Grossesse et paracétamol : oui, mais prudence
news Le paracétamol est largement utilisé par les femmes enceintes pour lutter contre la douleur et la fièvre. Attention toutefois : il est nécessaire de faire preuve de prudence, et idéalement, de toujours demander au préalable l’avis d’un médecin.
Le paracétamol entre dans la composition d'une multitude de médicaments destinés à soulager la douleur faible à modérée, et à réduire la fièvre. Ce traitement est très important pour les femmes enceintes, étant donné le peu d’alternatives disponibles. De fait, les agences de santé américaine (Food and Drug Administration) et européenne (Agence européenne des médicaments) considèrent qu’il s’agit d’un médicament « approprié » pendant la grossesse, pour autant qu’il soit utilisé en suivant scrupuleusement les indications.
Les soupçons se renforcent
C’est dans ce contexte qu’un panel d’experts internationaux, regroupant des chercheurs, des médecins et des professionnels de la santé publique, émettent une mise en garde, en appelant à la prudence. Sous la coordination d’une équipe américaine (université du Massachusetts), ils rappellent qu’un nombre croissant d’études expérimentales et épidémiologiques suggèrent que l’exposition prénatale au paracétamol pourrait altérer le développement fœtal, avec une augmentation possible du risque de troubles neurodéveloppementaux, reproducteurs et urogénitaux.
Ainsi que l’explique le Dr Irène Drogou (Le Quotidien du Médecin), « les soupçons se renforcent mais ils ne sont pas nouveaux », sachant que « les données cliniques et les biais méthodologiques des études publiées ne permettent pas de retenir un lien de causalité ».
Un strict respect des doses
En d’autres termes, le lien de cause à effet entre le paracétamol et des troubles du développement fœtal n’est pas formellement démontré. Il n’en reste pas moins que le collectif d’experts appelle à la prudence, et il considère que les femmes enceintes devraient être informées dès le début de la grossesse des conditions du bon usage du paracétamol. En insistant sur cet élément critique : ce médicament doit être utilisé à la dose efficace la plus faible possible, pendant la durée la plus courte possible. Ils appellent les femmes à consulter un médecin en cas de doute sur la réelle nécessité de prendre ce médicament.
On rappellera qu’une récente enquête réalisée en France montrait qu’à peine deux femmes enceintes sur dix ont l’impression de courir un risque si elles prennent un médicament de leur propre initiative. Le paracétamol reste un recours de premier choix lors de la grossesse, mais son usage ne doit pas être banalisé. D’ailleurs, il en va ainsi dans toutes les circonstances, grossesse ou non : cet antalgique (douleur) et antipyrétique (fièvre), à l’utilité majeure, doit faire l’objet d’une attention soutenue lors de son usage, avec un strict respect des doses, en termes de quantités et de délais entre les prises.
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