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La spondylarthrite ankylosante (maladie de Bechterew) : douleurs et raideurs
dossier La spondylarthrite ankylosante (SA) est une maladie inflammatoire qui touche les articulations de la colonne vertébrale. Elle est également connue sous le nom de maladie de Bechterew, en référence au médecin russe qui en fit une analyse scientifique au début du vingtième siècle. Cette maladie conduit à une calcification des disques intervertébraux, ce qui provoque des douleurs et des raideurs invalidantes. La spondylarthrite ankylosante ne se guérit pas et peut considérablement affecter la mobilité des patients.
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?
La spondylarthrite ankylosante est un rhumatisme inflammatoire chronique qui affecte principalement les articulations des vertèbres et l'articulation qui relie la colonne vertébrale au bassin. Que faut-il savoir sur la maladie ?
- L'inflammation entraîne un gonflement des articulations ce qui provoque des douleurs articulaires et des raideurs (ankylose) qui se manifestent principalement la nuit et au lever. Ces symptômes se manifestent au niveau de la colonne vertébrale (pour certains dans le cou, pour d'autres dans le dos et en particulier le bas du dos).
- Lorsque l'inflammation est chronique, elle peut stimuler la production excessive d'os autour des articulations. Ce phénomène d'ossification peut entraîner un blocage des articulations qui fusionnent avec les os voisins. Les vertèbres sont comme soudées entre elles ce qui provoque des raideurs et des déformations de la colonne vertébrale (posture voûtée). Une fois fusionnée, l'articulation devient moins douloureuse.
- Cette maladie auto-immune apparaît plus souvent chez les jeunes adultes (entre 20 et 40 ans). Elle est 3 fois plus fréquente chez les hommes. Selon les estimations, elle concerne entre 0,5 et 2% de la population.
- Dans de nombreux cas, des symptômes inflammatoires se manifestent également au niveau des mains, des genoux et des pieds (avec des articulations douloureuses et gonflées), des inflammations au niveau des tendons (notamment le tendon d'Achille et la plante des pieds) et un patient sur quatre souffre d'une inflammation oculaire (uvéite). Les voies urinaires peuvent aussi être touchées.
- Des maladies du système intestinal (comme la maladie de Crohn) et des maladies de la peau (psoriasis) peuvent également survenir.
Voir aussi l'article : Tout ce qu’il faut savoir sur les maladies auto-immunes
Quels sont les symptômes de la spondylarthrite ankylosante ?
Les symptômes de la spondylarthrite ankylosante se manifestent par d'importantes douleurs dans le dos et dans le bassin, surtout en position assise et couchée. Le fait de se lever et de bouger atténue, voire élimine la douleur.
La progression de la maladie s'accompagne d'une perte croissante de mobilité.
L'évolution de la maladie est imprévisible. Ce qui est sûr, c'est que la pathologie présente un caractère chronique, avec une capacité de mouvements et une autonomie de plus en plus limitées dans ses formes avancées. Selon l'ampleur des atteintes, certains patients peuvent continuer à vivre presque normalement, alors que d'autres doivent complètement adapter leur mode de vie.
Le diagnostic de la spondylarthrite ankylosante
Dans une première phase, l'atteinte peut rester silencieuse ou discrète pendant une longue période : elle ne s'accompagne pas de symptômes clairs, évidents, suffisamment alarmants. Les premiers symptômes ne sont souvent pas liés au dos, mais plutôt aux mains ou aux yeux, il faut souvent des mois, voire des années, avant que le diagnostic de spondylarthrite ankylosante ne soit posé. Chez les femmes, cela prend en moyenne cinq ans, chez les hommes trois ans.
Une radiographie de la colonne vertébrale peut suffire à poser un diagnostic correct ; une scintigraphie osseuse peut suivre si le diagnostic est plus difficile.
Voir aussi l'article : Syndrome de la personne raide : une maladie rare et incurable
Quels sont les causes de la maladie ?
La cause est inconnue, mais il est certain qu’un facteur héréditaire joue un rôle.
On sait que 90 % des personnes atteintes par la spondylarthrite ankylosante sont porteuses de l'antigène HLA-B27 (Human Leucocyte Antigen B27) contre 10 % dans la population générale (toutes les personnes présentant cette anomalie génétique ne développeront donc pas réellement la maladie).
Un nombre frappant de patients atteints d'AS souffrent également de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin telles que la colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn. De plus en plus d’arguments scientifiques pointent vers un lien de causalité entre ces problèmes intestinaux et les infections articulaires.
Voir aussi l'article : La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse
Quel est le traitement de la spondylarthrite ?
Dans un assez grand nombre de cas, la maladie peut être contrôlée par des médicaments anti-inflammatoires, qui doivent toutefois être pris en continu et pendant une longue période, et par des exercices. Dans environ 40 % des cas, cependant, la maladie est progressive et ne peut être enrayée par les médicaments actuels. Elle peut alors donner lieu à un raidissement progressif et à une déformation de la colonne vertébrale avec des douleurs inflammatoires constantes ou à de graves déformations, en particulier au niveau des articulations portantes.
Les patients atteints de spondylarthrite ankylosante qui souffrent également d'une inflammation intestinale chronique bénéficient souvent d'un traitement de fond basé sur le produit sulfasalazine (nom de marque Salazopyrine®) qui s'attaque en premier lieu aux problèmes intestinaux.
Les nouveaux médicaments, les bloqueurs du TNF, dont le premier exemple est l'Infliximab (Remicade®), ont prouvé qu'ils avaient un impact très important non seulement sur la douleur, mais aussi sur la mobilité de la colonne vertébrale et des articulations et sur la qualité de vie, ouvrant pour la première fois des perspectives d'espoir pour un nombre important de ces patients.
Que pouvez-vous faire si vous êtes atteint ?
Il est extrêmement important qu'un patient souffrant de spondylarthrite ankylosante pratique une activité physique et sportive aussi longtemps que son état de santé le permet. Un programme d'exercice intensif avec des exercices adaptés pour le dos et le cou est nécessaire pour maintenir la mobilité autant que possible et pour empêcher un raidissement supplémentaire. Grâce aux étirements et au yoga, le tonus musculaire (c'est-à-dire la tension naturelle du muscle qui augmente sous l'influence de la douleur, de l'anxiété, etc., provoquant ainsi une sensation de raideur douloureuse) est contrôlé autant que possible et la souplesse est améliorée.
En outre, il faut veiller en permanence à adopter une posture correcte et il est primordial que le patient souffrant de spondylarthrite poursuive autant que possible ses activités quotidiennes. En effet, moins il bouge, plus il se raidit et risque d'entrer dans un cercle vicieux.
Voir aussi l'article : Thérapie par l’exercice : pour soigner quels symptômes ?
Sources :
https://www.msdmanuals.com
https://spondylitis.be/