Prothèse du genou, de hanche ou du sein : attention aux chats et aux chiens
news De retour à la maison après la pose d’une prothèse, il est important d’éviter les contacts rapprochés avec les animaux de compagnie, en particulier les chats et les chiens. Le risque qu’ils transmettent des germes infectieux est bien réel.
Ce cas concerne une dame de 46 ans, admise à l’Hôpital de Hautepierre (Strasbourg). En raison d’un cancer mammaire, elle subit l’ablation du sein droit, qui est remplacé, au cours de la même opération, par une prothèse. Deux drains sont posés afin de permettre l’évacuation du sang et de la lymphe vers une poche.
Une infection massive
Quelques jours après être rentrée chez elle, la patiente se présente aux urgences : elle ressent des fortes douleurs à l’emplacement de la prothèse, elle observe une rougeur, alors que ce sein a fortement gonflé. Le bilan met en évidence une importante inflammation. Il est décidé d’intervenir chirurgicalement : l’implant est retiré (la dame ne souhaite pas son remplacement immédiat) et un lavage de la zone est effectué.
Des prélèvements sont effectués sur et aux abords de la prothèse, et les résultats des analyses ne laissent planer aucun doute : il s’agit d’une infection massive provoquée par Pasteurella multocida, une bactérie présente dans les voies respiratoires et digestives d’une proportion importante des chats et des chiens. Des antibiotiques sont administrés à la patiente, qui se remet sans trop de difficultés. Son témoignage confirme qu’elle vit avec plusieurs chats, avec qui elle a eu des contacts étroits après sa première opération. D’ailleurs, reconnaît-elle, elle avait constaté que l’un des chats avait griffé un drain : l’origine de l’infection était établie.
Informer les patients
Ainsi que l’explique Le Monde, P. multocida se transmet de l’animal à l’homme par morsure, griffure ou léchage d’une plaie. La majorité des infections décrites dans la littérature médicale - on parle de pasteurellose - ne concernent pas seulement les patientes avec une prothèse mammaire, mais aussi les porteurs d’une prothèse articulaire (genou, hanche, épaule), surtout parmi les plus âgés. Le drain et la cicatrice opératoire sont deux portes d’entrée classiques de la bactérie. Les conséquences de l’infection - cutanée, articulaire ou pulmonaire - peuvent être sévères, voire mortelles chez les patients dont l’immunité est affaiblie.
L’équipe soignante ajoute : « Il semble essentiel d’informer les patients avant qu’ils rentrent à domicile : une hygiène postopératoire et des conseils d’évitement des animaux sont importants pour prévenir les complications ».
Voir aussi l'article : Prothèse de genou ou de hanche : quelle durée de vie ?