Quels sont les symptômes d’une méningite bactérienne et d’une méningite virale?

dossier Il existe deux sortes de méningites : la méningite bactérienne et la méningite virale. Si elles présentent des symptômes similaires au début de l’infection, elles n'évoluent pas de la même façon. La méningite virale est généralement moins grave. Elle disparaît souvent spontanément sans complications. Cependant, en cas de méningite bactérienne, un traitement urgent par antibiotiques est indispensable.

Cause de la méningite : virus, bactérie ou champignon

  1. La méningite bactérienne est rare, mais elle peut être très grave et un traitement antibiotique d'urgence peut sauver la vie. Les trois principales bactéries susceptibles de provoquer une méningite sont les suivantes : Haemophilus influenzae (type B), le méningocoque (ou neisseria menigitidis) et le pneumocoque (ou streptococcus pneumoniae). Exceptionnellement, la méningite résulte d'une infection par la bactérie Listeria (Listeria monocytogenes) ou la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis).
  2. La méningite virale (= causée par un virus) est la plus fréquente et la moins grave.


Exceptionnellement, des champignons peuvent également être à l'origine d'une méningite. Il s'agit du Candida albicans (chez les prématurés et les patients immunodéprimés), du Cryptococcus neoformans et de l'Histoplasma (chez les patients atteints du SIDA, du diabète et du cancer, entre autres).


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Les symptômes d’une méningite bactérienne et d’une méningite virale

Dans un premier temps, les symptômes d’une méningite bactérienne et d’une méningite virale sont assez similaires. Ils se manifestent d’abord par une forte fièvre ainsi que des symptômes qui rappellent la grippe : frissons, maux de tête et douleurs musculaires. Par la suite, le patient peut souffrir d’une raideur de la nuque. Dans le cas d’un enfant en bas âge, cela signifie que vous ne parviendrez plus à le poser sur son ventre. Des douleurs peuvent également apparaître dans les jambes et les articulations. Votre bébé pleure lorsqu’on lui lève les jambes.

D'autres symptômes courants peuvent inclure :

  • des nausées ;
  • vomissements ;
  • diminution de l'appétit ;
  • sensibilité à la lumière (photophobie)
  • douleurs articulaires ;
  • somnolence et faiblesse ;
  • des taches rouge-violet (marbrures) sur la peau qui ne disparaissent pas si on appuie dessus avec un verre (uniquement en cas d'infection du sang par le méningocoque).

Quelles différences entre la méningite bactérienne et la méningite virale ?

En comparaison avec la méningite virale, la méningite bactérienne se manifeste de façon beaucoup plus fulminante avec un taux élevé de morbidité, des séquelles et un risque non négligeable de mortalité (10%). Les bactéries responsables peuvent également entraîner une https://www.passionsante.be/article/maladies-du-sang/septicemie-empoisonnement-du-sang-et-choc-septique-symptomes-causes-et-traitement-36185" target="_blank">septicémie ou un empoisonnement du sang.

En cas de méningite bactérienne, un traitement administré rapidement peut sauver la vie. Une méningite virale guérit généralement spontanément au bout d'une à deux semaines. 

Voir aussi l'article : Streptocoques du groupe A (SGA) et du groupe B (SGB) : quelles sortes d’infections ?

1. Méningites bactériennes

Les méningites bactériennes sont donc des infections graves voire mortelles. En voici, les principales bactéries responsables.

Haemophilus influenzae

Haemophilus influenzae est une bactérie qui appartient à la flore bactérienne normale des voies respiratoires supérieures. La contamination se fait généralement par l’intermédiaire de gouttelettes en suspension dans l’air ou après un contact avec des sécrétions respiratoires.

Le nourrisson semble relativement protégé durant les premiers mois de sa vie, notamment grâce aux anticorps maternels.

Avant la généralisation de la vaccination contre la méningite Hib (Haemophilus influenzae de type B), l’Haemophilus influenzae était l'agent pathogène le plus fréquemment responsable des méningites bactériennes chez les enfants de moins de 5 ans (en particulier chez les enfants de moins de 18 mois). 

Méningite à méningocoques

Chez 20 à 25% de la population en bonne santé, on retrouve des méningocoques dans les voies respiratoires supérieures. La contamination se fait via des gouttelettes respiratoires. L’incidence augmente en hiver, vu la recrudescence des infections des voies respiratoires. Après avoir colonisé les voies aériennes supérieures, le méningocoque peut rester très longtemps asymptomatique. Certains porteurs peuvent donc développer une résistance, voire une immunité. Dans le cas contraire, la bactérie peut atteindre les méninges via la circulation sanguine.

Le taux de mortalité est situé entre 5 à 10%. La plupart des cas surviennent chez des enfants de moins de 4 ans. On recense également un second pic chez de jeunes adultes et des ados.

Il existe 13 sérogroupes différents de méningocoques. En Belgique, les infections invasives liées au sérogroupe B et C sont les plus fréquentes mais une recrudescence de méningites liées aux sérogroupes W et Y est observée depuis 2018. 

Voir aussi l'article : Méningite : la vaccination est plus importante que jamais

Méningites à pneumocoques

Streptococus pneumoniae est un bacille à Gram positif responsable d'environ 30 % des cas de méningite. Le pneumocoque appartient à la flore bactérienne de la bouche et de la sphère ORL. La colonisation démarre peu de temps après la naissance et aura une prévalence élevée pendant la scolarité. Enfin, elle diminuera graduellement jusqu’à atteindre 5 à 25% chez les adultes. La colonisation est généralement asymptomatique. La contamination se fait par la propagation de gouttelettes en suspension dans l’air que l’on respire mais également via des contacts étroits entre les personnes. Un pic est enregistré en hiver. L’infection endogène se produit soit par descente de la bactérie vers les voies respiratoires inférieures (pneumonie) soit par sa migration vers l’oreille (otite de l’oreille moyenne) ou par infection de la circulation sanguine (méningite).

La méningite causée par les pneumocoques est généralement plus grave que les autres formes de méningite bactérienne. 

Mortalité et morbidité sont très élevées surtout en dessous de l’âge de 5 ans et après 65 ans. La mortalité est d’environ 17% chez les enfants en maternelle et chez les nourrissons. Parmi les enfants qui survivent à une méningite causée par des pneumocoques, 36% garderont des séquelles neurologiques comme par exemple une paralysie, des troubles neurologiques ou une perte de l’audition.

Voir aussi l'article : Infections à pneumocoques : quels sont les risques ?

Méningite néonatale

Cette forme de méningite bactérienne, qui survient chez les nouveau-nés, est rare mais a un taux de mortalité élevé. La bactérie peut être transmise par la mère ou l'environnement maternel. Les bactéries qui peuvent provoquer cette forme sont principalement des streptocoques (Streptococcus agalactiae) du groupe B et des bactéries E. coli (Eschericia coli).

2. Méningites virales

La méningite virale apparaît plus fréquemment que la méningite bactérienne. La méningite d’origine virale est en général une maladie bénigne bien que l’évolution de la maladie puisse varier sérieusement d’un patient à l’autre et qu’elle dépendra de la manière dont les méninges et le tissu cérébral auront été touchés ou pas. 

Si le tissu cérébral n’a pas été touché, le taux de mortalité sera inférieur à 1%. Certaines personnes garderont néanmoins des séquelles à vie comme par exemple de fortes céphalées, une fatigue intense et des problèmes de concentration.

Selon la gravité du portrait clinique, on pourra même administrer un traitement à domicile mais dans la plupart des cas une hospitalisation sera requise. Cette forme virale de méningite ne pourra pas (contrairement à la forme bactérienne) être traitée par antibiotiques.

La méningite virale est causée par le virus de la Coxsackie et les entérovirus. Même si les cas sont rares, il peut arriver que la méningite virale apparaisse suite à une infection par le virus simplex (herpès), une varicelle, la rougeole ou encore les oreillons. La vaccination contre la rougeole, les oreillons, la varicelle et la poliomyélite peut prévenir la méningite aiguë liée.

Voir aussi l'article : Rougeole, rubéole, oreillons : aucun lien entre le vaccin et l’autisme

Voir aussi l'article : Pour qui le vaccin contre la polio est-il obligatoire ?

La vaccination pour quelles méningites ?

Le vaccin contre Haemophilus influenza de type b et contre les pneumocoques sont recommandés et gratuits chez les enfants dès 8 semaines. Depuis 2019, le Conseil supérieur de la Santé recommande d’utiliser un vaccin quadrivalent (A, C, W135 et Y) à la place du vaccin contre le méningocoque C. Néanmoins, il ne fait pas encore partie du calendrier vaccinal de base de l’ONE en Fédération Wallonie-Bruxelles. Discutez-en avec votre pédiatre. Remarque : ce vaccin est recommandé si vous voyagez dans les zones à risque. Le vaccin contre le méningocoque B ne fait pas partie du calendrier de vaccination de base et n'est pas administré par l’ONE.

Sources :
https://www.hersenstichting.nl
https://www.one.be



Dernière mise à jour: octobre 2023

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