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Grossesse : attention à ne pas boire trop de café
news Café, thé, sodas ou boissons énergisantes : la consommation quotidienne excessive de caféine par la femme enceinte est associée à des perturbations du développement de l’enfant. Il est utile de limiter les quantités.
Comme le rappelle le Dr Pierre Margent (Journal international de médecine), les spécialistes recommandent de limiter la consommation de caféine à 200 mg par jour pendant la grossesse. Ceci correspond à environ deux grandes tasses (22 cl) de café filtre ou deux doubles espressos (4 cl). Pour simplifier, retenons deux tasses. Cette limite a été fixée suite à des travaux qui avaient mis en évidence, au-delà de cette quantité, un risque accru de retard de croissance du fœtus. Toutefois, un doute persistait sur cette recommandation.
Café et sodas
Une équipe attachée aux National Institutes of Health (NIH), les institutions gouvernementales américaines qui s’occupent de la recherche médicale, a voulu éclaircir le débat. Pour cela, quelque 2000 femmes enceintes ont été recrutées dans une dizaine d’hôpitaux répartis à travers le pays. La moyenne d’âge était de 28 ans, sans antécédents de tabagisme ou de maladie chronique.
Les chercheurs ont évalué leur consommation de caféine, essentiellement du café ou des sodas, par deux biais : l’estimation par les femmes elles-mêmes et le calcul « objectif » par analyse de sang (concentrations plasmatiques). Elles ont alors été réparties en quatre groupes : pas de caféine, consommation faible (pas plus de 50 mg par jour), consommation moyenne (entre 50 et 200 mg), consommation élevée (plus de 200 mg). Des mesures sur les nouveau-nés ont été réalisées au moins deux fois entre un et trois jours après la naissance.
Un effet certain de la caféine
Que constate-t-on ? D’abord, plus la consommation de caféine est élevée (au-delà de 200 mg), plus le risque augmente de mettre au monde un enfant de plus petite taille, de poids plus faible, de tour de tête plus petit, ainsi que de tours de bras et de cuisses eux aussi plus petits. Ensuite, un sur-risque est également constaté chez les femmes qui ont consommé des quantités faibles à modérées, par rapport à celles qui n’ont pas bu de caféine pendant la grossesse. L’inquiétude ne doit pas être démesurée : dans la plupart des cas, à des doses de caféine raisonnables, les différences restent modestes. Néanmoins, elles sont bien là, et elles traduisent un effet certain de la caféine sur le développement foetal.
Comment l’expliquer ? Les mécanismes sont mal compris, mais ils pourraient renvoyer à un phénomène de vasoconstriction (resserrement des vaisseaux sanguins) entre l’utérus et le placenta. Le conseil, c’est donc d’essayer de limiter autant que possible sa consommation de caféine, en sachant qu’elle peut provenir de diverses boissons mais aussi d’aliments (essentiellement le chocolat noir à haute teneur en cacao).
Voir aussi l'article : Grossesse et acide folique : quand et combien ?