de la douleur.

Il existe d’autres options, dont l’effet n’est pas démontré de manière irréfutable, bien que certaines femmes en reconnaissent les bénéfices. Par exemple :

  • les vitamines et minéraux comme les vitamines B1, E, B12, le magnésium ou l’huile de poisson (pour les Oméga 3).
  • l’acupuncture ou les thérapies manuelles.

On n’a pas réussi à prouver l’utilité de la résection chirurgicale des nerfs utérins ni de la thérapie comportementale dans le cas des douleurs menstruelles.

Voir aussi l'article : Le syndrome prémenstruel (SPM)

L’alimentation peut-elle soulager les douleurs menstruelles ?

Nous avons posé la question à Paula Kragten, experte en matière de menstruation, rédactrice fondatrice du magazine en ligne Period! et auteur du livre Mooi Rood is Niet Lelijk. « Plusieurs études concernant l’impact de l’alimentation sur les troubles menstruels sont en cours. Ce n'est pas pour rien que le « régime endométriose » donne de bons résultats. En général, on conseille d’éviter les graisses animales, qui stimulent la production d’œstrogènes. Le sucre, la caféine et les boissons pétillantes, la viande rouge, le soja et le gluten sont également déconseillés. »

En ce qui concerne les aliments susceptibles de soulager les douleurs menstruelles, l’experte explique : « Un régime pauvre en lipides, composé de beaucoup de légumes, diminuerait les concentrations d’œstrogènes et aurait un impact positif sur les douleurs menstruelles comme sur le syndrome prémenstruel. Une alimentation riche en magnésium et en Omega 3 (poissons gras) est également conseillée. Enfin, boire beaucoup d’eau peut diminuer les ballonnements et la rétention d’eau. »

Sources :

https://www.henw.org
https://www.degynaecoloog.nl

auteur : Sofie Van Rossom - journaliste santé

Dernière mise à jour: mai 2023
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